Reine pourquoi ?

11 3 0
                                    

PDv de Christ

Vicky portait dans ses mains mon enfant, et ne se lassait pas de la chouchouter comme une mère l'aurait fait pour son enfant. Son comportement était complètement à l'opposé de celui de Reine. Elle était douce et moins arrogante. Et un peu trop pieuse à mon goût. Une sainte en bref, je lui aurais donné la  communion sans confessions si j'avais été un prêtre. Aussi ce genre de personne ne m'a jamais inspiré confiance. J'ai toujours été convaincu qu'elles cachaient derrière leurs airs de Saintes ni touche des secrets encore bien plus effrayants. Un peu timide, n'arrivant même pas à soutenir le regard, des femmes comme ça de nos jours se font de plus en plus rares. Et ne sont pas de très bonne compagnie pour moi. Je hais la faiblesse. Aussi, j'ai été contraint de l'admirer sans doute à cause de ce que Reine et moi lui avons fait subir, le fait qu'elle se tienne debout comme si de rien n'était après le décès ressent de son père m'impressionne beaucoup. Je lui reconnais une force mentale hors pair.

Lorsqu'elle a découvert que sa soeur était enceinte de moi. Elle m'a tout de suite considéré comme un membre de sa famille. Imaginant le conte de fée que j'avais vécu avec sa sœur.

En parlant de sa sœur je me souviens des évènements d'hier. Je  l'ai retrouvé en pleine nuit assise sur un banc public, une béquille en main fixant un point dans la pénombre, le regard livide, les rafales de vent et de pluies dérangeant frénétiquement ses cheveux. Je fis rapidement le rapport entre l'agression de Melisse d'il y a 5 semaines et elle. Au fond de moi je savais que cette rivalité entre les deux femmes allaient terminer en bain de sang. C'était inévitable.

Debout devant elle, je la fixait tristement. J'aurais dû être en colère parce que des semaines durant elle ne m'avait pas donné signe de vie mais j'ai compris que c'était inutile. Reine ne m'a jamais fait confiance, elle n'a jamais pris conscience du pilier que j'aurai pu être dans sa vie si elle m'en avait donné la possibilité.

J'avais l'impression qu'elle me regardait sans vraiment me regarder, lorsqu'elle a relevé la tête dans ma direction. A ce moment, je lui ai tendu  ma main, l'invitant à me suivre. Récalcitrante de nature, j'étais vraiment étonné qu'elle accepte ma proposition. Elle lâcha sa béquille et présenta ses deux mains pour que je l'aide à se lever. Imaginant sa douleur rien qu'en observant les grimaces de son visage. Je n'eus d'autre choix que de la porter comme un enfant.

Christ: Merci d'être rentrée.

Reine : Christ... Fit elle dans un murmure.

Christ :...

Reine : Ton monde est cruel... ajoute t elle en s'agrippant un peu plus à mon épaule. C'est l'enfer, je veux disparaître et  enfin me reposer...

Christ : Tu n'iras nulle part. Tu n'y ais pour rien si la vie a fait de toi ce que tu es.

Reine: Et  qu'est-ce que je suis ?

Christ:...

Reine: Pourquoi tu es incapable de me répondre ?

Christ : Tu es un être humain comme tout autre. Et par conséquent, tu es autorisé à faire des erreurs.

Reine : J'en doute, j'ai l'impression d'être un démon.

Christ : Tu m'arrêtes ça tout de suite, maintenant écoute. Depuis que je te connais j'ai toujours eu l'impression que tu regrettais d'avoir eu cette vie. Écoute tu n'as pas eu le choix, et n'importe quel personne aurait agis comme tu l'as fait  Tu t'es défendu pour préserver ta vie, ce qui es tout à fait légitime. Tu n'as connu que ça, la mort et encore plus de mort. Et rien n'a été étonnant que tu ais basculé du côté obscur. La raison qualifie nos activités d'abjectes mais c'est le seul moyen que les personnes comme toi ont pu trouver pour s'en sortir. Ne regrette rien, seuls les gens comme nous qui avons délibérément choisi d'être sale qui devrions nous remettre en question comme tu es entrain de le faire. La différence entre toi et moi est  certainement la motivation. Tu en avais de centaines tandis que moi je n'en avais pas vraiment.

Reine: Tu fais erreur on a toujours le choix de conduire notre vie à notre guise.

Christ : Chacun a sa vision des choses. Fit-il en rentrant dans son appartement. Il l'entraîna dans la salle de bain pour qu'elle puisse se débarrasser de ses vêtements trempés. Et prendre une douche.

Christ : Je te laisse un peu d'intimité.

Reine: Je ne vais pas y arriver seule. L'interpella -t- elle désignant son pied malade. Aide moi s'il te plaît. Ajouta t elle, hésitante.

Christ : Je rêve où tu viens de me demander de l'aide ? C'est une grande première celle là.

Reine:  Peut être aussi la dernière fois.

Christ : As tu un problème ?

Reine : Sauf celui que je t'ai montré.

Christ : Je suis loin d'être le dernier des idiots. Pourquoi tu t'adresses à moi comme si tu me faisais tes adieux? As-tu le projet de mettre fins à tes jours ?

Reine:...

Christ : J'ai vu juste c'est ça?

Je n'en revenais pas. Soudain une sensation désagréable me venant du cœur eut raison de moi. Ça devrait être une autre crise, elle n'arrivait jamais au bon moment. Je me tenais le coeur, respirant difficilement. Elle avait réuni beaucoup d'efforts pour me rejoindre, et criait mon nom toute paniquée, les larmes menaçant de couler "Qu'est-ce qui t'arrive''

Christ : C'est toi que me fais SOUFFRIR ! Criais-je, plongeant mes yeux d'azur dans les siens  noirs de jets. Retrouvant petit à petit une respiration régulière. Tu ne le sais peut-être pas mais à chaque fois que je m'inquiète à ton sujet, c'est dans cet état que je fini. J'aurais bien aimé contrôler mes sentiments à ton égard, mais je n'y arrive pas ! S'il y a bien quelqu'un qui devrait mourir avant l'autre ici, c'est bien moi! C'est Moi qui suis souffrant, mais à Aucun moment je n'ai eu envie de mettre fin à mes jours !  REINE POURQUOI ? Criais-je encore plus fort saisissant ses mains tremblantes, pourquoi insistes tu à faire du mal à ceux qui t'aiment !?  Vicky, ta Tante, ta FILLE, je ne suis même sûre que tu as conscience que tu en a une! Mais enfin qu'elle genre de coeur as-tu ? Si je ne signifie rien pour toi accroches toi au moins à la vie pour elles! Cette dernière phrase brisa l'insensibilité qu'elle affichait. Elle éclata en sanglots.

Reine: Je ne... veux... Plus me battre...

Christ: Mais et pourtant tu le dois ! Cette nouvelle vie qui s'offre à toi avec ta famille retrouvée te permettra d'aller de l'avant rassure toi. Je vais t'aider. Que tu m'aimes ou pas, Mes sentiments sont les plus importants. Je veillerai sur ma fille et toi et je m'en fous du reste. Penses-y! fais-je en sortant de la salle de bain dans tous mes états.

Vicky était venu chez moi aux premières heures du matin avec la petite. Je l'avais informé du retour de Reine bien après notre discussion. Elle s'inquiétait vraiment pour sa sœur, et posait beaucoup trop de questions sur son pied malade. Elle se proposa d'appeler voir un docteur plus qualifié pour s'enquérir de la situation.  Assis en retrait je les regardais discuter, j'accordais surtout un regard accusateur à Reine, pour lui montrer l'affection que ses proches avaient pour elle. Je lui en voulais terriblement, j'avais un très mauvais pressentiment à son égard. Était-ce un  avertissement, avant la drame? Si je pouvais remonter le temps, j'aurais tout pris en compte.



Ton mondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant