Partie 13.

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3 novembre :

Aurélien fronça les sourcils en se sentant sortir du sommeil petit à petit. Il papillonna un instant des paupières et ses yeux se posèrent sur le mur de sa chambre, comme il était allongé de sorte à être dos à la porte. Il resta un instant dans cette position à fixer droit devant lui avant de se mettre en mouvement lentement et de s'allonger sur le dos. Il fixa alors le plafond de sa chambre, clignant lentement des paupières pour ajuster sa vision qui était légèrement floue, et grimaça en sentant une douleur lancinante le piquer à l'arcade sourcilière. Aurélien porta une main à cette dernière et grimaça de nouveau en sentant les points que lui avaient fait le médecin sous ses doigts. Il se redressa alors sur son lit et posa les pieds au sol, se demandant où pouvaient bien être son frère et Guillaume. Il se leva et enfila un pull qui trainait sur sa chaise de bureau avant de sortir de sa chambre afin de partir à leur recherche. Il descendit les escaliers menant au rez-de-chaussée et s'apprêtait à entrer dans le salon quand il entendit son frère dire son prénom, ce qui le fit s'arrêter dans son élan afin d'écouter discrètement ce que celui-ci disait de lui. Il savait que ce n'était pas bien d'écouter aux portes mais c'était plus fort que lui, surtout qu'il semblait être le sujet de la discussion.

« Pardon ? entendit-il dire Guillaume de sa voix grave et chaude, cette dernière lui arrachant un frisson malgré lui.

— Je t'ai demandé pourquoi t'étais comme ça avec Aurél ? répondit son frère et il fronça les sourcils, se demandant de quoi il voulait parler, avant de faire de nouveau une grimace de douleur au mouvement brusque.

— De quoi tu parles ? » entendit-il Guillaume dire d'une voix confuse et il osa se pencher légèrement afin de pouvoir observer son frère et ce dernier sans se faire voir.

Claude et Guillaume étaient assis l'un à côté de l'autre sur le canapé en face de la télévision et il remarqua qu'ils tenaient chacun une manette de jeu à la main. L'écran de la télévision était allumé et il vit qu'ils étaient en train de jouer à Fifa, le jeu préféré de son frère. Il reporta alors son attention sur ce dernier en l'entendant reprendre la parole, après une brève hésitation.

« Ben, j'sais pas... T'es tout mielleux avec lui alors que tu le connaissais pas il y a encore deux mois.

— C'est ton frère, Claude. Je l'avais déjà vu avant, hein... dit Guillaume, semblant gêné et Aurélien posa le regard sur ce dernier, lequel il avait l'impression semblait rougir légèrement.

— Ouais, enfin tu l'avais déjà entrevu, ok, mais tu ne lui avais jamais parlé avant cette année, non ?

— Non... Je lui avais jamais parlé vu que tu faisais toujours en sorte de me dire au revoir avant de le rejoindre...

— Ben c'est quoi alors ton problème avec lui ? T'as un crush sur mon frère ? dit Claude en riant soudainement. C'est ça ? »

Aurélien sentit ses joues le brûler affreusement en entendant la question de son grand-frère au basané et sentit son cœur accélérer ses battements dans sa poitrine. Il fixa plus intensément encore le plus âgé, se demandant ce qu'il allait bien répondre à Claude, et le vit se passer une main derrière la nuque d'un air embarrassé :

« Mais ça va pas. Qu'est-ce que tu vas chercher, toi ? répondit Guillaume en exhalant un petit rire nerveux. Je l'aime bien c'est tout. Je dois avouer que j'ai de la tendresse pour lui... Il me plaît bien ton petit frère, il est adorable.

— Mais ça s'arrête là...? l'interrogea Claude en plissant les yeux et Aurélien se mordit fortement la lèvre inférieure en se disant que ça faisait longtemps qu'il n'avait pas vu son grand-frère aussi sérieux. Parce que si jamais t'as un crush sur Aurél, laisse-moi te dire que c'est hors de question et que—

— Mais arrête un peu, Claude... le coupa Guillaume en soupirant d'un air las. Je suis pas amoureux de ton frère hein, c'est encore un enfant hein, je le sais... continua-t-il et Aurélien sentit son cœur se briser à l'intérieur de lui en l'entendant dire cela. J'ai seulement beaucoup de tendresse pour lui... Parce que c'est ton petit frère et que t'es mon meilleur ami... Enfin, l'étais. Donc j'ai l'impression de devoir me comporter comme un grand-frère moi aussi avec lui. »

Claude ne répondit rien pendant un long moment, se contentant de fixer Guillaume d'un air méfiant, et Aurélien baissa les yeux au sol essayant tant bien que mal d'effacer la douleur qu'il ressentait non plus sur son arcade sourcilière mais à l'intérieur de lui à présent, sans réussir à comprendre la signification de cette dernière.

« Ok... entendit-il son frère dire alors et il releva la tête pour le regarder. J'espère bien en tout cas. Parce qu'Aurél il a seulement quatorze ans, c'est un bébé encore. Il est innocent, lui. Pas... Comme toi, mon pote. Et je me rappelle du regard que t'avais la première fois que t'as posé les yeux sur lui au collège.

— Quel regard...? demanda Guillaume d'un air hésitant en fronçant les sourcils et Aurélien en fit de même, étonné par la révélation de son grand-frère.

— Tu sais... Tu te rappelles... Non ? La première fois que tu as vu Aurél et que je t'ai dit que je devais te laisser pour aller le rejoindre car c'était mon petit-frère et donc que je devais le ramener à la maison après les cours...? Tu as littéralement bugué en plein milieu du préau quand on a passé le portail de fer du collège et tu es resté là à rien dire sans jamais le lâcher du regard. On aurait dit que t'avais fait un arrêt cardiaque, mon pote.

— J-Je me souviens pas... balbutia Guillaume et Aurélien fut étonné d'apercevoir du rouge apparaître graduellement sur ses joues.

— OK. Mais fais gaffe à toi, je t'ai à l'œil. »

Aurélien vit son frère faire un clin d'œil malicieux au plus âgé en disant cela et Guillaume hocha la tête en compréhension. Son frère se leva alors du canapé et se dirigea vers lui, caché derrière le mur et encore dans le couloir menant au salon et dit à l'attention du basané en regardant par-dessus son épaule :

« Je vais demander à mes parents à quelle heure ils comptent rentrer et s'ils mangent avec nous. Tu manges avec nous, n'est-ce pas ? Il est déjà 21h. Tu devrais appeler tes vieux pour les prévenir que tu rentreras un peu plus tard. »

Aurélien vit Guillaume acquiescer puis sortir son portable avant de le remettre dans sa poche quand Claude lui tourna le dos et il fit un pas en arrière pour se reculer lorsque son frère passa la porte du salon et se retrouva nez-à-nez avec lui.

Fiction OrelxGringe - Reste loin de lui.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant