La Fin Des Temps

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Le vacarme des autocanons jumelés était assourdissant. Le lieutenant Mara n'avait pas eu le temps d'enfiler un casque de vol intégral comme celui de son artilleur dont elle avait jeté à bas le cadavre dans la carlingue. Ses oreilles sifflaient, et lui faisaient mal à chaque rafale qu'elle envoyait en appuyant sur les gâchettes de ses armes. Elle n'entendait plus que le rugissement des deux affûts, qui calquaient leur rage sur les flammes qui sortaient de leurs freins de bouche surchauffés.

Le vacarme s'arrêta net. Les percuteurs ne trouvèrent sur le vide sur leurs chemins. Elle était à sec. L'audition lui revint petit à petit sous les acouphènes qui lui vrillaient les tympans. Elle commença à percevoir le monde qui l'entourait. La carlingue qui supportait la tourelle de queue de son Maraudeur était perforée de nouveaux impacts rougeoyants. Un début d'incendie dans le nez de l'appareil venait mélanger sa fumée, à celles des deux armes qui refroidissaient dans la cabine de verre blindé.

Le rugissement plus distant et ténu du bolter du sergent Brüner aboyait toujours sous sa bulle blindée. Elle chercha des caisses de bandes de munitions dans l'habitacle retourné. Elle en vit une, sous un tronçon de poutre de soutènement, qu'elle réussi à débloquer. Elle s'échina à la porter jusqu'à l'arme pour la recharger, mais il manquait toujours une autre caisse pour la deuxième arme. Elle chercha partout, pour enfin trouver trois autres caisses de bandes, coincées sous le poste radio vers le nez de l'appareil. Elle descendit comme elle put, enjamba le cadavre fracassé de son mitrailleur, et porta le reste de caisses vers le sommet de la queue de l'appareil.

Les autocanons s'étaient tus, Brüner rechargeait son bolter comme il pouvait dans le cratère d'obus sous la queue de l'appareil. La horde de nécrons avançait inlassablement. Peu importait le nombre qu'il fauchait, même avec l'aide de cet autocanon jumelé, ils ne reculaient pas, ou même ne semblaient pas dévier de leur trajectoire. C'étaient de vrais automates, des machines sans âme ni cœur, ni conscience.

Brüner sourit dans son heaume de bataille, alors il leur ferait payer ce manque de discernement. Il venait d'appeler par vox courte portée, un barrage d'artillerie venant des positions Mordiannes. Avec lui comme observateur avancé, les tirs seraient plus précis et meurtriers. Mais ils restaient deux face à une avancée nécron suffisante. Au moins ils libéraient la pression sur la ligne de défense qui pouvait se réorganiser.

Soudain une abomination sortie de derrière une façade effondrée de bâtiment. Une créature mécanique que Brüner n'avait jamais vue. Un corps de destroyer, plus élancé, plus robuste monté sur des battes arachnoïdes, aussi puissante que large. Il battait l'air de ses membres supérieurs, auxquels étaient attachés des faux et des lames qui luisaient de cette fameuse lueur verdâtre. A peine eut-il émergé, qu'il chargea droit sur eux. Brüner épaula son bolter commença à vider son chargeur vers la créature abominable, les tirs ricochant contre elle, ou simplement en détonant dans son corps de métal vivant, sans sembler lui causer beaucoup de dommage. Il savait qu'il n'arriverait pas à la stopper.

Les obus tombèrent en avalanche. Brüner et l'appareil Maraudeur écrasé, était dans les rayons mortels des explosions ou très proche, mais ils n'avaient pas le choix. Le danger était sur eux. Un obus à fragmentation vint cueillir la créature arachnoïde sous une patte pendant sa charge fulgurante. L'explosion souleva sa patte grosse comme une poutre de soutènement des blocs d'habitations environnant, et trébucha pour s'étaler de tout son long dans le sable.

Brüner tirait toujours au bolter, c'était son deuxième chargeur qu'il vidait directement sur la créature, qui encaissait les tirs sans broncher, malgré les dégâts déjà visibles. Elle se releva, avec difficulté, plantant ses lames dans le sable pour s'aider à se relever, et reprit sa marche. Elle franchit les derniers mètres vers Brüner qui avait brandit son épée, en prévision de l'affrontement, elle le dominait de toute sa taille, et sauta à sa rencontre.

Black TemplarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant