Les Échos du Pardon

XXXI

La salle semblait tout droit sortie d'un rêve. Les guirlandes scintillantes projetaient des ombres dansantes sur les murs, et la lumière tamisée révélait les sourires des invités, dont les visages radieux illuminaient l'atmosphère. Yoongi s'avança, le cœur battant plus fort qu'il ne l'avait souhaité. Il se figea dans l'encadrement de la porte, pris par une vague d'émotion qui lui serra la gorge.

— Surprise !

Les mots résonnèrent comme un écho lointain, une symphonie douce et inattendue, mais Yoongi ne savait pas comment réagir. Il n'était pas habitué à être le centre de l'attention.

Jimin, ce sourire taquin qui faisait toujours fondre son cœur, se tenait devant lui, les yeux pétillants de malice et de complicité.

— Je... je...

— Joyeux anniversaire, Yoongi ! dit Jimin, les lèvres tremblantes de joie sincère.

Le souffle de Yoongi s'éteignit un instant dans sa poitrine, un frisson d'émotion lui traversa l'échine, mais les mots restèrent coincés.

— C'est tellement gentil... Merci, réussit-il à souffler.

L'atmosphère semblait se remplir d'une chaleur douce, chaleureuse, bienveillante. Mais Yoongi ne pouvait ignorer ce vide, cette absence. Sa gorge se noua en un instant, une frustration muette. Tous étaient là, Namjoon et Jin, Taehyung et Jungkook, même sa tante, mais lui... Lui n'arrivait pas à se défaire de cette sensation de manque, cette impression que quelque chose clochait, qu'un fantôme le hantait.

Les conversations, les rires, les gestes amicaux, tout était si léger, si naturel autour de lui, et pourtant, lui se sentait alourdi, comme si un fardeau invisible pesait sur son cœur. Jimin, comme toujours, comprit rapidement son état d'esprit.

— Tu devrais aller prendre l'air, lui conseilla-t-il doucement. Il n'y a pas de raison que tu restes là, tu veux pas profiter du moment seul un peu ?

Yoongi acquiesça d'un mouvement furtif de la tête, reconnaissant de ce conseil.

À l'extérieur, l'air frais de la nuit l'assaillit comme un rappel brutal, comme si tout ce qu'il avait ressenti dans la salle s'évanouissait à mesure qu'il se retrouvait seul sous les étoiles. Puis il aperçut Taehyung, et un frisson parcourut son corps, sans qu'il ne puisse le contrôler.

Taehyung, vêtu d'un costume blanc parfaitement coupé, les cheveux bruns brillant sous la lueur des lampadaires, l'attendait, immobile, près d'une voiture noire. Ses yeux se fixèrent sur Yoongi, remplis de tant de choses qu'il n'osait déchiffrer. Un frisson plus puissant encore secoua Yoongi.

— Taehyung ?

Il se sentait perdu, comme s'il avait été ramené à un passé qu'il aurait préféré oublier. Mais Taehyung, avec sa douceur et sa présence toujours un peu trop marquante, n'avait pas l'air de vouloir partir.

— Monte, souffla Taehyung, un sourire timidement rassurant sur les lèvres, mais son regard, lui, était brûlant d'une intensité dévorante.

Yoongi hésita un instant. Il n'était pas certain de ce qu'il ressentait. Une partie de lui voulait fuir, mais l'autre, la plus secrète et la plus vulnérable, s'abandonnait déjà à la tentation de cette proximité qu'il avait cru éteinte. Il se laissa finalement guider.

Le trajet fut un silence lourd, empli de non-dits et de regards échangés. Yoongi sentait que la distance entre eux, cette distance qu'il avait mise en place pendant tant de mois, se faisait chaque seconde plus ténue, et il ne savait pas comment s'en protéger.