Chapitre 2 : Souffrance mutuelle

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P.D.V. Itachi // Q.G. de l'Akatsuki

Chaque relation a ses failles et points douloureux.

Certaines plus que d'autre, assurément mais toutes ont leurs propres moyens de montrer cette souffrance lors d'une dispute ou conflit.

Lorsque notre relation, à Aiko et moi, vient à connaître de pareilles difficultés, c'est dans le silence que la rancœur et l'amertume s'installent.

Il ne faut pas penser que nous vivons dans un monde de rêve et désirer d'une relation qu'elle reste stable et immobile c'est vouloir sa mort. Ce n'est pas parce que ma petite fée est à mes yeux l'une des personnes les plus importantes à ma vie et que sa place dans ma vie a une grande influence sur mes choix que les griefs quotidiens ne peuvent pas s'installer dans notre vie de couple.

Bien que généralement ces failles se génèrent du côté de ma belle.

Et que cela soit de ma faute.

Hors, peut-être parce que petite mon Aiko a toujours été forcée à la plus grande discrétion qu'il soit, quand elle me fait la tête (ou vis-versa) c'est toujours dans le calme et le silence.

Et contrairement à ce que l'on pourrait penser cela est bien plus problématique qu'une crise de larmes avec hurlement et compagnie.

Parce que parfois, je ne vois pas cette peine, ou alors je n'y peux rien dans l'immédiat et, comme un invisible acide, cela la blesse encore davantage qu'elle ne l'est déjà.

Ainsi, ce matin, lorsque j'ouvris les yeux, je compris clairement que ce cauchemar là n'avait rien en commun avec les précédents et plus le temps passait, plus ils s'empiraient. Car, plus le temps passait, plus ma mort m'approchait.

Je vous entends déjà me dire que tout le monde meurt un jour ou un autre et que dans un univers comme le notre cet événement fréquent en est devenu commun. Cela est dans l'ensemble, quand on annonce qu'un homme est mort on se lamente quelques instants sur cette disparation puis, les secondes de bienséance passées, chacun reprend son activité.

Ce n'est évidemment pas le même cas pour les proches de la personne décédée et, à chaque mort, une douleur de plus pour ces êtres là.

Mais, généralement, les personnes ne sont pas seules pour faire face au deuil, puisqu'entre elles-mêmes la douleur les aide à se comprendre.

Hors, quand je mourrais, qui parviendra à comprendre ma petite fée ? Qui saura lui dire les bons mots quand elle devra s'occuper seule de nos deux enfants face à une guerre plus qu'incertaine ?

Aiko sera seule, purement et simplement seule.

Voilà pourquoi aujourd'hui ma belle me faisait la tête (aussi parce que les humeurs de femmes enceintes mais bon...) et voici ce que me disait son regard accusateur ; « - Toi, toi que j'ai tant aimé, toi qui fais mon monde et ma vie, toi qui m'a tant pris et tant fait souffrir, voilà ce que tu me réserve, à moi et à nos enfants. »

Aussi, elle avait maquillé sa peine derrière ses sourires tristes et ses regards froids, sous son sarcasme douloureux de vérités ; mon Aiko s'était laissée faire, elle m'avait fuit sans le vouloir car son but n'était pas de me faire du mal.

Et ma belle se tenait derrière ce panneau de bois, surement allongée sur le lit, peut-être même qu'elle y dormait.

Ma main glissa le long de la poignée pour y exercer une légère pression et doucement j'ouvris une porte que je refermais tout aussi précautionneusement derrière moi pour m'appuyer contre elle.

Effectivement, mon Hatake se tenait sur le lit, effectivement elle y était allongée, son avant bras par-dessus ses yeux. Sa main droite avait repliée ses doigts et entre eux je pouvais voir le tissu noir de son masque.

Aiko Tome 3 : Emporte nos promessesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant