Après avoir regagné la table du restaurant accompagnée de Caleb, je me suis excusée au moins mille fois auprès de ses parents. Je m'en veux terriblement d'avoir agi de la sorte, mais ils ont l'air d'être compréhensifs. "On a tous une crise d'ado", ont-ils dit.
Le reste du repas est donc beaucoup plus détendu. Premièrement, les parents ne font plus de remarques gênantes, et deuxièmement, Caleb ne m'en veut plus. Tout redevient normal, et j'en suis très heureuse et soulagée.
Quand je suis raccompagnée chez moi vers vingt et une heures trente, ça me fait bizarre. Normalement à cette heure, mes parents me croient endormie.
Je remercie une fois de plus monsieur et madame Northwin, puis pousse la porte de ma grande demeure. Je remarque que le hall est allumé, et je tombe nez-à-nez face à mon père qui a l'air d'avoir guetté mon retour.
- Bonsoir papa, m'exclamé-je, de bonne humeur.
Je perds tout mon entrain quand je remarque son air sévère.
- Albane ? Vas-tu m'expliquer où sont passés les cent euros qui ont disparus de ton compte en banque samedi dernier ?
Je me raidis. Le moment tant redouté est arrivé. Je dois mentir.
Calme-toi, Albane, il suffit juste de dire le mensonge prévu et de paraître crédible.
Mensonge... Je vais encore mentir à mon père.
- Sur... Sur le chemin de la bibliothèque, j'ai vu le stand d'une association pour les enfants dans la rue. Ca a été plus fort que moi, je n'ai pas pu m'en empêcher. Désolé papa, j'ai oublié de te le dire.
J'espère de tout coeur qu'il ne remarque pas que je tremble. Le temps semble durer une éternité. Va-t-il me croire, ou bien est-ce que je peux signer la fin de ma vie ?
- Excusez-moi ? murmure une voix dans le dos de mon père.
Il se retourne vers Noélie, l'employée. Ma sauveuse ?
- Vraiment, excusez-moi d'avoir écouté votre conversation, également de me permettre, mais ce que dit votre fille est vrai. Quand elle est rentrée, samedi, elle est tombée sur moi et m'a racontée ces faits.
Pendant un moment, j'ai peur. Noélie vient de clouer le bec de son patron, et je ne veux pas qu'elle perde son travail à cause de moi.
- C'est vrai, Albane ?
Je hoche légèrement la tête.
- Bien... Monte te coucher, soupire mon père. C'est bien que tu aies fait cette bonne action, mais la prochaine fois, parles-en moi avant d'agir. Et mademoiselle, retournez en cuisine, je vous prie.
- Bonne nuit papa, dis-je, soulagée. C'est compris. Et merci, Noélie.
Je la regarde et lui souris gentiment en signe de gratitude infinie avant de monter dans ma chambre.
Quand j'arrive en haut, je remarque que j'ai un message de Marina me demandant si je suis disponible demain après les cours pour venir chez elle, car elle n'a pas envie d'attendre une semaine et demi.
Je lui réponds positivement. Désolée mon petit Caleb, j'espère que tu ne m'en voudras pas à nouveau de passer du temps avec Marina plutôt que de travailler avec toi. Tout compte fait, je pense que finalement non, il ne m'en voudra pas d'annuler une séance de travail.
Epuisée, j'ôte ma robe et me met en pyjama, sans oublier de me démaquiller. Dans mon lit, je repense à la soirée en observant les étoiles lumineuses collées au plafond. Je suis contente de la tournure qu'a pris cette soirée. Il ne faut pas que j'oublie de remercier Liam, d'ailleurs.
***
Je suis assise à ma table en attendant que le cours commence. Je n'ai pas croisé les jumeaux ce matin, eux qui habituellement arrivent avant moi. Ils doivent être un peu en retard. J'aperçois Marina entrer dans la salle, suivie de la petite bande du clan Etoile, et elle me fait un large sourire avant de partir s'assoir. Je lui rends évidemment.
Caleb et Liam finisse par entrer, peu avant la sonnerie. Le blond s'installe à côté de moi, et le brun s'assoit sur le rebord de ma table.
- Dis-moi que tu as appris l'exposé, Caleb, dis-je.
Nous passons dans l'heure qui vient, et j'avoue que s'il n'a pas appris, j'ai prévu de lui en vouloir une journée ou deux.
- T'inquiète pas pour ça ! me sourit-il. J'y ai passé toute la soirée rien que pour toi.
Rien que pour toi. Non arrête, il n'y a pas d'ambiguïté dans cette phrase.
- J'ai hâte de voir ça alors, je réponds alors que la cloche sonne.
Il lâche un sourire espiègle avant de partir en direction de sa place.
L'heure commence, et nous sommes le deuxième groupe à passer. Êtes-vous comme moi, c'est-à-dire avec une grosse boule au ventre dès qu'il s'agit de passer à l'oral ? Malheureusement, c'est moi qui ai la dernière partie de notre exposé sur la Seconde Guerre Mondiale, et je dois donc conclure. C'est Caleb qui commence à parler, et je suis agréablement surprise. Il connaît son texte sur le bout des doigts, il ne m'a donc pas menti. Je trouve même qu'il a une assez bonne éloquence. Vient ensuite le tour de Liam, qui -comme je m'en doutais- se débrouille parfaitement bien. La voix peu assurée, je commence à dire mon texte que j'ai appris par coeur.
Quand nous avons terminé, je suis surprise de voir que toute la classe nous applaudit, même le professeur. Enfin, tout le monde excepté Lucie. Je suis très heureuse, ça promet une bonne note !
Nous retournons à nos places et l'heure se termine lentement. Dès que le professeur sort de la salle, Caleb se rue vers nous.
- On a trop géré ! s'exclame-t-il un peu fort.
- Bravo à vous, le félicité-je. Si tout le monde a applaudi, c'est grâce à vous.
Les deux jumeaux me regardent, comme outrés.
- Tu déconnes, là ? me questionne Caleb.
Je fronce les sourcils, dans l'incompréhension totale.
- C'est grâce à toi, continue Liam, il n'y a pas de doutes. Tu parles super bien, tout le monde était captivé par ce que tu disais ! Même le mec qui dort tout le temps !
Je me sens rougir.
- Tu devrais faire un métier qui demande de t'exprimer en public, ajoute son frère.
Je les remercie. Et bah, je n'ai pas l'habitude d'être autant complimentée...

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DEAL ?
Teen FictionAlbane, une adolescente surdouée de quinze ans, est née de parents riches. Au lycée, elle n'a pas beaucoup d'amis et son avenir est déjà tout tracé... Malgré ça, elle rêve d'indépendance et de faire ce qui lui plaît. Mais le jour où elle rencontre C...