Chapitre 38

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Quand Liam tente de sortir de la salle de classe, à midi, je suis assez rapide pour le retenir. Je fais signe à Caleb et Marina de ne pas nous attendre pour le repas et entraîne mon ami de force dans le couloir où sont situés les laboratoires.

- Qu'est-ce qui se passe enfin, Liam ? l'interrogé-je en croisant les bras.

Il soupire :

- J'aurais au moins aimé que tu me parles de tes sentiments pour mon frère.

Je me fige. Donc là, il m'en veut parce que je ne lui ai pas dit que j'aimais Caleb ?

- Je pensais qu'on était des amis, ajoute-t-il. De très bons amis, même. Du genre à parler de ce genre de choses, pourquoi pas.

- Liam... Jusqu'à samedi soir, j'essayais de me convaincre que je ne ressentais rien pour Caleb. Je te jure que je t'en aurais parlé, sinon !

- Hm...

- Et puis, tu ne m'as pas parlé de Louisa, toi.

Liam fronce les sourcils :

- Louisa, t'es sérieuse ?

- Bah... oui ?

A la soirée du mois dernier, Caleb m'a dit que ces deux-là s'entendaient bien. Et puis, je les ai vus rigoler ensemble plusieurs fois...

- Il n'y a rien entre elle et moi, pouffe-t-il, perdant son sérieux.

- Ah...

Oups. Je me sens un peu conne, d'un coup.

- Bon, Liam... Je suis vraiment désolée, et je ne veux pas que tu m'en veuille...

- D'accord, ce n'est pas grave, répond-il. Mais je vais devoir m'habituer à... vous voir ensemble.

Il n'a toujours pas l'air plus réjoui que ça de nous savoir ensemble. Je ne sais pas, c'est son frère, il devrait être content pour lui de voir qu'il sort avec une de ses meilleures amies, non ?

J'enlace rapidement mon ami, soulagée, puis nous prenons la direction du self.

***

Assise à une table de la bibliothèque, je cherche la bonne page du manuel d'anglais. Je relève la tête et remarque que Caleb me regarde en souriant.

- Quoi ? demandé-je.

- Je t'ai déjà dit que tu étais magnifique ?

- Non, ris-je en rougissant -comme d'habitude.

- Et bien c'est fait, alors.

Je relève la tête vers lui :

- Tu es très beau aussi.

- Merci, même si je le savais déjà ! rit-il.

Nous rions tous les deux. Le mot modestie ne fait définitivement pas partie de son vocabulaire. Au bout d'un moment, Caleb reprend un air sérieux. Un peu trop sérieux à mon goût.

- Tu sais, je me posais une question...

Je lui lance un regard interrogatif, attendant qu'il se lance :

- Qu'est-ce qui peut bien te plaire chez moi ?

Malgré moi, j'éclate de rire. Caleb, lui, fronce les sourcils en voyant ma réaction.

- T'es sérieux, là ? C'est plutôt moi qui devrais te poser la question !

- Alors là, je ne suis pas d'accord, s'indigne-t-il. Et puis, pour revenir à ma question, on ne peut pas dire que je pouvais avoir l'espoir de croire que tu ressentais quelque chose pour moi jusqu'à aujourd'hui !

Il n'a pas tort. Il a même complètement raison. Etant donné que je croyais dur comme fer que je n'avais aucune chance avec Caleb, je ne lui ai pas montré le moindre signe d'intérêt amoureux. Logique, me direz-vous.

- Entre Carter qui te saute presque dessus, le fait que tu ailles au bal avec Liam, et puis la fête que tu as passé avec Liam encore une fois... énumère mon petit ami.

- Donc dans les deux derniers cas, tu étais jaloux... je conclus.

- Pas du tout Albane ! rétorque-t-il. Figure-toi que quand je t'ai proposé de m'accompagner au bal et que tu m'as annoncé que tu y allais avec mon jumeau, j'étais l'homme le plus heureux du monde !

Une nouvelle fois, je me mets à rire. Je suis en train de développer une nouvelle passion : énerver Caleb. Mais voyant qu'il se vexe, je me calme et réponds :

- J'aurais vraiment aimé aller au bal avec toi, mais il fallait t'y prendre plus tôt.

- J'ai essayé, plusieurs fois même, mais je ne sais pas pourquoi ça a été si dur de le faire Je devais avoir peur que tu refuses. Mon intuition était bonne, d'ailleurs.

Nous échangeons un regard et cette fois, Caleb se met à rigoler avec moi, détendant l'atmosphère.

Puis il attrape ma main par-dessus la table et la serre fort.

- Si tu me plais, c'est pour ce que tu es. Belle, attachante, une fille géniale. Et puis tu fais de moi quelqu'un de meilleur.

Ses mots me font fondre comme de la glace au soleil. Je n'avais jamais entendu Caleb me faire des compliments comme ça

Malheureusement, je ne peux pas répondre puisque mon téléphone se met à vibrer. C'est un message de mon père. Je soupire et me mets à le lire :

De Papa : Ta mère a fait une chute dans les escaliers au travail. Viens à l'hôpital tout de suite.

Mon sang se glace automatiquement et mon souffle s'accélère. Je ne sais pas si c'est la dureté de ses mots, sans aucune émotion, qui me donnent un coup de fouet monumental. Ma mère va mal.

- Tout va bien ? m'interroge Caleb, le regard inquiet.

Mes muscles se déverrouillent et je range aussitôt mes affaires en quatrième vitesse.

- Ma mère a fait une chute, je dois aller à l'hôpital.

- Je t'accompagne, annonce-t-il en se levant.

Je ferme mon sac et me stoppe net.

- Caleb... Je ne préfère pas. Mon père sera là-bas, et s'il apprend que j'ai un petit ami...

- Oui, je je comprends, soupire-t-il. Mais tu m'envoies un message pour me donner des nouvelles de ta mère.

J'enfile mon manteau, mets mon sac sur mon dos et embrasse rapidement Caleb après lui avoir promis de le faire. Puis je sors de la bibliothèque et cours jusqu'à l'hôpital qui, heureusement, n'est pas très loin. J'espère vraiment que ma mère n'a rien de grave...

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