Aiko Tome 3 : Emporte nos promesses

Chapitre 12 : Quoi qu'il arrive je t'aimerais toujours

P.D.V. Omniscient // Route pour Konoha // Quelques heures plus tard

Ce ne fut pas les cahots du palanquin qui la réveilla, ni la brûlure de la corde sur ses poignet mais ce regard posé sur sa nuque.

Yamiko ouvrit les yeux et raccrocha à l'unique repère solide qu'il lui restait dans son monde tiraillé entre cœur et raison.

Et effectivement Aiko la regardait, elle aussi allongée sur le flanc sur ces coussins moelleux, les poignets liés par une corde anti-chakra. On lui avait ôté son manteau et Yamiko remarqua que la même chose lui était arrivée.

Son regard froid, dénué de sentiment, un peu perdu et terriblement songeur restait fixé sur la Kagami ; un regard de soldat qui se rattrape aux règles qu'on lui a enseignées pour ne pas définitivement tomber.

Il fallait d'abord trouver la solution pour les sortir de là et ensuite, ensuite elle pourrait déterrer son agacement et ses remords.

Un vertige saisi la brune sous ce regard scrutateur et les secousses répétées du véhicule les transportant n'en étaient pas responsable. Non, Yamiko Kagami se rendait juste compte de la situation ; elles étaient prises en otage par des ninjas de Konoha se trouvant être ses anciens amis qui la croyaient sous influence.

Ce n'est qu'à cet instant qu'elle se rendit compte de son absence.

Cela aurait du lui sauter aux yeux seulement il fallait croire qu'à force de le sentir dans son dos, prêt à tout instant à la protéger du sarcasme de son second maître elle s'était habituée à ne pas toujours le sentir.

Des larmes envahirent ses yeux, Yamiko se mordit la lèvre pour les empêcher de couler.

Et l'Uchiwa qui ne disait rien, comme si la Kagami était encore en évaluation.

Évaluation qu'elle avait d'ailleurs échouée et ce constat rajouté aux autres ne fit qu'accentuer cette horrible pression qui s'exerçait sur sa respiration.

La brune referma les yeux, juste pour enfouir ce problème.

Elle y reviendrait plus tard, après s'être tirée de situation.

Parce que oui, Yamiko Kagami croyait en toute son âme qu'elle s'en tirerait.

Mais pour cela il fallait abaisser les barrières hermétiques, cloisonner les sentiments, fractionner le problème et le régler étape par étape, comme elle avait l'habitude de le faire.

Et il fallait commencer analyser en profondeur la situation.

Derrière ses paupières elle revit le sourire de son immortel et le contempla quelques secondes. Parce qu'elle savait qu'elle n'aurait plus le temps ni le droit d'y penser avant longtemps.

Puis elle enfouit les souvenirs ; cela était nécessaire quand elle devra poser la question.

Alors elle rouvrit les yeux, la respiration et le rythme cardiaque plus calme pour rencontrer le regard de l'argentée mutique. Et dans ces puits de noirceurs elle put lire l'approbation de son comportement.

- Ce genre de choses arrive Yamiko, tu dois pouvoir t'en tirer d'affaire.

L'élève regarda le maître tranquille, en apparence du moins, qui lui avait doucement prononcé ces paroles. Yamiko savait qu'Aiko avait déjà analysé la situation mais elle comprit que c'était à elle de se faire la sienne et ce en-dehors d'un quelconque test ; il est toujours bon d'avoir plusieurs point de vue.

La jeune femme tenta de tourner sur elle-même pour vite se rendre compte que les liens qui la retenaient étaient eux-mêmes rattachés aux parois du palanquin ce qui lui limitait encore davantage son champ d'action.