L'héritière de la Lórien

Partie 18 - Narsil

Nous passâmes quelques jours dans l'attente, sans nouvelle du Gondor. Deux jours après le départ du magicien, alors que je discutais avec Eowyn, j'entendis un appel. On m'appelait. Mais qui ? Je regardais partout autour de nous, mais il n'y avait personne. Un second appel se fit entendre et je me rendis compte que ça venait de ma tête. Le problème ! Ce n'était pas Frodon et je n'avais pas créé de lien avec quelqu'un d'autre. En tout cas dans mes souvenirs. L'appel était faible, preuve du non-lien avec ladite personne. Mais en me concentrant, je reconnus la voix.

- Arwen ? Cousine, est-ce toi ?

- Oui, je ne pensais pas que tu m'entendrais.

- J'ai failli ne pas t'entendre. Mais ça fait terriblement plaisir d'entendre à nouveau ta voix. Que puis-je pour toi ?

- J'avais cruellement besoin de discuter.

- Je t'écoute.

- J'étais sur le point de partir pour Valinor.

- Tu ne l'as pas fait. J'en étais sûr.

- J'ai eu une vision, comme père.

- Qu'as-tu vu ?

- Mon fils Mírwen. Je vais avoir un fils.

- Je vais être tata, m'exclamais-je au comble du bonheur.

- Il était magnifique. Tu n'imagines même pas.

- Me laisserais-tu chercher l'image dans ta tête cousine. Je veux tant le voir.

- Fais. Je n'ai aucun secret pour toi.

Je me concentrais et cherchais dans sa tête sa vision. Ce fut loin d'être évident, mais j'y parvins. Je le vis. Il était adorable. Un beau petit garçon aux cheveux noirs. Celui-ci sauta dans les bras d'un Aragorn grisonnant. Ils étaient à Minas Tirith. Je reconnus le lieu grâce à la vision de Pippin. L'enfant portait le pendentif d'Arwen, celui qu'elle avait offert à Estel.

- Je suis terriblement heureuse pour toi. Je ferais tout pour sauver le Gondor afin que cette vision se réalise.

- Tu ne diras rien à Aragorn, s'il te plait.

- Bien sûr que non. Je ne lui parlerais même pas de notre petit contact. Ça l'affecterait trop.

- Merci.

- J'ai une révélation à te faire moi aussi. Je suis avec Legolas.

- Je le savais. Je savais que ça arriverait. C'était évident. Vous êtes fait l'un pour l'autre et je vous souhaite plein de bonheur.

- Merci. Seul truc qui me dérange s'est que tu as omis dans ton enseignement de m'apprendre ce qu'était une relation elfique. Crois-moi, j'ai eu plein de surprise et je ne suis sans doute pas encore au bout de celles-ci.

- Je suis désolée. Pose tes questions si tu en as.

- Je ne peux pas. Les contacts longues distances m'affaiblissent. Ce serait trop long.

- Je comprends. Je m'affaiblis moi aussi. La grâce des Valars m'abandonne Mírwen.

- Cela ne me surprend guère. Tu as renoncé à ton immortalité pour lui Arwen.

- Je sais. Je m'y habituerais. J'espère juste que vous trouverez vite une solution pour détruire le Mordor ou sinon je mourrais.

- Non, tu ne peux pas, il faut te battre. Je ne supporterais pas ta perte.