Chapitre 11

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Elle l'embrassait...

J'avais passé environ vingt minutes à l'extérieur, en compagnie de Théo. Mais c'était le temps qu'il fallut à l'autre abruti pour se rapprocher de Sophia et l'embrasser. Se connaissaient-ils au moins depuis longtemps ou était-ce leur première rencontre ? Mille et une question fusaient dans ma tête.

Je la regardais et mon coeur se déchirait: Elle n'avait pas l'air surprise par ce baiser comme je le fus avec celui de Lana. Elle l'avait peut-être même apprécié. Peut-être même fut-ce t-il elle qui l'avait embrassé. Peut-être avait-elle réussi à tourner la page. Elle n'avait déjà montré aucun intérêt à ma présence, lorsque nos regards s'étaient croisé la première fois; elle n'en avait que faire. Nous étions désormais comme des étrangers. Et cela était de ma faute.

Je souriais. C'était la seule chose que je pus faire sur le moment. Je souriais, mais mon visage ne reflétait qu'incrédulité et mes yeux la désillusion - les yeux d'un enfant qui découvrait avec amertume que le Père Noël n'existait pas, que la fée des dents ou encore le lapin de pâques ne sont que des vulgaires inventions, que tout ce en quoi il croyait était faux. - Je souriais, mais de rage. Cependant, une autre part de moi restait un peu heureux de la perspective qu'elle ait réussi à m'oublier et à trouver quelqu'un. Il n'avait pas l'air d'être son type, mais si elle se plaisait avec lui, cela me suffisait. Cette autre part de moi, je la détestait aussi en cet instant. Cet amour me rendais malade; j'avais l'impression de virer à la schizophrénie.

Je fis un pas mal-assuré et trébuchais. Je heurtais quelqu'un, une fille, qu'à mon plus grand malheur je ne connaissais que trop bien.

- Désolé, me hâtais-je de dire.

- Fais attention, imbéci...

Dès qu'elle vit que c'était moi, elle s'arrêta net et ne finit pas sa phrase. Elle me dévisagera un instant, déglutit, puis...

- Stéphane, dit-elle comme si elle fut agacée de tomber sur moi.

- Samantha.

Brune, cent soixante-douze centimètres de hauteur pour une taille de guêpe, lèvres magnifiquement pulpeuses. Absolument tout sauf un ange malheureusement; seul un insensé se laisserait abuser par ses grands yeux. Je ne savais toujours pas ce qui avait bien pu me plaire chez elle. Certes, elle était physiquement attirante, mais était-ce vraiment la seule chose qui m'ait séduit ? Je n'ignorais certainement pas son côté déjanté.

- On ne s'est pas parlé depuis...

- Depuis que tu m'as largué pour te mettre avec Jenny Jill ? me coupa t-elle. Oui, c'est vrai qu'on ne s'est pas parlé depuis longtemps.

De toutes mes ex conquêtes, il fallut que je tombe sur celle avec le caractère le plus pimenté de tout le lycée. La pire de toutes. L'univers, ou le destin, ou peut importe ce que c'était, était d'une plaisanterie écoeurante.

- Tu sais que c'est pas...

- Oh je sais beaucoup de chose, m'interrompit-elle encore. Je sais que j'étais juste une distraction pour toi. C'est pas grave, c'était moi la plus stupide de l'histoire. Je sais qu'après moi, t'es sorti avec plein d'autres filles avec qui t'as fait la même chose.

- Écoute, je suis désolé de ce qui a pu se passer entre nous mais...

- Tu sais quoi, j'ai envie de rien entendre de toi. Ça faisait combien... pratiquement cinq mois, c'est ça ? Cinq mois que tu t'es joué de moi avant de me larguer et que tu ne m'as plus jamais adressé la parole. Tu m'as laissé comme une vieille chaussette, et pourquoi, te mettre avec Jenny Jill ?! Alors arrête ton hypocrisie, s'il te plait.

Tu devras mourirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant