Un verre de lait |KnB|

29. Hôpital

- Daiki! a hurlé Sawako.

C'est tout ce dont je me souviens avant qu'un éclair de douleur me vrille le crâne et ensuite c'est le black out. Plus rien.
J'entrouve les paupières et ne vois que du blanc. Une lumière vive m'eblouit et relance la douleur dans ma tête, m'arrachant un grognement.

- Daiki, me dit la voix douce de Sawako. Tu te réveilles enfin...

Je peux discerner le soulagement dans sa voix et sa main vient caresser ma joue.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? je marmonne en rouvrant les yeux. On est où ?

- On est à l'hôpital... Tu te rappelles de la course de voitures ?

J'ai des flashs, des images oranges et bleues et l'odeur des pneus qui chauffent me reviennent soudain en mémoire.

- Merde ! La course de bagnoles ! Tu n'as rien ? je m'inquiète brutalement en la devisageant de haut en bas.

Elle porte une veste vaguement familière et trop grande pour elle sur ses épaules. Ses yeux sont rougis, ses cheveux défaits et ses traits tirés mais elle semble indemne.

- Non, je n'ai rien grâce à toi... Tu m'as sauvé la vie ! sanglote t-elle en serrant ma main dans la sienne.

Mon cœur se calme et je regarde autour de moi. On se trouve bel et bien dans une chambre d'hôpital. En baissant les yeux sur mon torse, je réalise que je porte l'une de ses blouses blanches immondes que doivent subir tous les patients du monde.

- Je... J'ai été blessé ? je demande. On n'est là depuis longtemps ?

- Non, quelques heures... m'annonce Sawako. Le soleil ne devrait pas tarder à se lever maintenant. Tu t'es cogné violemment la tête au sol et tu as perdu connaissance. J'ai eu tellement peur !

- En gros, j'm'en sors avec une bosse à la tête... Je m'attendais à pire vu comme la voiture arrivait vite...

J'ai à peine fini ma phrase que Sawako fond en larmes, le visage enfoui sur mon torse.

- Quoi ? Qu'est ce qu'il t'arrive ? je m'inquiète en la voyant dans cet état. J'vais bien, je t'assure !

- Ce n'est pas toi que la voiture a percuté ! C'est Shiroe !

C'est comme dans un brouillard mais je me souviens avoir senti un choc dans mon dos, juste avant de tomber. Mais alors, ça voudrait dire que...

- Il m'a poussé ! Mais pourquoi ? Comment va t-il ?

Sawako n'a pas l'occasion de me répondre car mes parents entre en trombe dans la chambre, enfin surtout ma mère. Voilà pourquoi la veste de Sawako me paraissait familière, c'est celle de mon père. Ma mère me saute au cou, en larmes et ses mains caressent mes cheveux. Je lance un regard à ma petit amie qui semble comprendre le fond de ma pensée tandis qu'elle essuie les larmes sur ses joues.

- Tu t'attendais à quoi ? Tu as été blessé, Daiki... J'ai dû donner ton nom et l'hôpital a appelé tes parents.

- M'man, je grogne en en m'extirpant de l'étreinte envahissante de ma mère. Tu m'étouffes !

- Estime toi heureux que je t'étouffes, comme tu dis, s'écrie t-elle. Je devrais faire bien pire ! Qu'est ce que tu fichais dans un endroit pareil en pleine nuit ?

Le soulagement de me voir réveillé semble laisser place à la colère.

- Doucement, intervient mon père en posant une main sur l'épaule de sa femme. Je pense que se réveiller à l'hôpital lui servira de leçon, n'est ce pas mon fils ?