Fortune

Chapitre 25

Hermione regarda Draco grimper sur le lit, étirant ses jambes devant lui.

- Parle, je suis toute ouïe !
- Euh...

Hermione ne savait pas par où commencer mais il était trop tard pour hésiter maintenant, elle avait commencé alors elle redressa ses épaules et s'éclaircit la gorge. Il était inutile de tourner autour du pot ; elle avait juste besoin de le dire.

- Qui ta briser le cœur et comment ?

Elle n'était pas sûr de la réaction qu'elle attendait de Draco mais ce n'était pas celle à laquelle elle s'attendait. Il éclata de rire et secoua la tête.

- Vraiment ? Bafouilla-t-il. C'est de ça que tu veux parler maintenant ?

Il cessa de rire mais donna quand même un petit rire.

- J'adore cette façon que ta de me demander quoi que ce soit sans peur ! Pourquoi tu veux savoir ?

Il pencha sa tête en avant.

- Tu as dit... juste... Tu as dit " je ne peux pas faire ça ..."

Hermione ne termina pas sa phrase mais elle pouvait voir que Draco savait de quoi elle parlait. Il se pencha à nouveau et soupira.

- Ce n'est pas une histoire à dire avant de se coucher, Hermione. Ça va probablement te faire des cauchemars.
- Je m'en fiche, j'ai besoin de savoir et je pense que ça te ferait du bien d'en parler à quelqu'un.

Draco la regarda puis baissa la voix et il dit un nom.

- Pansy. C'était Pansy.
- Pansy Parkinson ta briser le cœur ? Mais tout le monde savait que votre relation était unilatérale ! Comment a-t-elle pu te briser le cœur ?
- C'était unilatérale, tout au long de l'école, puis après notre départ pendant un moment. Je m'en fichais d'elle, mais elle était heureuse de me suivre partout, jouant une petite amie fidèle, appréciant la vie. Et pour être honnête, ça me convenait parfois de ne pas être célibataire. Ça m'a aidé dans le business, ça me faisait paraitre respectable au lieu de juste un riche playboy qui jouait à des jeux avec l'argent de papa.

Draco la regarda.

- Totalement superficiel, je le sais, mais je prenais soin d'elle... Je ne l'aimais tout simplement pas.

Hermione ne l'interrompit pas alors il continua :

- Quoi qu'il en soit, nous avions fini par nous séparer. Je ne me souviens pas de comment ça s'est passé ou de qui la décision était venue mais il n'y avait pas vraiment de raison, tu vois ?
- Pas vraiment mais continue.
- Quoi qu'il en soit, je me suis amusé et j'avais trouvé ça amusant. Maintenant, je peux dire c'était probablement cruel la façon dont je suis passé d'une fille a une autre mais c'est ce que faisait beaucoup d'entre nous. J'ai alors commencé en avoir marre, l'entreprise était en pleine expansion et la fête sans fin n'était pas bon pour moi et je n'aimais pas ça. Parfois je voulais juste parler à une femme, d'autre chose que la mode ou la météo. Parfois, je voulais qu'elles arrêtent de me regarder et d'être d'accord avec tout ce que je disais et je voulais qu'elles aient une opinion, même qu'elles ne soient pas d'accord avec moi.
- Pourquoi tu râles quand je le fais alors ? Demanda Hermione avec un petit sourire et Draco lui rendit le sourire.
- J'étais à un diner d'affaire et je suis tombé sur Pansy. Nous avions discuté et pour la première fois, j'ai apprécié sa compagnie. Elle semblait avoir muri et nous avions parlé de l'école, de nos familles et c'était bien. Nous nous sommes remis ensemble et cette fois, j'étais accro. C'était super, une bonne relation, un partenaire égal.

Draco fit une pause et son ton changea un peu.

- C'est du moins ce que je pensais. Et puis, un jour, elle annonce qu'elle est enceinte et après le choc initial, j'ai été très heureux alors je lui ai demandé de m'épouser.
- Oh mon dieu ! Dit Hermione qui ne s'y attendait pas.
- Alors j'étais là, Draco Malfoy, élevé dans une famille dysfonctionnelle sur le point de me marier et d'avoir ma propre famille. J'étais heureux et j'avais hâte de voir l'avenir.
- Oh mon dieu, répéta Hermione mais cette fois ce n'était pas une exclamation mais un son plein d'effroi.

Elle n'avait aucune idée de ce qui allait suivre mais elle savait qu'elle n'allait pas aimer ça. Draco prit une profonde inspiration et Hermione pouvait voir que c'était toujours douloureux pour lui de répéter tout cela.

- Donc elle était enceinte d'environ 8 mois et je rentre un jour à la maison et j'ai vu une note. Trois lignes. " Je te quitte, je suis avec quelqu'un d'autre et nous allons élever le bébé. "
- Oh Draco !

Draco toussa et s'essuya le front.

- Comme tu peux l'imaginer, je n'étais pas prêt à accepter ça. Personne d'autre ne serait autorisé à élever mon enfant ! Ça me faisait horriblement mal ce que Pansy avait fait mais elle portait mon bébé ! Ma chair et mon sang ! J'ai alors découvert ou elle était partie et avec qui elle était.
- Qui ?
- Un de mes collaborateurs et supposé ami. Theodore Nott, ça te dit quelques choses ? - Oh merlin ! Oui !
- Evidemment, ils s'étaient vus toute de suite après son retour. Elle voulait juste m'épouser puis me quitter, pour prendre un petit montant. Tomber enceinte a changé ses plans et elle est partie avant le mariage. Je suis parti vers son appartement et j'ai essayé de lui parler, je voulais une garantie sur le bébé mais elle était horrible, me disant que je devais juste payer pour m'occuper de l'enfant...

Draco cessa de parler et Hermione eut un pincement de culpabilité.

- Je suis désolée ! Je n'aurais pas dû te pousser à me dire ça, dit-elle.
- Si, tu as bien fait ! Je n'ai raconté l'histoire a personne, tu as raison, je dois...
- D'accord.

Draco renifla.

- Je me suis battu pour mes droits et elle a eu le bébé... et j'ai essayé d'aller la voir mais elle ne me laissait pas.

Hermione sentit ses larmes couler sur ses joues et les essuya. C'était affreux ! Elle aurait aimé aller voir Pansy et lui donnait un joli coup de poing.

- Je n'avais toujours pas vu le bébé mais j'étais avec les avocats pour essayer de négocier quand il me fit remarquer que je ne savais pas si le bébé était vraiment de moi et qu'avant toute négociation, je devrais faire un test. Je ne pouvais y croire ! Elle n'aurait pas pu faire ça, c'était stupide ! Tu dois probablement deviner la suite...
- Ce n'était pas le tien ?
- Non et ce n'était pas celui Theodore non plus et ils ont rompu.
- Bordel de merde ! Haleta Hermione. Quelle connasse !

Elle mit ensuite une main sur sa bouche alors qu'une pensée la frappa.

- Oh ! Tu n'as pas encore des sentiments pour elle, n'est-ce pas ?
- Bien sûr que non ! Ta description est parfaite, connasse. Et elle m'a laissé un bordel, j'avais l'impression d'être un idiot, tombant amoureux d'elle ! J'aurais dû savoir ! Mais j'avais l'impression d'avoir aussi perdu le bébé, même si je savais que ce n'était pas le mien, pour moi c'était le mien pendant 8 mois... J'avais acheté des trucs... Si jamais tu dis à quelqu'un ce que je vais te montrer...
- Tu plaisantes ? Bien sûr que non ! Dit Hermione.

Draco tendit la main et attrapa quelque chose de sous le lit. Il le lança à Hermione. C'était un petit ours en peluche marron et crème et Hermione le regarda.

- Ça a dû être horrible, dit-elle. Comment peut-on faire quelque chose comme ça a quelqu'un, en le laissant s'attacher à l'enfant ?
- Je t'ai dit que ça te ferait faire des cauchemars, fit remarquer Draco en replaçant l'ourson.
- Je suis vraiment désolée Draco, dit Hermione en reniflant. Et je suis désolée de t'avoir poussé à me dire tout ça.
- Garde le pour toi.
- Bien sûr.

Ils se regardèrent et Hermione ne prit qu'une seconde pour décider de se pencher vers lui et de le prendre dans ses bras. Il n'hésita pas à lui rendre l'étreinte et ils s'assirent ensemble, se tenant longtemps en silence. Finalement, Hermione s'éloigna.

- Je devrais aller me coucher...

Elle alla bouger mais Draco avait toujours un bras autour d'elle. Il posa sa joue sur la sienne, ses lèvres juste a cote de son oreille avant de répéter le seul mot qui avait commencé tout cela plus tôt.

- Reste.

Hermione sentit sa tête tourner à nouveau mais il la tira doucement sur le lit, elle ne fit aucune protestation. Quand il tira la couverture sur eux, elle savait qu'elle allait nulle part parce que la conversation de ce soir avait changé les choses et elle savait que Draco avait besoin d'elle. Il glissa son bras autour d'elle avant de se rapprocher alors qu'ils furent pressés l'un contre l'autre. En cinq minutes, ils dormaient tous les deux.