Partie 38.

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8 avril :

Aurélien sortit de la voiture de ses parents machinalement, l'air ailleurs, et glissa sa main dans celle de son père lorsque celui-ci s'approcha de lui. Son père lui lança un petit regard surpris et se tourna vers lui, relevant son menton de son autre main pour qu'il le regarde. Aurélien vit sa mère s'arrêter à leur hauteur et le regarder d'un air inquiet par-dessus l'épaule de son père avant de s'approcher d'eux :

« Aurélien... Qu'est-ce qu'il y a mon cœur ? » lui demanda son père et il sentit ses yeux le piquer douloureusement bien qu'il savait qu'il n'arriverait pas à pleurer.

Il avait bien assez pleuré pour une éternité.

« Est-ce que... Je détruis la vie des gens...? En faisant partie de la leur...? demanda-t-il dans un sanglot étranglé et il vit les regards infiniment inquiets que lui lancèrent ses parents.

— Mais qu'est-ce que tu racontes, mon ange ? lui répondit alors sa mère en se rapprochant de lui pour toucher délicatement sa joue. Tu ne pourras jamais détruire la vie de quelqu'un, Aurélien. Ne te mets pas des idées comme ça dans la tête...

— Mais pourtant... J'ai l'impression d'avoir tout gâché. Que c'est de ma faute... Si tout le monde part. Si tout le monde... me quitte... Et que c'est de ma faute s'ils ne sont plus amis et se détestent maintenant...

— Aurélien, ne dis pas ça... lui dit son père en passant sa main dans ses cheveux. Rien n'est de ta faute. C'est juste... Compliqué. Et on a sûrement notre part de responsabilité dans tout ça.

— Non, pas vous, murmura Aurélien en secouant la tête. J'aurais dû faire plus attention... Afin de ne pas tomber amoureux de Guillaume. Ça aurait évité tout ces problèmes...

— Mon amour, l'appela sa mère en se penchant vers lui légèrement. L'amour, ça ne se contrôle pas. Et tu le sais. Et si tu n'en étais pas tombé amoureux... Je suis sûr que Guillaume lui serait quand même tombé amoureux de toi. Tu n'aurais pas voulu qu'il ait des sentiments non partagés, hein ?

— J'aurai dû me tenir éloigné...! se mit-il à sangloter, pensant distraitement Ah tiens, il me reste des larmes finalement. Ça l'aurait empêché de ressentir ces sentiments pour moi. Ça m'aurait évité de le blesser, de l'embarquer dans une histoire pareille... Je suis tellement fatigué de me battre... Alors je n'imagine même pas lui comment il doit se sentir... »

Il sentit ses parents le prendre dans leur bras afin de le câliner et le réconforter. Sa mère passa une main douce dans ses cheveux et son père embrassa son front tendrement :

« On le retrouvera, Aurélien. On l'a fait une première fois, on y arrivera une deuxième. Et je pense que Guillaume t'aime réellement alors tu n'as pas à t'inquiéter. Il ne sera jamais fatigué de se battre pour toi.

— Et... Claude...?

— Ton frère reviendra. J'ai confiance, dit sa mère doucement. Il fait sa forte tête mais je suis sûr qu'au fond de lui, il sait que nous l'aimons. Et s'il n'est toujours pas là ce soir, on appellera la police. »

Aurélien hocha la tête et sa mère le lâcha, le laissant main dans la main avec son père. Celle-ci tourna les talons et son père essuya un instant ses larmes de son pouce avant de lui emboîter le pas, l'entraînant derrière lui. Il entendit alors sa main pousser une exclamation de surprise en entrant dans la maison et Aurélien releva le visage pour voir ce qu'elle avait

« Maman...?

— Aurélien, je crois que c'est pour toi,  lui dit sa mère en lui tendant un petit papier et il le prit dans ses mains pour voir ce qu'il y avait écrit.

Fiction OrelxGringe - Reste loin de lui.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant