Partie 19.

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24 décembre :

Aurélien regardait d'un air inquiet son frère se diriger vers la maison par la fenêtre après avoir dit au revoir au garçon qui était venu pour lui parler un peu plus tôt. Il avait reconnu Julien et son cœur s'était emballé en se demandant si ce dernier était là pour dire à Claude qu'il l'avait croisé en ville avec Guillaume à la patinoire. Est-ce que même il était au courant qu'ils y étaient ensemble ? Peu importe, un seul mot de ce dernier pouvait faire exploser sa relation avec Guillaume et cela le terrifiait. Est-ce que leur relation reposait à présent sur le silence des autres ? Il sursauta sur le canapé en entendant la porte d'entrée claquer et baissa les yeux sur son livre posé sur ses genoux pour faire semblant qu'il était absorbé dans sa lecture. Claude entra dans le salon puis se dirigea vers lui et il releva la tête au bout de quelques secondes, le cœur battant la chamade dans sa poitrine, en le voyant s'immobiliser devant lui.

« C-Claude ? dit-il d'une voix tremblante en voyant l'air sérieux qu'affichait son frère et celui-ci le fixa une seconde de plus avant de venir s'asseoir à ses côtés.

— C'était Julien. Il voulait me parler.

— J-Julien...? répéta-t-il en balbutiant, sachant pertinemment bien que c'était lui que son frère avait rejoint après avoir reçu un texto un peu plus tôt alors qu'il jouait aux jeux-vidéos à coté de lui.

— Ouais, tu te rappelles, le frère de Victor. Que tu as croisé à sa fête. »

Aurélien hocha la tête, effrayé de ce que Julien avait bien pu dire à son frère.

« Oui, je... Je me rappelle.

— Ça m'a fait bizarre de le voir. Je ne l'avais pas vu depuis... Depuis la troisième, je crois bien, dit son frère en se perdant un instant dans ses souvenirs.

— Et qu-qu'est-ce qu'il voulait ? demanda Aurélien en bégayant et son frère lui jeta un regard étonné avant de lui sourire.

— Il m'a dit qu'il avait appris par son frère que vous vous étiez battus et qu'il voulait s'excuser donc s'excuser auprès de moi par rapport au comportement de Victor.

— C-C'est tout ?

— Non, il m'a aussi dit que comme Victor lui avait dit que Guillaume était avec moi ce jour-là il s'était excusé auprès de lui il y a quelques jours quand il l'avait croisé en ville. Et qu'il n'avait pas pu s'empêcher de rigoler en entendant les surnoms par lesquels Victor nous avaient appelé d'après Guillaume. »

Aurélien écarquilla les yeux en se rappelant qu'il avait raconté cela à Guillaume et pas à son frère lorsque le plus âgé avait voulu lui parler seul à seul après la bagarre.

« Oh... Je...

— Pourquoi tu ne me l'as pas dit à moi aussi, Aurél ? T'avais peur que je me fâche en entendant comment il nous avait appelé ? lui demanda son grand frère d'un air inquiet en portant une main à sa frange pour l'écarter de devant ses yeux.

— N-Non... C'est que... Je voulais pas te faire de peine, dit-il en plongeant ses yeux dans ceux de son frère pour lui lancer un regard larmoyant. Je venais à peine d'apprendre la vérité alors je suis parti au quart de tour en l'entendant rire de ça. Comment ça se fait qu'il soit au courant d'ailleurs ? Est-ce que j'étais aussi aveugle que ça pour que d'autres soient au courant et pas moi ?

— Non, pas du tout p'tit cœur. Victor nous avait surpris un jour au collège, c'est tout. C'est comme ça qu'il est au courant. D'ailleurs, il n'avait rien à dire parce que son frère faisait pareil à l'époque.

— Julien fume aussi ? dit-il d'un air étonné et Claude le regarda d'un air surpris. Enfin... Je veux dire... Du cannabis ?

— Oui, à l'époque en tout cas. C'était même un très gros consommateur, expliqua Claude avant de froncer les sourcils. Je me demande s'il fume encore... Parce que s'il l'a vu ce soir-là c'était peut-être pour... »

Aurélien lança un regard confus à son frère et celui-ci s'arrêta en plein milieu de sa phrase, semblant se rappeler tout à coup de sa présence.

« C'était peut-être pour quoi ? demanda-t-il d'un air inquiet et son frère secoua la tête avant de lui sourire doucement.

— Non rien, oublie. Je ne veux pas que tu penses à des choses comme ça. Pourquoi t'es rentré déjà de la fête ?

— J-Je me sentais juste pas très bien... bafouilla Aurélien en espérant que Claude ne comprenne pas qu'il y avait de la beuh à la soirée, ne voulant pas qu'il repense à ce qu'il s'était passé deux ans plus tôt.

— Qu'est-ce que tu avais comme symptômes ? Mal au ventre, envie de vomir...?

— Juste un peu mal à la tête, dit-il précipitamment pour rassurer son frère. C'était rien de grave, Claude. Guillaume était là et a proposé de me raccompagner en voyant mon état et puis voilà. Il ne s'est rien passé de plus.

— D'accord... répondit Claude en lui lançant un regard méfiant. Tu me l'aurais dit si ça avait été plus grave, hein ?

— Oui, je te promets. Si je ne te l'ai pas dit c'est que je n'ai pas jugé nécessaire de t'inquiéter pour rien.

— Très bien, murmura Claude en remettant une mèche plus claire que les autres derrière son oreille avec délicatesse. Mais n'oublie pas, Aurél. Je suis ton grand-frère. Alors c'est normal que je m'inquiète pour toi. Et je n'aime pas que tu me caches des choses, d'accord ? »

Aurélien hocha la tête doucement et jeta un petit regard inquiet à son frère.

« T'es fâché ? demanda-t-il d'une petite voix, n'aimant pas décevoir son frère, et celui-ci secoua la tête en lui souriant.

— Non, pas le moins du monde. J'essaie juste de te protéger du mieux que je peux, Aurél.

— Et tu le fais très bien, murmura-t-il en venant se blottir contre lui. Essaie juste... de ne pas porter des jugements hâtifs..."

Il sentit son frère porter une main sur son dos pour y faire de petits gestes circulaires et réconfortants et lorsque celui-ci le lâcha pour se reculer, il fut rassuré de le voir lui sourire tendrement.

« D'accord... Ça te dit une petite partie maintenant, avant que papa et maman ne nous appelle pour aller manger leur super repas du réveillon comme chaque année ?

— Eh...! Je l'aime bien moi ce repas ! s'exclama-t-il en rigolant doucement avant de se rappeler de sa question. Tu sais que je sais pas jouer... Mais pourquoi pas ! »

Claude poussa un cri de victoire et lui tendit sa manette auparavant abandonnée sur le canapé avant de se lever pour aller chercher la deuxième manette près de la télévision. Aurélien le suivit du regard et sentit un petit sourire s'inscrire sur ses lèvres en se disant qu'il avait quand même un super grand frère.

Fiction OrelxGringe - Reste loin de lui.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant