15 janvier :
Aurélien était allongé sur son flanc gauche sur son lit, son portable à sa main. Je t'appelle ce soir pour t'expliquer. C'est ce que le message que lui avait envoyé Guillaume deux heures auparavant disait. Quand il l'avait reçu au bain chaud, alors qu'il était en train de s'habiller pour partir avec son frère, il était en train de pleurer, ne comprenant pas pourquoi Guillaume était parti aussi précipitamment et pourquoi son frère refusait de lui donner d'explication. Le message de Guillaume l'avait réconforté un minimum, bien qu'il avait peur de ce qu'il allait bien pouvoir lui donner comme explication. Est-ce qu'après avoir parlé avec son frère, Guillaume avait soudain réalisé qu'il était beaucoup trop jeune et immature pour lui et qu'il ferait mieux de rompre avec lui ? Est-ce que Claude lui avait dit quelque chose qui l'avait fait battre en retraite ? Est-ce qu'il l'avait menacé ? Est-ce que lui, même, avait dit ou fait quelque chose qui lui avait fait comprendre à quel point ils étaient différents ? Peut-être même que Guillaume l'avait trouvé ridicule dans l'eau lorsque son frère l'avait pris sur son dos pour l'amener dans le bain. Mais pourtant, Guillaume était resté avec lui l'entièreté des quatre heures qu'ils avaient passé dans la piscine, non ? Il se rappelait bien du moment où le plus grand avait posé sa main sur son dos pour le caresser avec douceur et qu'il avait sourit de bien-être tandis que son cerveau lui criait de faire attention et que Claude pouvait les voir à tout moment. Est-ce que ses sentiments pour lui s'étaient altérés durant cette journée ? Aurélien caressa une dernière fois du regard la photo de Guillaume qu'il était en train de regarder sur son téléphone, une photo volée du plus grand en train de rire dans un moment de bonheur soudain, avant de fermer les yeux et de laisser ses larmes couler douloureusement. Ça faisait trop mal. Il était maintenant 19h45, ses parents allaient bientôt l'appeler pour aller manger, et Guillaume ne l'avait toujours pas appelé. Il avait peur de ce qu'il allait lui dire, peur qu'il lui dise qu'il veuille tout arrêter entre eux. Ça faisait à peine plus d'un mois qu'ils avaient commencé à sortir ensemble, enfin s'il avait bien compris vu qu'ils ne se l'étaient jamais vraiment dit, mais tout avait été tellement intense depuis le début. Il avait l'impression que ça faisait beaucoup plus que ça qu'il connaissait le plus grand, il avait pris une si grande place dans son cœur et dans sa vie en si peu de temps. Ça le terrifiait autant que ça le fascinait. Il rouvrit soudain les yeux en sentant son portable vibrer dans sa main et se redressa précipitamment sur son lit pour regarder le nom qu'affichait son écran. Guillaume. Il se passa prestement une main sur les yeux pour sécher un minimum ses yeux et décrocha aussitôt, le cœur battant à cent à l'heure dans sa poitrine.
« G-Guillaume ? l'appela-t-il précipitamment, pressé d'entendre la voix du plus âgé.
— Eh... Salut, mon chat... dit la voix chaude de l'autre côté de l'appareil. Comment tu vas...?
— Comment tu penses que je vais, Guillaume ? répondit-il en éclatant en sanglots.
— Aurél... l'appela Guillaume d'une voix soucieuse. Je suis désolé, c'est à cause de moi que tu pleures ? Est-ce que Claude t'a dit quelque chose ?
— N-Non... sanglota-t-il en se rallongeant sur son lit, tendant le bras pour attraper son lapin en peluche et le serrer contre lui. Pourquoi tu as fait ça ? Pourquoi t'es parti aussi rapidement ? Est-ce que c'est de ma faute ? J'ai fait quelque chose qu'il ne fallait pas ?
— Hein ? Non, rien n'est de ta faute mon chat...
— Est-ce que tu ne m'aimes plus ? Tu ne veux plus être avec moi ?
— Non, Aurél... C'est pas ça, c'est- dit Guillaume dans son oreille mais il ne le laissa pas finir sa phrase.
— C'est parce que tu as compris qu'on était trop différents ? Que j'étais trop jeune ? Trop immature ? Pour toi... dit-il en pleurant de plus belle et il entendit Guillaume l'appeler encore une fois.
— Aurél, arrête. Écoute-moi, s'il-te-plaît... lui demanda Guillaume d'une voix douce et il se mordit fortement la lèvre inférieure pour s'empêcher de dire autre chose encore. Tu m'écoutes, mon chat ? »
Il resserra sa prise sur son lapin en peluche pour le serrer plus encore contre lui et hocha la tête, avant de se rappeler que Guillaume ne pouvait pas le voir.
« O-Oui... J-Je t'écoute, Guillaume.
— Ne pleure pas, s'il-te-plaît... lui murmura Guillaume et il renifla afin d'essayer d'arrêter. Ça me fait tellement de peine de t'entendre pleurer et de ne pas pouvoir te prendre dans mes bras pour te consoler.
— Pourquoi... T'es parti, Guillaume...? murmura-t-il à son tour, ne réussissant pas à s'arrêter de penser à tous les scénarios possibles.
— C'est Claude, Aurél. Il m'a... énervé, on va dire.
— Qu'est-ce qu'il t'a dit ? C'est par rapport à moi ?
— Ouais... soupira Guillaume et il sentit les larmes lui monter à nouveau aux yeux en entendant que Guillaume était parti à cause de son frère.
— Qu'est-ce qu'il t'a dit...? répéta-t-il et il entendit Guillaume pousser un autre soupire de l'autre côté du combiné.
— Il m'a dit qu'il m'avait trouvé vachement proche de toi dans l'eau et que ça ne lui avait pas plus. Il m'a rappelé de garder mes distances, je cite, avec toi... l'entendit-il lui expliquer en exhalant un petit rire désabusé. Parce qu'il n'aimait pas me voir aussi proche de toi. Il m'a dit que t'étais encore un enfant alors que moi non, j'étais loin d'être innocent avec toutes les conneries que j'ai fait dans le passé et dans lesquelles je l'ai entrainé...
— Guillaume... dit-il dans un murmure sans même s'en rendre compte, devant son récit.
— Je lui ai dit que tu étais grand maintenant, que tu n'étais pas le petit garçon vulnérable qu'il semble croire que tu es et que tu peux très bien te défendre tout seul maintenant. Je lui ai dit que jamais je ne te ferai de mal parce qu'il semble penser que c'est tout ce que je peux te faire et que j'avais même commencé à ralentir la drogue pour toi.
— Tu lui as dit ça...? dit-il dans un souffle, surpris de l'aveu de Guillaume à son frère.
— Et puis j'ai fait la connerie de lui dire que je t'aimais, putain... dit alors Guillaume en poussant un soupire et il écarquilla les yeux d'étonnement. Alors il s'est mis à me crier dessus, à me dire qu'il ne me laisserait pas continuer à te voir si c'était pour avoir ces... sentiments... pour toi. Il m'a demandé si j'avais voulu redevenir pote avec lui seulement pour me rapprocher de toi... Il m'a dit que j'étais inconscient du danger que je représentais pour toi et-
— Guillaume, répète ce que tu as dit ? lui demanda-t-il, le cœur battant.
— Mm ? De quoi ? l'entendit-il lui dire d'un air confus.
— Tu as dit... quoi à mon frère ? Que tu me quoi ? »
Un long silence se fit à l'autre bout du fil et Aurélien attendit la réponse de Guillaume le cœur battant.
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Fiction OrelxGringe - Reste loin de lui.
FanfictionGuillaume a décroché du système scolaire à ses 15 ans. Il vend désormais de la drogue aux gens de son lycée et retrouve ainsi un ancien ami à lui, Claude, et surtout son petit frère, Aurélien.