Morder 18

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_Klaus, tu peux venir m'aider avec le four ?

Ce dernier s'avança dans l'espace cuisine. Em avait entreprit de préparer un gratin de pâtes et lui demandait maintenant d'allumer le four. Il apprit alors que généralement, c'était sa colocataire qui le faisait pour elle. Voir Emyly effrayée par son propre outil de cuisine était assez amusant. Le four fut donc préchauffé à 180° pendant une quinzaine de minutes puis la blonde enfourna le plat de pâtes.

_Alors, tu vas manger ce que je cuisine ou tu vas chasser ?, l'interrogea Em en retirant ses maniques.

_Je n'ai pas vraiment faim. Je peux tenir jusqu'à demain en tout cas, dit-il nonchalamment. Pourquoi ?

_Oh... Euh... Je me demandais juste. Dis Klaus, commença sa vis-à-vis tandis qu'il relevait doucement la tête, comment c'est de boire au cou d'autres personnes...enfin, depuis que tu m'as rencontré je veux dire.

_Je ne sais pas trop comment te le décrire. Les autres n'ont plus la même saveur. Je ne les trouve plus leur sang aussi bon. Et je me nourris plus par nécessité que par réelle envie de mordre.

_Mais... Chaque fois que tu mords, il y a...

_Il y a quoi ? N'aie pas peur, dis le, l'encouragea-t-il.

_... Est ce que tu as des rapports sexuels avec ces personnes ?, débita-t-elle aussi vite qu'elle le put. Un temps court, mais pesant s'écoula avant que Klaus ne réponde à sa question.

_Ah, dit-il finalement d'un ton amusé. Alors, je ne vais pas te mentir: oui, je couche avec ces femmes, pas toutes. Mais il faut que tu saches que je pense toujours à toi, dit-il en la regardant dans les yeux.

_C'est facile de dire ça !, explosa l'humaine. Tu te foutrais pas un peu de moi des fois ?

Klaus posa son téléphone et se leva de son tabouret pour se pencher un peu plus vers Em. Leurs visages n'étaient à présent séparés que de quelques centimètres. Et Dracula savait que si il n'était pas de l'autre côté du plan de travail, le démon aurait déjà renversé son âme-soeur sur la table et se serait fait un plaisir de la souiller. À la place, soutenant toujours le regard de la belle qui était voilée d'une colère sourde, il lâcha l'affirmation la plus évidente qu'il lui paraissait à ce moment précis.

_Tu es jalouse Emyly Whitehead.

_Moi ?, se recula-t-elle vivement. Elle avait réaliser trop tard ses paroles prononcées un peu plus tôt. Absolument pas, rétorqua la femme d'une voix peu convaincante.

_Si. Mais je tiens à te dire que, même si je couchais avec toutes les femmes de New-York, ça n'égalera jamais ce que nous vivrons le moment venu, sois en sûre. Elles ne t'arrivent même pas à la cheville.

Emyly se mit à ricaner nerveusement, gênée au possible. Elle était certaine d'être écarlate et sa voix mal assurée trahissait son embêtement. Maudit soit le jour où elle avait accepté d'apprendre à connaître Klaus. Elle maudissait également l'idée saugrenue qu'avait eu son amie la plus proche de l'inviter, sans l'en informer à lui tenir compagnie. "Ils sont tous dingues", maugréa-t-elle.

Ils ne s'échangèrent plus un mot jusqu'à la fin de la cuisson. Em faisait semblant d'être obnubilée par son smartphone et Klaus... Il ne faisait semblant de rien du tout. Il la fixait et suivait chacun de ses mouvements. C'était difficile de se faire épier par quelqu'un qui n'avait pas besoin de cligner des yeux. Il aurait pu continuer comme ça longtemps. Bien qu'excédée, la cadette de la famille Whitehead ne fit aucun commentaire. Elle retira simplement son plat du four, en coupa une part et la mit dans son assiette. Elle sortit une bouteille de vin ainsi qu'un verre approprié.

Eternal Soulmates [EN PAUSE] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant