Le reste de la soirée passe très rapidement, et nous sommes vraiment productifs. Enfin, inutile de préciser que Caleb n'a rien fait et a passé la soirée sur son téléphone. Liam n'a pas arrêté de le reprendre. Parfois, j'ai l'impression que c'est son père, vu la manière dont il commente tous ses faits et gestes. Mais après, cela m'énerve un peu que Caleb ait la même note que nous alors qu'il n'a clairement rien fait de la soirée.
Bon, au moins le point positif c'est que mon nouvel ami est un bosseur, lui.
Quand nous rangeons tout, il est dix-neuf heures quarante-cinq.
- C'est super qu'on ait tout fini en une fois, dis-je.
En réalité, je dis ça parce que j'ai peur que mes parents n'acceptent pas que je retourne chez eux un jour. Avant que qui que ce soit dans la pièce ne réponde, la porte s'ouvre et les parents des frères pénètrent dans la chambre.
- La voiture de tes parents est dehors, m'indique le père des jumeaux.
S'ils savaient que ce n'était pas mes parents mais un chauffeur... Même si au fond, j'aimerais bien. Avoir des parents qui viennent te chercher, ça doit être le rêve. J'envie profondément les parents de Caleb et Liam.
- Merci infiniment pour l'accueil, monsieur et madame Northwin, les remercié-je poliment.
- Oh, mais tout le plaisir était pour nous, Albane. Reviens quand tu veux, et passe le bonjour à ton père.
Le père me sourit. Je me retourne pour faire la bise à Liam, mais quand je me tourne vers Caleb, je vois qu'il ne va pas daigner se lever pour moi. Je décide donc de laisser tomber.
- Tu ne dis pas au revoir à Albane, Caleb ? demande madame Northwin.
Il jette un regard noir à sa mère qui me fait froid dans le dos. Qui regarde ses parents de cette manière ?!
- Fous-moi la paix, maman.
- S'il te plaît, Caleb... murmure-t-elle.
Brusquement, il se lève et ses yeux sont injectés de sang. Il serre les poings et paraît très énervé. Mais qu'est-ce que c'est que cette sur-réaction ?
- Tu ne me forceras à rien ! hurle-t-il avant de sortir de la pièce en claquant la porte.
La maman baisse les yeux et semble réellement être blessée. Je ne sais pas où me mettre, je voudrais devenir toute petite... Je ne souhaite pas m'immiscer dans leurs histoires familiales.
- J'imagine qu'il n'a pas participé du tout au travail ?
- Oui... confirme Liam.
- S'il continue comme ça, il n'aura pas d'avenir...
Cela me fend le coeur de voir l'état de leurs parents. Je voudrais pouvoir les aider, des parents comme eux, qui ont tout donné pour leur bonheur méritent d'avoir la reconnaissance de leurs enfants. Plus que mes parents, en tout cas.
- Désolé pour ça, Albane, s'excuse monsieur Northwin.
- Il n'y a aucun problème. Je vais y aller. Merci, encore une fois.
Ayant pour unique envie de partir, j'attrape mon manteau et sors de la chambre. Quand je ferme la porte, j'aperçois Caleb qui est au bout du couloir, adossé contre un mur. Il y a quelque chose que je ne comprends pas. Ses parents l'aiment énormément, ça se voit. Ils seraient prêts à se sacrifier pour lui, et voyez comment il leur parle. C'est complètement idiot. Moi, je donnerais cher pour avoir des parents comme eux.
Je commence à marcher, mais quand j'arrive à son niveau, Caleb m'attrape par le bras et me retient.
- Tu diras ça à personne au lycée, j'espère ? me dit-il d'un ton menaçant.
Cela sonne réellement comme une menace. Je ne comptais pas le faire, de toute manière. Mais jamais je ne cèderais à ses menaces, croit-il qu'il me fait peur ?
- Et toi, tu devrais aller t'excuser auprès de tes parents.
Je me défais de son emprise et descends les escaliers quatre à quatre avant de sortir pour rejoindre la voiture garée devant la maison.
Je n'ai qu'une seule envie : me confier. Et quoi de mieux que d'appeler ma soeur pour ça ?
***
- Et du coup, il a crié sur ses parents, ton Caleb ?
Je suis allongée sur mon lit, regardant le plafond scintillant et le téléphone collé sur mon oreille.
- Oui, Mathilde. Et aussi, il a des notes médiocres. Il fait vivre un enfer à ses parents, son frère et sa soeur, alors qu'eux ne méritent pas ça. J'ai vraiment envie de les aider, et ça m'énerve de ne rien pouvoir faire.
J'entends ma soeur rire légèrement derrière le combiné.
- Tu n'as qu'à le dompter, le Caleb.
- Qu'est-ce que tu racontes ? ris-je légèrement.
- Plus sérieusement, je te comprends, petite soeur. Tu as toujours eu un grand coeur. Mais tu les connais à peine, et revenir comme ça en mode Super Nanny, c'est une peu étrange.
- Je sais...
- Tu peux en parler à son frère jumeau, sinon.
- Peut-être, soupiré-je. Bon sinon, comment vas-tu, toi ?
- Super ! J'adore mon campus, c'est génial ! On fait pleins de soirées, et il y a une bonne entente entre tous les étudiants !
- Je t'envie tellement, Mathilde... soupiré-je. J'ai hâte de partir de la maison, j'en ai plus qu'assez de me plier aux règles de papa et maman.
- T'inquiète, soeurette. C'est bientôt fini.
- Tu me manques. Je me sens seule sans toi.
- Toi aussi, tu me manques ! me répond Mathilde. Je reviens pendant les vacances, c'est promis.
Nous continuons de parler pendant un petit moment jusqu'à ce qu'il commence à se faire tard, puis nous raccrochons. Enfin, tard pour mes parents, c'est vingt-et-une heures trente.
Mathilde est la seule personne à qui je me suis jamais confiée. Je lui raconte tout, ce qu'il se passe quand je suis en cours, mes problèmes avec les parents... Nous avons toujours eu une relation fusionnelle. Comme moi, c'est une excellente élève. Je crois même que mes parents la préfèrent un peu à moi. Quand elle est partie à l'autre bout du pays pour ses études, ça a été horrible.
Toutes ces pensées dans lesquelles je me perds finissent par m'emporter et me plonger dans un sommeil profond.
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DEAL ?
Teen FictionAlbane, une adolescente surdouée de quinze ans, est née de parents riches. Au lycée, elle n'a pas beaucoup d'amis et son avenir est déjà tout tracé... Malgré ça, elle rêve d'indépendance et de faire ce qui lui plaît. Mais le jour où elle rencontre C...