Contrecoups

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Le sergent monta difficilement sur la dalle, la faille dans le Warp rougeoyait encore, ses bords s'étant ressoudés. Son sang coulait dans ses jambières, son organisme luttait pour endiguer la perte de sang. Ses cellules de Larraman, envoyait des globules blancs chargés de cellules génétiquement créées pour stopper la perte de sang à toute ces entailles. Des os de son corps étaient brisés, la douleur froide et lancinante, l'empêchait de marcher normalement, il boitait. Mais il était vivant.

-Rassemblement ! Quand il prononça ces mots, il toussa deux fois, et cracha du sang à l'intérieur de son casque, mouchetant l'affichage de gouttelettes vermillon. Ses guerriers approchèrent. Tous dans des états identiques ou pire que le siens. Le Chapelain Markus fut le premier à ses côtés, son épaulière gauche, avec laquelle il avait poussé la lame du sergent dans les chairs du démon, grésillait et des étincelles en sortaient par intermittences, on pouvait voir les mécanismes internes, l'huile de lubrification des circuits se mélangeant au sang qu'il perdait de son épaule.

Il ne portant plus son casque, du sang coulait des coins de sa bouche et entachait sa barbe déjà sombre. Dord arriva ensuite, il boitait aussi, s'aidant de son bouclier cabossé et maculé de sang et d'immondices comme d'une béquille. Tantion derrière lui, son paquetage dorsal ne tenait encore à son armure que par miracle, ne fournissant presque plus d'énergie à son armure, elle était comme un poids mort sur son corps endoloris, mais toujours fidèle à lui-même, il ne prononça aucun mot. Lyderic arriva à son tour, il tenait fermement frère Hank sous son bras, Dord se précipita pour soutenir le frère Hank. Ils le déposèrent au sol, il était haletant, frère Gauron arriva à son tour et se précipita aux chevets de frère Hank. Enfin arrivèrent Luther, Maximilian et Konrad, frère Johann fermait la marche, leurs armures cabossés, leurs chairs blessés. Mais ils tenaient encore debout malgré tout. Frère Johann était celui qui avait connu le moins de blessures de cet affrontement, il était arrivé tardivement et sans son appui ils ne seraient plus de ce monde. Il tenait son bolter lourd de la main gauche et de l'autre un pistolet bolter. Son arme principale était totalement vide. Mais il restait alerte, sur le qui-vive.

-Peut-il marcher apothicaire ? S'enquit le sergent d'une voix calme et posée après cette bataille où les cris avaient fusés comme les balles.

-Je viens de lui administrer un sérum. Il pourra marcher. Nous aurons tous besoins de soins une fois rentré.

-Je peux marcher frère sergent, murmura frère Hank en se relevant, je peux le faire car je dois le faire.

-Remontons à la surface.

Ils reprirent le chemin dans l'autre sens, recroisant les charniers le long du sentier de la mine. Ils gravirent la pente en silence, leur accession dura une heure tout au plus, quand ils aperçurent la lumière du soleil. Abandonnant la grotte, ses cadavres et ses rituels hérétiques. La galerie déboucha sur la salle principale du donjon, comme ils l'avaient laissé, les cadavres des soldats hérétiques fauchés par leurs bolts, étalé sur les barricades de fortunes ou coupé en deux par la violence de l'assaut. Les communications revinrent à la vie, des rapports de situations de la garde saturaient les réseaux. Les nombreuses demandes de clarification de la situation du Revenant apparurent sur l'affichage du sergent. Ils sortirent par la porte du donjon et s'arrêtèrent sur l'esplanade, couverte de cendres, de cadavres, de douilles et de sang.

Il pleuvait, la chaleur des incendies de la forteresse faisaient fondre la neige qui continuait de tomber sur la région. Le spectacle qui s'offrait à eux fut saisissant. Un régiment complet de la garde entrait par la grande porte effondrée, prenait possession des lieux. Des escouades de gardes se dispersaient dans la boue de la cour intérieure, allant aux quatre coins de la forteresse, éteindre les incendies ou sécuriser une cache d'armes. Des chimères et des Leman Russ tournaient au ralenti dans la cour, leurs blindages perforés avaient connu des jours meilleurs. L'ascension de la montagne avait été éprouvante pour tout le monde. Les Astartes se postèrent en arc de cercle sur l'esplanade, contemplant de toute leur hauteur le spectacle de la machine impériale à l'œuvre. Les gardes les remarquèrent, un siffla vers un autre pour attirer son attention, il écarquilla les yeux de surprise en les voyant, détourna le regard et parla dans son vox.

Black TemplarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant