L'héritière de la Lórien

Partie 16 - La bataille du Gouffre de Helm

Je me sentais tout de même mal d'être en froid avec Legolas alors que nous étions sur le point de risquer nos vies dans quelques instants. Mais j'avais trop de fierté et ne pouvais me laisser convaincre aussi facilement. Sa façon de me traiter était inconcevable pour moi. Et jamais je ne pourrais changer d'avis sur ce point. Je ne voulais pas de quelqu'un m'interdisant toute liberté.

Je stoppais là mes réflexions en entendant le bruit d'une flèche filant à travers les gouttes de pluie. Qui était donc l'idiot qui avait ouvert les hostilités ?

- Attendez, hurlais-je.

Les ennemis se mirent alors à faire du bruit. Ils martelaient du pied et poussaient des cris de guerre. Ils se jetèrent alors au pas de course dans notre direction. Aragorn nous donna l'ordre de nous préparer à tirer. Je pris une flèche dans mon carquois, l'encochais et tendais la corde prête à la lâcher au prochain ordre. Nous fûmes les premiers à tirer. Suivant notre exemple, les hommes tirèrent à leur tour. Nous continuâmes à lancer des volées de flèches sur nos ennemis, pendant qu'Aragorn profitait de l'équipe de réserve qui commença aussi à tirer. Les flèches venaient de partout. D'à côté de moi, de juste derrière moi, d'en bas. Une nuée de plumes volait dans les airs et allait se ficher dans les jambes, le cou, les bras et la tête des orques.

Ceux-ci commencèrent à répondre à nos attaques. Quelques elfes furent touchés par les traits de nos ennemis. Haldir me força à reculer quelque peu du bord pour plus de sécurité. Des échelles apparurent alors sous nos yeux. Ils essayèrent de les poser contre le mur nous protégeant pour nous atteindre enfin et croiser nos fers. Aragorn ordonna de sortir nos épées. La plupart le firent. Mais quelques-uns, à mon instar, gardèrent l'arc en main et tiraient avant même que les orques nous atteignent. La véritable bataille venait de commencer. De tous les côtés des Huruks arrivaient et attaquaient. Les elfes se défendaient avec toute leur puissance et leur grâce.

De loin, j'entendais Gimli compter à chaque ennemi qu'il tuait. Je doutais, connaissant le personnage, qu'il se soit mis à faire un concours avec Legolas pour savoir qui tuerait le plus d'orques. Cela me fit sourire et à la foi pousser un soupir d'exaspération. Quel enfantillage !

En apercevant un groupe avancer sur la chaussée pour sans doute aller détruire la porte, je criais à tous les elfes possédant encore leur arc en main de s'occuper d'eux. Je les aidais et tuais le plus d'orques que je pouvais. Je ne faisais pas attention à ce qu'il se passait près de moi. Je faisais confiance à Haldir pour surveiller mes arrières. Quelques fois, je tirais sur des ennemis s'approchant de lui au lieu de le faire sur ceux qui atteindraient bientôt les portes.

Je vis ensuite quelque chose d'étrange se passer en bas. Ils transportaient de grosses boules faites de piques et les plaçaient sous la muraille. J'ignore ce que c'était, mais ne pensais pas que ce serait bon signe pour nous. Je courais vers Aragorn pour lui montrer ce que j'avais vu et il hurla à Legolas de tuer l'Huruk qui courrait avec une torche sans doute pour allumer ce qui avait précédemment été transporté. Je rejoignais ledit elfe et l'aidais dans sa tâche. Ce ne fut pas suffisant. L'Huruk atteignit le mur et un bruit d'explosion retentit. Je sentis Legolas se jeter sur moi et me plaquer au sol. Le mur avait explosé en de nombreux morceaux et les elfes projetés dans tous les sens. Nombres d'entre eux moururent sans doute sur le coup ou écrasé par des rocs.

Une brèche avait été ouverte et les orques pouvaient maintenant pénétrer l'enceinte. Aragorn était tombé en bas et ceux-ci arrivaient vers lui. Gimli se jeta sur le groupe pour donner du temps et aider notre ami.

- Merci, dis-je après m'être relevée.

- Fais attention à toi, je t'en prie, Mírwen. Tu avais raison, continua-t-il en m'attrapant par le bras et en tirant l'une de ses dagues pour tuer un ennemi qui arrivait derrière moi.