Partie 14 - Tristesse

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En me réveillant, j'avais ma tête sur son torse. J'étais un peu honteuse d'avoir autant bougé et d'avoir fini comme ça. J'avais peur de la réaction de l'elfe. J'ignorais encore tout d'une relation elfique et ne savais donc pas si c'était défendu ou quoi. Il interrompit là mes réflexions. Il passa sa main dans mes cheveux et dégagea mon visage.

- Bien dormi, me sourit-il.

- À merveille, rougis-je.

- Ne sois pas gênée ma belle.

- Désolée.

- Ne t'excuse surtout pas. J'ai moi aussi mieux dormi ainsi. En t'ayant tout près de mon cœur.

- Je t'aime.

Je l'embrassais avec tout l'amour dont j'étais pourvue. Nous fûmes interrompus par Gimli nous annonçant le départ. Je me levais, mangeais un bout de lambas que me tendait Legolas avant d'aller chercher les chevaux. Aragorn monta un moment avec moi avant de marcher au pied du cheval. Lorsqu'Eowyn engagea la conversation avec l'homme, je décidais de les laisser un peu seuls. Je partis à la recherche de Freda et Eothain. Je les trouvais un bout plus loin. Ils furent très heureux de me revoir. Je chevauchais un moment à leurs côtés en leur racontant des choses sur les elfes à la demande de la petite.

J'étais en train d'expliquer comment les enfants elfes s'occupaient lorsque j'entendis le bruit d'une attaque. Je m'excusais auprès des enfants et galopais jusqu'à l'avant du convoi. À l'entente du cri d'Aragorn annonçant la présence de Wargs, j'accélérais. Je m'arrêtais au niveau de mon ami pour qu'il puisse monter sur le cheval à son tour.

Lorsque le roi appela tous les cavaliers, Gimli demanda de l'aide pour monter Hasufel. Nous nous élançâmes tous dans la direction des ennemis. Je les voyais arriver au loin. Ils étaient beaucoup. Bien plus nombreux que nous. Pendant qu'Aragorn guidait notre monture, je tirais des flèches sur les Wargs.

Arrivé au niveau de Legolas, celui-ci grimpa devant le nain avec une agilité qui m'époustoufla. Si nous n'avions pas un combat à mener, j'aurais bien pu me comporter comme une gamine écervelée et sautiller partout en répétant : à moi.

- Tu aurais dû rester avec les autres, gronda-t-il en m'apercevant.

- Et louper le spectacle, certainement pas, dis-je en tuant un Warg d'une flèche bien placée.

La rencontre avec les Wargs fut douloureuse pour nombre d'entre nous. Le choc des créatures fonçant dans les chevaux était impressionnant. Je continuais à tirer des flèches depuis l'arrière du cheval. En voyant Gimli se laisser tomber à terre, je décidais de faire pareil. Je tirais encore deux flèches avant que mon arc ne devienne inutile et que je privilégie mes courtes lames.

En regardant ce qu'il se passait autour de moi, je vis que le roi, Aragorn et Legolas se débrouillaient plutôt bien. Ce n'était pas le cas de Gimli. Celui-ci était à terre sous un Warg et un orque mort. Un second s'approchait dangereusement de lui. Je pris de l'élan, courus, sautais par-dessus la tête du nain et tranchais la gorge de la bête.

Tout en tuant un orque et sa monture, je fis à nouveau attention à ce qu'il se passait autour de moi. Je paniquais en voyant le cheval que nous montions avec Aragorn seul. Où donc était passé mon ami. Je ne pus que crier son nom en le voyant accrocher à un Warg qui courait en direction d'un précipice. J'eus juste le temps de prendre mon arc et une flèche avant qu'ils ne chutent. Il était trop tard. Mon meilleur ami était tombé.

Je sentis un grand désespoir m'envahir et poussais un grand cri, puissant, empli de tristesse. Les larmes coulaient le long de mes joues. Une rage folle me prit et je courus en direction du précipice tout en tuant le plus d'ennemis possible sur mon passage. Arrivée devant le vide, je me laissais tomber à genou. Peu importe le combat qui faisait rage dans mon dos et les hommes qui tombaient. J'avais perdu mon meilleur ami, mon frère. Je ne pouvais plus empêcher les sanglots de secouer mon corps violemment. Je ne bougeais même pas en entendant Gimli et Legolas nous appeler, moi et Aragorn. Un homme informa tout le monde de ma présence près du vide. Je sentis une main se poser sur mon épaule. Je ne pus déterminer à qui elle appartenait tant mon chagrin était immense.

L'héritière de la LórienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant