Chapitre 29

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Fred resta dans un état second pendant de longues heures sur les quais de Seine. Il finit par refaire surface quand la nuit tomba. Il souffla et se leva du banc. Il l'avait violé, son meilleur ami avait violé sa femme. Il ne savait pas si tout cela était la réalité ou un simple cauchemar. Si c'était le second choix, il aimerait tellement se réveiller. Il monta doucement les marches pour retourner vers la brigade. Il se retrouva rapidement dans son bureau où son lieutenant était toujours. Il se posa devant son bureau et attendit. Djibril finit par lever la tête.

- Commandant, dit-il en se levant de sa chaise.

- C'est vrai ? demanda-t-il doucement.

- De quoi ?

- Ce que tu m'as dit, que Benji a violé Alice.

- Oui, avoua Djibril en baissant la tête.

- Tu es sûr ?

- Certain, commandant. Je ne mentirais jamais sur une chose pareille.

- Pourquoi Alice ne me l'a pas dit ? demanda-t-il en s'asseyant sur la chaise derrière lui.

- Peut-être parce qu'elle avait peur de votre réaction.

- Ou alors elle pensait que je n'allais pas la croire ?

- Elle aurait eu tort commandant ?

- Bien sûr, je ne mettrais jamais en doute la parole d'Alice.

- Pourtant, c'est ce que vous avez fait, et pas qu'une seule fois.

- Tu m'accuses Djibril.

- Non, je vous explique simplement. Fred se leva de la chaise.

- Retrouve-moi ce fils de pute. Tu l'arrêtes, je n'en ai rien à foutre, mais je le veux ici quand je reviens.

- Vous allez où ? demanda Kadiri quand il vit son commandant partir.

- Me faire pardonner par ma femme.

Fred monta dans sa voiture et démarra en trombe pour rentrer chez lui. Il monta les marches quatre à quatre et ouvrit la porte rapidement, qu'il claqua derrière lui. Emma, qui était sur le sol du salon, leva la tête de ses legos. Alice sortit la tête de la cuisine pour voir ce qu'il se passait. Fred avança vers elle et la prit dans ses bras, qu'il serra fort. Alice ne réagit pas au début, elle était toujours en colère contre lui, mais il lui présenta ses excuses un nombre incalculable de fois. Elle finit par poser ses mains sur sa taille et le serra contre elle. Elle laissa des larmes silencieuses couler sur ses joues. Fred finit par se décaler après un certain temps, prit le visage de sa femme dans ses mains et l'embrassa délicatement, mais longuement sur les lèvres.

- Je suis tellement désolé, dit-il en posant son front contre le sien. Je suis vraiment désolé mon amour, je te crois et je t'ai toujours cru. Je suis tellement désolé de ne pas avoir ouvert les yeux avant. Je suis tellement désolé d'avoir laissé ce fils de pute s'approcher de toi. Je suis tellement désolé du harcèlement que tu as subi. Je suis tellement désolé de l'avoir fait entrer dans ta vie. Je suis désolé, je suis tellement désolé de tout, dit-il en pleurant.

Alice posa doucement ses mains sur les joues de Fred et essuya ses larmes. Il était au plus mal et était réellement désolé. Elle releva son menton pour qu'il la regarde, et posa un doux baiser sur ses lèvres. Fred la reprit dans ses bras et s'excusa une nouvelle fois. Emma, qui était toujours au sol, regarda ses deux parents pleurer sans comprendre. Elle se leva du sol et s'approcha d'eux, elle aussi, elle voulait que l'on s'occupe d'elle et elle voulait des bisous et des câlins. Emma posa une main sur la jambe de sa mère qui baissa la tête. Alice sourit, se décala de son époux et prit sa fille. Fred enveloppa ses bras sur les deux femmes qu'il aimait le plus au monde. Emma cala son visage dans le cou de sa mère et profita de la chaleur de ses deux parents.

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