Un verre de lait |KnB|

10. Garder le secret

Presque deux semaines se sont écoulées depuis cette soirée pluvieuse. Les vacances d'été approchent à grand pas, tout comme l'Interhigh. En ce qui concerne Sawako, je me suis convaincu de garder mes sentiments pour moi. Après tout si sa dispute avec Kagami l'a mise dans un tel état, c'est sûrement parce qu'elle est amoureuse de lui. À quoi bon lui faire du mal en avouant ce que je ressent ? Ça finira bien par disparaître.
Donc on a fait ce qu'elle voulait, on a oublié ce qu'il s'était passé et repris notre amitié comme si de rien n'était, avec nos rendez-vous secrets du dimanche. Mais je dois avouer que j'ai toutes les difficultés du monde à la voir seulement comme une amie. Dès que je suis près d'elle, mon cœur s'affole, j'ai chaud et je crève de pas pouvoir la toucher mais dans un même temps, je souris bêtement et je ne veux pas la quitter.

On est samedi et l'équipe de Tôo doit jouer ce soir mais sans moi. Je n'ai pas encore eu le feu vert du médecin. Je peux seulement m'entraîner en ne forçant pas sur ma cheville alors Wakamatsu n'a pas insisté pour que j'assiste au match. Il doit comprendre ma frustration de voir les autres jouer.

Tandis que je suis affalé dans le canapé à zapper, la sonnette de la porte retentit. Lorsqu'elle résonne une seconde fois, je me souviens que mes parents ne sont pas là pour ouvrir alors je me lève en soupirant. Pendant les quelques mètres qui me séparent de la porte, je me mets à espérer que c'est Sawako qui vient se jeter dans mes bras. Mon fantasme vole en éclat quand je découvre mes anciens coéquipiers de Teiko au grand complet sur le seuil.

- Qu'est ce que vous foutez là ?

- On a entendu dire que tu vivais un passage à vide à cause d'une jeune fille alors nous avons pensé qu'un peu de compagnie te changerais les idées, expliqua Akashi sur ce ton autoritaire qui le caractérisait.

- Qui vous a parlé de ça ? je leur demande, agacé. C'est Satsuki ?

- Non, c'est Kise, réponds naturellement Midorima, tout en tenant une poêle à frire dans les mains.

Habitué aux portes-bonheurs improbables du shooter à trois point, je ne m'attarde pas et foudroie du regard Kise qui tente de se dissimuler derrière Murasakibara.

- Bordel Kise ! T'étais obligé d'ouvrir ta gueule ! Ça regarde personne cette histoire !

Le blond pleurniche exagérément en s'excusant alors que je lui frappe l'arrière du crâne.

- Nous sommes tes amis, Aomine, intervient soudain Kuroko me faisant prendre conscience de sa présence. Nous sommes là pour te soutenir en cas de problèmes. Tu aurais dû nous en parler.

Je me fige. Si Kuroko est ici et qu'il est au courant de mes sentiments alors peut être que Kagami aussi et par extension, Sawako. J'ai la désagréable impression qu'on m'a ouvert la poitrine pour exposer mon cœur à la vue de tous.

- Aka? T'avais dit qu'on irait bouffer après être passé chercher Mine ? lance Murasakibara en grignotant un paquet de pocky chocolat-fraise.

- Oui bien sûr. Aomine, nous allons au Maji Burger, tu nous accompagnes ?

- Ouais, OK... Attendez moi là, je vais me changer...

Quinze minutes plus tard, on se retrouve à marcher sur le chemin de notre fast-food habituel. Kuroko se trouve à mes côtés, silencieux. Je dois lui dire quelque chose mais je ne sais pas par où commencer et quand je me décide à ouvrir la bouche, c'est finalement lui qui parle.

- Je suis déçu, tu sais.

- Écoute, je sais que c'est pas sympa mais c'est arrivé comme ça et je...