Yoongi s'était plongé corps et âme dans ses études, comme s'il avait décidé de se battre contre son passé pour construire un avenir qui lui appartenait enfin. Ses journées se fondaient dans une succession de leçons et de révisions. Il était devenu un autre Yoongi, celui qui, avant de penser aux critiques ou à la colère du monde, s'inclinait devant ses rêves, tout particulièrement celui de jouer du piano dans une école d'art.
Le travail, il l'avait fait sien, et peu importaient les murmures dans les couloirs du lycée, peu importait qu'à presque 17 ans il se trouve encore en seconde. Les autres, leurs jugements, étaient loin de lui. Ce qu'il voulait, c'était être digne des espoirs de Jungkook, ce frère qu'il n'avait jamais eu mais qui, par sa présence constante, devenait la lumière dans l'obscurité de ses pensées. C'était pour lui, pour pouvoir marcher à ses côtés sans honte, qu'il s'efforçait de se lever chaque matin, de se plonger dans les livres et de suivre le chemin qu'il s'était tracé.
Jungkook, lui, travaillait avec une intensité égale, mais sa passion se nourrissait d'un tout autre rêve. Le droit, l'idée de rendre justice, de défendre ceux qui en avaient besoin... Cela avait toujours été plus qu'une vocation pour lui. C'était une mission qu'il avait commencée dès son plus jeune âge, rêvant devant des séries comme Iron Man, Suits ou The Good Wife. C'était un monde qu'il connaissait par cœur, un monde dans lequel il s'était promis de s'impliquer corps et âme.
Yoongi n'était pas du genre à s'ouvrir à tout le monde, mais il savait que, dans cet univers où il se battait pour trouver sa place, Jungkook était la seule personne qui comptait réellement. Ils s'étaient formé une bulle, un espace secret à eux, où l'on partageait les rires, les jeux vidéo, les films, mais aussi les silences pleins de sens. Ce n'était pas de l'évasion. C'était de l'évasion dans la réalité.
Les mois passèrent, et à mesure que Yoongi se battait avec ses livres, ses progrès étaient notés, marqués par le regard bienveillant de ses professeurs et les encouragements indéfectibles de Jungkook. Certes, les maths demeuraient un mur infranchissable, mais dans des matières comme la littérature coréenne, l'histoire ou la musique, Yoongi se redécouvrait. Le piano, un don qu'il avait découvert à l'ombre de la chambre de Jungkook, le transportait dans un monde où il pouvait enfin exister pleinement. Il composait, chaque note tissant un lien invisible entre son passé et son présent.
Les rumeurs au lycée continuaient à circuler sur lui, des chuchotements moqueurs, mais Yoongi s'en moquait. Peu lui importait ce qu'on pensait de lui. Ce qui comptait, c'était la promesse qu'il s'était faite : il réussirait. Non pas pour les autres, mais pour Jungkook, pour son propre rêve.
Un soir, alors que l'ombre des examens planait, Jungkook, dans une ferveur silencieuse, avait préparé une surprise. Une promesse à tenir. Si Yoongi passait en classe supérieure, il lui offrirait quelque chose de spécial : un téléphone, un symbole de cette complicité qu'ils avaient construite, quelque chose de tangible dans cet univers de rêves et de promesses.
Les examens étaient passés comme un tourbillon, un tourment silencieux dans le cœur de Yoongi. Il s'était enfermé dans sa chambre, ses notes griffonnant ses efforts, ses espoirs, sa crainte aussi. Mais quand la nouvelle tomba qu'il était passé en classe supérieure, une douce chaleur se répandit dans son cœur. Ce n'était pas la meilleure note, mais il avait fait assez pour prouver qu'il pouvait.
Puis vint le tour de Jungkook, qui attendait avec une impatience palpable. Les résultats étaient en ligne, et Yoongi, sans hésiter, vint voir son ami dans sa chambre. À la suite de l'annonce : meilleure note de l'université, les deux jeunes hommes décidèrent de célébrer cela d'une manière qu'ils ne pourraient jamais oublier. Une nuit étoilée, un restaurant chic, des rires partagés, un bonheur simple et pur.
La soirée se déroula comme un rêve doux, ponctué de questions innocentes de la part des parents de Jungkook, qui étaient si fiers de leur fils. La mère, avec sa tendresse infinie, osa poser une question que Yoongi n'attendait pas.
— Et toi, Yoongi, as-tu une petite amie ?
Un silence lourd, une gêne qui tint Yoongi un instant. Mais il se contenta de répondre, avec une sincérité timide qui fit fondre l'atmosphère.
— Non, je... je n'ai personne.
Jungkook, un sourire espiègle aux lèvres, ajouta, sans hésiter :
— Yoongi est gay. Et il n'a pas de petit ami.
Le silence se fit, mais il n'était pas lourd cette fois. C'était un silence d'acceptation, de compréhension.
Puis la surprise, la fameuse surprise : un téléphone. Un cadeau modeste mais rempli de sens. Yoongi, les mains tremblantes, l'ouvrit avec des yeux qui brillaient. Un cadeau, mais surtout un symbole : celui d'une famille retrouvée.
Il prit dans ses bras la tante de Jungkook, cette femme qui était désormais devenue une figure maternelle pour lui. Elle se laissa surprendre, mais l'étreinte fut sincère, émue. Yoongi sentit son cœur se remplir de quelque chose qu'il n'avait pas connu depuis longtemps : l'amour.
Le dîner continua, et à chaque instant, Yoongi se sentait plus vivant. Il avait trouvé sa place. Il avait une famille. Il avait un frère. Il avait des rêves, et il allait se battre pour les réaliser. Parce qu'il avait découvert quelque chose de précieux : l'amour et le soutien étaient des trésors qui ne se perdaient jamais.
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Les Échos du Pardon
FanfictionUn amour forgé dans les épreuves, un pardon difficile mais essentiel, et une famille reconstruite sur des bases solides. Entre rancune et rédemption, Yoongi et Taehyung, porteurs de blessures anciennes, découvrent que l'amour véritable n'est pas une...