L'héritière de la Lórien

Partie 9 - La Lothlórien

Je fus réveillée en entendant une conversation.

- Comment le vit-elle Aragorn ?

- Je ne sais pas. Elle me fait la tête depuis que nous avons quitté la Moria. Demandez à Legolas, il en saura plus.

Du mouvement puis à nouveau la même voix.

- Comment va-t-elle Legolas Thranduilion ?

- Elle est bouleversée. Elle ne sait pas trop comment gérer et prendre tout ça.

- Et elle vous entend, intervins-je.

- Oh, désolés, nous ne souhaitions pas te réveiller. Nous aimerions nous entretenir avec toi Galadriel et moi-même. Accepterais-tu de nous rejoindre plus tard, me demanda Celeborn.

Je croisais le regard encourageant de Legolas et répondis par l'affirmative au seigneur. Je me levais, m'étirais et rejoignis Frodon qui était assis un peu plus loin.

- Comment vous sentez-vous Frodon ?

- Bien, et vous ? Ce ne doit pas être facile pour vous d'être ici.

- Effectivement, ça ne l'est pas, mais il fallait bien qu'un jour ou l'autre je vienne ici. Aujourd'hui au moins ne suis-je pas seule.

- Merci. C'est en grande partie de ma faute si vous vous retrouvez dans cette situation.

- Non Frodon, vous n'y êtes pour rien. S'il y a une personne à blâmer, c'est Aragorn.

- Vous pensez que vous allez lui pardonner ? Il est mal, je le vois. Et je l'aime bien, vous aussi. Je n'aimerais pas que vous restiez comme ça encore longtemps.

- Je ne pourrais pas rester fâchée avec lui encore longtemps. Vous savez, il a été mon premier ami ici. Avant que je ne le rencontre, je n'avais dans mon entourage que ma famille. Ce fut une grande libération pour moi de passer du temps avec Aragorn. J'avais l'impression de ne plus avoir de limite en étant avec lui.

- Vous lui pardonnerez.

- Exactement. Et surement avant la fin de la journée.

Je lui souriais et le laissais seul. Je m'apprêtais à aller à mon rendez-vous quand Legolas m'arrêta. Il s'inquiétait du fait que je puisse lui en vouloir d'avoir parlé de moi à Celeborn. Je le rassurais et lui demandais s'il ne voulait pas m'accompagner un bout de chemin. Faire le trajet avec lui en silence me permit de me tranquilliser sur l'entretien à venir. C'est donc zen et seule que j'arrivais au même endroit que la veille. Ils étaient déjà là et en grande conversation. Galadriel m'adressa un sourire chaleureux en guise de bonjour.

- Je suis soulagé de savoir que tu es venu. Je n'étais pas sûr que tu tiennes parole.

- Je tiens toujours parole seigneur Celeborn.

- Je t'en prie Mírwen, nous sommes tes grands-parents, appelle-nous ainsi ou simplement par nos prénoms, seigneur, cela fait trop pompeux pour une relation familiale, me sourit-il.

- Comme vous le voudrez.

- Ainsi, tu as hérité du même don que moi. Ta mère l'avait aussi ce qui n'était pas le cas de Celebrían. Pourtant, sans aucun enseignement, tu sembles le maîtriser bien mieux qu'elle ne le faisait.

Je discutais alors avec ma grand-mère de notre don commun et comment j'avais appris à l'utiliser du mieux que je pouvais de mes propres moyens, avec quelques incidents. Je lui expliquais aussi que depuis le début de notre voyage, Gandalf m'avait donné quelques conseils qui lui semblaient pouvoir m'être utiles. En mentionnant le magicien, la tristesse m'envahit. Elle me consola alors. Ce fut des plus plaisants. Avoir enfin quelqu'un pour me rassurer qui peut s'apparenter à une mère, voilà quelque chose que je n'avais pas vécu depuis bien trop longtemps, voir jamais. Elle évoqua ensuite quelques déboires de ma mère avec son don. Je ris bien de ses petites histoires. Au bout d'un moment, je ne pus plus retenir la question qui me taraudait depuis longtemps.