Partie 17 - Isengard

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Le lendemain, nous partîmes tôt pour l'Isengard. Le roi ayant donné ses instructions à Eowyn et ses gardes pour le retour à Edoras, nous pûmes prendre la route sereinement. Peu après notre départ, nous fîmes un petit arrêt pour admirer le paysage et Gandalf en profita pour parler.

- Le courroux de Sauron sera terrible. Son châtiment immédiat. La bataille du Gouffre de Helm est terminée. Celle pour la Terre du milieu ne fait que commencer. Tous nos espoirs sont désormais liés à deux jeunes hobbits quelque part dans les régions désertes.

- Merde Frodon, hurlais-je. Pardonnez ma grossièreté, m'excusais-je en me rendant compte de mes paroles face au roi, déjà qu'il avait de la peine à me considérer comme une princesse. Je ne l'ai plus contacté depuis la bataille et il était en très mauvaise posture.

- Vraiment, demanda le magicien. Contactez-le donc, vous avez réussi à m'angoisser.

- Frodon, appelais-je après avoir fermé les yeux pour plus de concentration. Comment allez-vous ?

- Ça pourrait aller beaucoup mieux. Comme vous vous en doutez, l'anneau prend de plus en plus pouvoir sur moi.

- Je le sens et j'en suis désolé. N'oubliez pas de me demander de l'aide si vous en ressentez le besoin.

- Je ne l'oublie pas Mírwen et ne pourrais sans doute jamais suffisamment vous remercier pour l'aide que vous m'apportez.

- C'est un plaisir Frodon. Et avec Faramir, dites-moi.

- Il nous a laissé repartir. C'est un homme bon.

- Je le savais. Boromir ne pouvait pas s'être trompé à ce point sur son frère.

- Est-ce vrai qu'une menace vit au sommet de Cirith Ungol ?

- Sans doute. Connaissez-vous le sens de Cirith Ungol ?

- Non, avoua-t-il.

- C'est la passe de l'araignée en sindarin. Je ne peux que vous conseiller d'être prudent. Les araignées peuvent se montrer perfides.

- Merci Mírwen. À bientôt j'espère.

- Nous pouvons y aller, dis-je après être revenue à moi. Tout s'est arrangé. Ils ont repris la route. L'anneau prend de plus en plus de pouvoir sur Frodon, Míthrandir, lui annonçais-je dans sa tête alors que nous nous étions remis en route.

- Je me doutais que ça arriverait, me dit-il attristé.

- Je ferais tout ce que je peux pour le soulager.

- Je sais et vous en remercie.

Je lui offris un sourire sincère à sa réplique. Le voyage se passa en grande majorité dans le silence. Le soir autour du feu, Gandalf nous expliqua comment il avait retrouvé Eomer et ses chevaliers et celui-ci comment c'était déroulé leur rencontre. Le roi leur raconta alors les péripéties que nous avions vécues et comment nous avions tous cru à la mort d'Aragorn. Legolas expliqua à celui-ci que durant toute une nuit et une journée, j'avais chanté et pleuré pour lui. Bien sûr, il voulut alors savoir quelle était la chanson et je me sentis immédiatement gênée. Je ne me voyais pas la lui chanter là. Peut-être un autre jour dans d'autres circonstances, mais certainement pas comme ça. Il comprit et ne me le redemanda plus.

Le lendemain, dans l'après-midi, nous traversâmes une forêt sombre, lugubre qui déboucha sur une vision surprenante. La tour d'Isengard se dressait devant nous. Tout autour, une étendue d'eau où avançaient des arbres. La quantité d'eau devait être assez importante, car elle arrivait à une hauteur respectable des Ents. Nous entendîmes deux rires reconnaissables entre tous. Nos deux hobbits que nous avions égarés n'étaient pas loin et sans doute joyeux.

L'héritière de la LórienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant