Souvent, le jour le plus inoubliabe de notre vie n'est pas celui que nous espérons. Le jour de notre seizième anniversaire, celui de notre remise de diplôme, le jour du bal de promo ou encore celui de notre mariage. Nous nous attendons à ce qu'il soit parfait et nous préparons à en tirer une telle satisfaction qu'aucun sentiment nouveau, aucun autre jour, ne saurait nous le faire oublier.
En réalité, le jour le plus inoubliable d'une vie ne se prépare pas, et ce qui en fait le plus inoubliable des jours n'est pas toujours des plus évidents. Tel un jour complètement lambda peut devenir le jour le plus important de notre vie pour peu que l'on croise de façon anodine, celle qui sera l'amour de notre vie.Moi, je ne l'ai compris qu'un mercredi, en fin d'après-midi...
J'étais assis à une des tables en terrasse du Coffee Café, en face du musée d'art, attendant depuis une heure de voir arriver Sophia, me demandant chaque minute qui passe si vraiment elle viendrait, ignorant alors que ce jour serait gravé dans ma mémoire comme le jour le plus inoubliable de ma vie, mais aussi le plus important.
Il était un peu plus de treize heures. Le soleil était radieux sans être brûlant, la brise si fraiche que la sentir effleurer ma peau était un délice, et le parfum qu'elle portait - de tarte aux pommes et de milk-shake à la fraise, - était un plaisir à respirer. Les couleurs de ce lieu étaient un régal pour les yeux, tant le bleu du ciel contrastant avec le blanc pur des nuages, que le multicolore de ces bâtiments, de ces fleurs fournies par Lady Tulipes, et des gens.
Il y avait du monde sur la ruelle et autour du Café, - comme tous les mercredis après-midi, - cependant pas non plus une foule digne des rues de New York. J'étais assis au millieu de ce tableau de payage, observant au loin deux jeunes filles de mon âge à peu près, prenant un selfie devant le musée.
- Tiens, goûte moi ça ! fit la serveuse, en posant un morceau de cette tarte devant moi.
Elle s'appelait Martha; c'était une jeune femme de vingt-six ans que je la connaissais depuis des années. Et pour être honnête, Sophia et moi avions pris nos habitudes à ce Café à cause d'elle.
- Mais je ne l'ai pa...
- Je sais. C'est la maison qui offre... Tu attends Sophia, c'est ça ?
- Euh... Ouais.
- T'es sûr qu'elle va venir ? Parce que ça fait quand même une heure que t'es là. Peut-être qu'elle a eu un empêchement et a oublié de te prévenir.
- T'inquiète, Martha. Et puis, c'est jamais désagréable de trainer au Café, surtout avec un temps pareil.
Cet endroit n'avait rien d'extravagant, et pourtant, ce moment frôlait la perfection. Toutes les conditions y étaient réunis afin de rendre ce jour inoubliable, même au plus exigeant des esthètes. Toutes... Enfin presque. Il manquait encore un élément à ce tableau.
- Magnifique journée, n'est-ce pas ? fit un étranger qui vint s'asseoir à ma table à peine cinq minutes que Martha me laissait.
C'était un homme de grande taille, les cheveux un peu décoiffés et une barbe de trois jours, cependant très bien habillé. À vue d'oeil je lul donnerais trente ans.- S'il vous plait, disais-je; vous ne pouvez pas vous mettre là. J'attends quelqu'un en fait.
- Je sais, répondit-il avec toute l'aisance du monde. T'attends ta copine, c'est ça ?
- Je ne crois pas qu'on se connaisse, dis-je déconcerté.
- Je m'appelle Kader.
- Okay...
- Là tu es sensé me dire que t'es enchanté et ensuite tu te présente à ton tour.
- Je m'appelle Stéphane.
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Tu devras mourir
Romance" Que le destin peut parfois être cruel... " Stéphane est depuis quatre ans amoureux de la même fille, Sophia, mais il n'a jamais proprement déclaré son amour. Le jour où, enfin il a le courage de se confronter à sa bien-aimée, le destin se dresse c...