Chapitre 26

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J'attends. Assise dans la salle d'attente à l'entrée de l'hôpital, j'attends. Ca fait maintenant bien deux heures que Liam, Caleb, Niels et moi patientons, et ce sans rien savoir. Depuis que Marina est partie en ambulance, pas de nouvelles. Et je m'inquiète terriblement. Après que la fameuse ambulance soit partie, nous avons tous marché jusqu'à l'hôpital sans un mot, sous le choc. Et c'est depuis que nous sommes arrivés ici que Niels s'est rendu compte de son erreur. De son énorme connerie, même. Il ne cesse de tourner en rond, s'arrachant presque les cheveux. Et nous, nous attendons. Sans savoir si elle n'a pas survécu, ou si elle s'est juste cassé un ongle. Mais je ne peux pas sortir de ma tête cette image du visage ensanglanté de mon amie sur la chaussée... J'ai peur qu'elle ait reçu à la tête un coup trop violent, causant des dommages irréversibles...

Morte d'inquiétude, je plonge ma tête dans mes mains. Une première larme commence à couler, mais je l'essuie immédiatement. Caleb, assis à côté de moi, remarque mon état. Il semble hésiter un instant, comme s'il voulait me prendre dans ses bras, mais finit finalement par seulement poser sa main dans mon dos et faire des petits cercles.

- Hé, Albane... commence-t-il. Ne t'inquiète pas pour Marina, c'est une battante.

- Que ce soit une battante ou non, je réponds en retenant mes autres larmes, ça ne change rien.

Caleb s'apprête à dire quelque chose, mais soudain un médecin s'approche de nous.

- Vous êtes bien les proches de Marina Fields ? demande-t-il.

Nous nous levons en un bond, et Niels sort de son état.

- Excusez-nous pour la longue attente, reprend-il. Marina va bien, elle s'est même réveillée peu après son arrivée à l'hôpital. Avant de venir vous voir, nous avons pris le temps de contacter ses parents qui vont arriver d'une minute à l'autre, et s'assurer qu'elle n'ait pas une commotion cérébrale. Au final, tout va bien de ce côté là. En revanche, elle a une épaule fracturée à cause de la chute.

Nous poussons tous en choeur un soupir de soulagement. Je suis si heureuse qu'elle aille bien !

- Vous pourrez bientôt aller lui rendre visite, je reviendrai vous chercher.

Le médecin repart et je me rassois, soulagée comme jamais. Dieu merci, elle a seulement une épaule cassée.

Niels se pose à côté de moi, et me dit :

- Je suis tellement soulagé qu'elle n'ait rien de grave...

- Moi aussi.

Un petit blanc s'en suit, avant que Niels reprenne :

- Albane ?

Je tourne la tête vers lui, de manière à ce qu'il continue :

- Tu sais... je m'en veux terriblement.

- J'avais remarqué.

- Je ne sais pas ce qui m'a pris... murmure-t-il. Je suis sacrément con, et je crois que je suis taré, j'ai un problème dans ma tête. Elle ne me pardonnera jamais...

Désolée, mais pour le coup je pense que tu as raison. Tu es taré, et elle ne te pardonnera jamais.

Je fais une sorte de sourire compatissant, ne sachant pas quoi lui répondre. Puis, le médecin revient et nous fait un signe pour nous prévenir que nous pouvons la voir. Niels se lève aussitôt, mais je le retiens :

- Les garçons... Je ferais mieux d'y aller d'abord.

- Tu as raison, confirme Liam.

Je hoche la tête et suis le médecin. Celui-ci m'emmène au deuxième étage. Nous marchons le long du grand couloir où se trouvent des tas de chambres, puis le docteur finit par s'arrêter.

- C'est ici.

Je pénètre immédiatement dans la pièce. Marina est allongée dans son lit, en blouse d'hôpital, le coude retenu par une écharpe pour immobiliser son épaule. Quand elle m'aperçoit, elle fond en larmes.

- Oh, Albane... Tu es là...

- Bien sûr que je suis là, je réponds en m'approchant du lit, au bord des larmes moi aussi.

- Et Niels ?

Je ne sais pas ce que je peux lire dans ses yeux quand Marina me pose cette question. Mais j'ai plus l'impression que c'est de la peur, de la déception et du dégoût qu'elle ressent actuellement.

- Oui, tout le monde est venu. Et tes parents arrivent bientôt.

- Tu te rends compte de ce qu'il m'a fait ? Je n'arrive pas à y croire. Il a failli me tuer !

J'attrape la main de mon amie, vraiment mal, et lui dis :

- Ecoute, tout ce que je peux te dire c'est qu'actuellement, il regrette, et pas qu'un peu. Je pense aussi qu'il a des petits problèmes d'impulsivité. Même des gros problèmes, plutôt.

- Et dire que je suis amoureuse de lui... chuchote-t-elle, les larmes coulant toujours le long de ses joues.

C'est à ce moment-là qu'un homme et une femme, qui ne doivent être personne d'autre que les parents de Marina, débarquent dans la chambre, paniqués.

- Ma chérie ! s'écrie sa mère en arrivant.

Les deux parents portent un costard -la mère une jupe vous vous en doutez-, ils semblent avoir un travail dans un bureau ou quelque chose comme ça. Une chose est sûre en tout cas : ils tiennent énormément à leur fille. J'envie un peu mon amie.

Les deux parents embrassent leur fille à plusieurs reprises, puis une autre personne fait irruption dans la pièce. C'est Niels. Quand le père de Marina se retourne, il demande :

- Tu es ?

Je peux sentir Marina se raidir, tenant toujours sa main.

- Niels Owson, je... euh répond-il en se triturant les mains.

- C'est toi qui as failli tuer ma fille ?! rugit monsieur Fields.

- Monsieur, je regrette terriblement...

- Sors de cette chambre ! hurle-t-il. Et tu n'as plus intérêt à reparler à ma fille ne serait-ce qu'une fois ! Reste loin d'elle, meurtrier !

Niels sort immédiatement, comprenant qu'il ne peut rien faire. Quant à mon amie rouquine, elle se remet à pleurer.

Quelle horrible situation pour elle... Elle l'aime, et lui, il l'a poussée sur la route, à cause d'une crise de jalousie excessive.

DEAL ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant