Evil comes from others

chapitre 7

Quatre jours passèrent. Quatre jours que j'avais passé assise près de la fenêtre. Je n'étais pas sorti, je n'avais pas mangé ; je n'avais pas le goût de faire quoi que ce soit.

Je n'avais pas cessé de réfléchir, à quoi? Ma vie ? Mon travail ? James ? Non, rien de tout ça.. J'ai passé quatre jours à penser à rien. Je réfléchissais à des choses futiles ; pourquoi deux et deux font quatre ? Une orange s'appelait-elle une orange parce qu'elle était orange ? Des questions stupides qui n'avaient rien à voir avec moi mais qui m'intéressait subitement..

Je devenais folle à rester au studio, je devais faire quelque chose ! Mais quoi ?

Je me préparai ; on était en novembre, le temps commençait à être merdique. Je refusais de rester seule une heure de plus, je pris donc la voiture ; j'allai rendre visite à quelqu'un !

- Fitzgerald, qu'est-ce qui t'amène ici ?

- Bouge toi, j'ai besoin de sortir !

- Laisse-moi dix minutes.

- Dépêche toi !

Le Queens, j'avais pas mis les pieds ici depuis six mois au moins.

- Alors comme ça tu as laissé ton trench et tes robes de hautes coutures pour une veste en cuir et une virée avec moi dans le Queens.

- Les vieilles habitudes, non ?

- Tu veux faire quoi ?

- Sort ta moto et surprend moi !

Aaron et moi étions de vieilles connaissances, il nous arrivait parfois de dérailler ; quand c'était le cas nous étions là l'un pour l'autre.

Je ne sais pas où il m'emmenait mais le connaissant, j'allais pas être déçu !

- Le terrain vague, sérieusement ?

- Souviens-toi quand on venait ici.

- Elles y sont toujours tu penses ?

- Je n'y ai pas touché, si tu les as laissé aussi et que personne ne les a trouvé elles devraient toujours être là.

Le terrain vague était au milieu du nul part, peu de personnes connaissaient l'endroit ; et dans ceux qui le connaissaient personne ne venait ici.

- Fitzgerald, vient. Je les ai !

- Nos Smith & Wesson mod.39, ils ont pas changé depuis la dernière fois.

- Une séance de tire comme avant ça te tente ?

- Prêt à te faire exploser Hamilton ?

- Tu as aucune chance face à moi !

On tira pendant des heures sur des bouteilles en verre, des canettes de soda et sur des boites de conserve. C'était un peu notre échappatoire, on faisait ça depuis nos seize ans.

Aaron et moi n'étions pas que de simple ami, on se connaissait depuis qu'on avait sept ans. Ça famille arrivait de Los Angeles et avait emménagé à côté de chez nous. Nous étions toujours fourrés ensemble.

Puis il y a eu cette chose, on s'est mis ensemble. Ça a très bien marché pendant trois ans mais après ça n'allait plus ; on arrêta et décida de rester ami. C'est ce qu'on était maintenant, des amis.

- Tu viens boire un verre ?

- Évidemment.

On retourna dans son manoir, c'était pas très grand comme endroit par rapport au palace dans lequel ses parents vivaient. C'est lui qui avait décidé d'acheter cette propriété il y a cinq ans et il s'y plaisait je crois..