Chapitre 22: Gon.

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PDV: Gon ( Et oui enfin ! Vous l'avez demandé ^^)

Les événements d'hier me reviennent en tête à coup de batte de Baseball. Les actions, les pensées et les paroles échangées me rendent très mal, je culpabilise. Je me rends compte que ce Nen m'a transformé, je ne me reconnais pas. Depuis un long moment, déjà. Comment un simple Nen peut-il changer quelqu'un à ce point ? Un Nen qui bloque toutes les émotions ressenties, on se sent bien lorsqu'on est sous son emprise. On a un sentiment d'invincibilité, que rien ne peut nous atteindre. Puis, quand il cède, tu te sens plus bas que terre. J'ai tué des gens, leurs visages, leurs cris qui me supplient de leur laisser la vie. Je pense aussi à Mito... Elle semble avoir compris quelque chose entre Kirua et moi. Quoi ? Je ne sais pas, elle n'est plus là pour nous le dire. Je te jure de te venger Mito. Peu importe ce que je devrai faire pour ça...

Rillu m'a manipulé depuis le début, je le sais et je le vois maintenant. Dès le premier jour où je l'ai rencontrée, elle a commencé à me manipuler. Elle a inséré son Nen en moi comme tu insères une enveloppe dans une boîte aux lettres. Elle m'a retourné le cerveau. Kirua m'a dit de me méfier d'elle, mais c'était trop tard. J'étais déjà sous son emprise. Cette voix au fond de moins s'est tue pour ne plus jamais parler. Elle murmure depuis peu, elle a peur d'Hélla mais aussi de moi. Je n'ai jamais compris ce qu'était cette voix, juste qu'elle faisait partie de moi. Elle a commencé à me parler vers mes douzes ans, peu après ma séparation avec mon ami albinos. Plus Kirua était proche de moi, plus elle parlait fort. Elle a essayé, elle aussi, de me mettre en garde de la dangerosité de Rillu. Elle a tout tenté, elle criait, malgré la peur qui la dévorait. Elle demandait, suppliait et hurlait à Kirua de l'aider à me faire ouvrir les yeux, sans succès.

Maintenant, c'est avec une timidité rare qu'elle me demande de me réveiller.

J'ouvre lentement les yeux sur une vitre brisée. J'analyse la pièce où je suis. Je sais que je suis dans une chambre, à voir les gardes robes, c'est une chambre peu récente. Cependant il y a des LED spéciaux, cassés sur le côté d'une vitre.

Je me décide à bouger, impossible. Une chaleur dans mon dos, m'empêche de me déplacer. Je baisse les yeux et vois un bras qui entoure ma taille. Mon cœur fait un bon dans ma poitrine, je me souviens de tout ce que je lui ai dit et à quel point c'était petit et méchant. J'ai toujours voulu que notre relation revienne telle que nous l'avons connue durant les premières années de notre vie, avant qu'elle ne prenne le contrôle sur ce que j'étais, mais surtout ce que je ressentais pour lui.

Cette nuit qu'on a vécu plutôt, mon envie de le prendre dans mes bras, de l'embrasser, de lui faire tout ce dont je désire depuis si longtemps... Elle l'a fait taire. Juste lui caresser les cheveux m'était impossible, je ne pouvais faire preuve d'acte de tendresse à son égard, ceux que je voulais en tout cas. J'ai essayé de briser ce sceau à de nombreuses reprises, à chaque fois un échec. Une frustration, une colère, un manque inconditionnel et la tristesse apparaissaient à chaque fois. Et la seule fois où j'ai pu aller contre ce sceau, ça l'a brûlé et lui a causé du tord.

Quand Kurapika m'a retiré la capacité à ne rien éprouver, j'ai cru sentir ce qui me causait autant de tourments s'en aller, par la même occasion. Je soulève ma main et lui caresse l'avant bras avec le bout de mes doigts. Soulagement, rien ne m'empêche de faire ce dont j'ai envie. Je passe mes doigts le long de la première partie de son bras, une chair de poule suit les mouvements de mes phalanges, j'aime ça. Ça me fait un bien fou d'être libre de mes mouvements. Avec ce bonheur, mon esprit divague sur tout un tas de scénario plus intéressant les uns que les autres. Voici encore quelque chose qui a volé en éclat grâce à Kurapika, ce que j'ai vécu ou plutôt ce que je n'ai pas vecu. Je me souviens de ce qu'elle a implanté dans ma tête, des souvenirs artificiels. Des souvenirs plus faux les uns que les autres, que nous avons vécu ensemble, que je la connais depuis toujours, et celui qui me semble le plus faux de tous, c'est que nous nous sommes aimés.

Ce que tu es pour moi.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant