Partie 21 - Fin de la Communauté

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Aragorn était beau dans sa tenue du Gondor. C'est lui qui mena les troupes. Tel un roi qu'il serait d'ici peu. Il était vraiment fait pour être roi. C'était une évidence.

Nous étions une armée de Gondoriens et de Rohirrims. Les hommes unis pour un même but. Avec un magicien, un nain, deux elfes et deux hobbits.

Il nous fallut une journée pour se rendre à notre destination. Nous attendions en formation devant les gigantesques portes, mais rien ne venait. Nous galopâmes, Gandalf, Aragorn, Eomer, Legolas, nos passagers et moi-même au-devant des portes.

- Que le seigneur des Terres Noires avance. Justice lui sera faite, déclama Aragorn.

Les portes s'ouvrirent légèrement pour laisser passer un cavalier seul.

- Mon maître Sauron le Grand vous souhaite la bienvenue, dit-il en souriant de toutes ses affreuses dents. Y a-t-il quelqu'un qui ait autorité pour traiter avec moi ?

- Nous ne sommes pas venus pour traiter avec Sauron, perfide et maudit. Dites à votre maître ceci. Les armées du Mordor doivent se disperser. Il doit quitter ses terres et ne jamais y revenir.

- Oh, vieille barbe grise, répondit-il à Gandalf. J'ai là un souvenir que je suis chargé de te montrer.

Il sortit alors la cotte de mailles en mithril de Frodon et la jeta à Gandalf. La panique prit tout le groupe. Il avait échoué. J'avais échoué à l'aider. Gandalf dut intimer le silence lorsque les hobbits répétèrent le prénom de notre ami.

- Le Semi-Homme vous était cher à ce que je vois. Sachez qu'il a subi mille tourments entre les mains de son hôte. Qui aurait cru qu'un si petit être puisse supporter tant de souffrance ? C'est pourtant le cas, Gandalf. Il l'a fait. Et qui est-ce, l'héritier d'Isildur, dit-il alors qu'Aragorn s'avançait vers lui. Il faut plus pour faire un roi qu'une épée elfique brisée.

- Voilà qui met fin à la négociation, déclara Gimli après que notre ami ait tranché la tête du méchant.

- Je ne crois pas à ces dires, je n'y croirais jamais, dit Aragorn avec rage.

- Moi non plus, approuvais-je.

Nous nous repliâmes et retrouvâmes nos places devant les soldats.

- Tenez vos positions. Tenez vos positions. Fils du Gondor et du Rohan. Mes frères, criait Estel. Je lis dans vos yeux, la même peur qui pourrait saisir mon cœur. Un jour peut venir où le courage des hommes faillira. Où nous abandonnerons nos amis et briserons tous liens. Mais ce jour n'est pas arrivé. Ce sera l'heure des loups et des boucliers fracassés lorsque l'âge des hommes s'effondrera. Mais ce jour n'est pas arrivé. Aujourd'hui, nous combattrons pour tout ce qui nous est cher sur cette bonne terre. Je vous ordonne de tenir, hommes de l'Ouest.

Il leva son épée au ciel et tous les hommes sortirent la leur. Nous avançâmes un peu plus vers les portes et laissâmes nos montures s'en aller.

Nous étions bien peu face au nombre affriolant d'orques qui sortirent des terres du Mordor. Nous nous retrouvâmes vite encerclés par ces affreuses bêtes.

- Jamais je n'aurais songé mourir au combat aux côtés d'un elfe, grommela Gimli.

- Et que pensez-vous de mourir aux côtés d'un ami ?

- Hein, soupira-t-il. Oui, ça je peux le faire.

Je souris face à tout ça. L'elfe et le nain qui avaient passé tout le voyage à se chercher et se haïr lié à présent par une solide amitié. Ensuite je songeais aux paroles. Et si nous allions réellement mourir. Je décidais alors de faire en quelques sortes mes adieux. J'embrassais Gandalf, Gimli et Aragorn sur la joue et posait une main affectueuse sur les hobbits. Je me tournais ensuite vers Legolas qui était juste derrière moi et l'embrassais avec tout l'amour que je ressentais pour lui, comme si s'était la dernière fois que je pouvais le faire.

L'héritière de la LórienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant