Aucun Compromis

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Le sergent était prostré dans la pénombre de ses quartiers. Ils étaient tous arrivés à bord sain et sauf. Tous blessés mais entier. Il n'avait pas encore retiré son armure, seulement son casque de combat. Son armure était cabossée en de nombreux endroits. Son tabar d'un blanc habituel immaculé, n'était plus. Le sang, la chair et les immondices le recouvrait. On pouvait encore voir la croix de croisé en son milieu, trôner fièrement. Il avait ordonné à ses hommes de disposer, chacun était reparti dans ses quartiers respectifs, penser leurs blessures et remettre leurs matériels de combat en état de marche.

Un nouvel lieu, ainsi qu'une nouvelle date viendrait s'ajouter à la liste qui commençait à grossir en lettres d'or sur la bannière de la croisade. Ils n'avaient eu aucune perte de leur côté, cela tenait quasiment du miracle. Ses hommes c'étaient bien battu, et ils avaient enfin une piste valable.

Dans un soupir de fatigue extrême, le sergent se leva, prit son casque posé sur la table de pierre et se dirigea vers la porte. Son serf entra au même moment, manquant de le bousculer.

Les nerfs déjà tendus, le sergent essaya de se calmer. Son irritabilité ressortait presque de son être.

-Vous m'avez demandé monseigneur ? Demanda-t-il, la tête basse.

-Oui, je t'enverrais mon armure pour réparation, mais avant, je dois aller consulter notre astropathe, pour définir un nouveau cap.

-Je me serais acquitté de cette tâche pour vous, si vous l'aviez demandé, seigneur.

Brüner devinait enfin la personnalité du serf, sous les couches de respect et de déférence. Un homme qui voulait toujours plus faire pour son maître. Surement un homme qui avait échoué une fois dans sa vie, mais une fois de trop, et qui passerait le restant de ses jours à essayer de se racheter.

-J'irais, seul, j'ai besoin de marcher. Je te laisse mon bolter. Attends-moi ici. Lui ordonna-t-il en décrochant son arme de sa sangle pour lui tendre.

Il tendit les deux bras et plia sous le poids de l'arme que l'Astartes lui tendait, sans un mot, sans un bruit.

Brüner activa son oreillette en s'avançant vers la porte pour sortir de la pièce.

-Prévenez le télépathe de mon arrivée, j'ai un message urgent à lui transmettre.

L'officier qui faisait habituellement la liaison entre les Astartes et l'équipage paru hésiter :

-L'astropathe est momentanément indisponible monseigneur.

-Comment cela est possible ? Son ton devint tranchant comme son épée attachée à sa taille.

-Je ne saurais vous l'expliquer. Il est reclus dans ses quartiers, ses communications sont coupées.

Brüner s'arrêta net sur le chambranle. Il réfléchit à voix haute.

-Si l'astropathe c'est isolé, ça ne veut dire qu'une chose...

-Qu'il vient déjà de transmettre un message astropathique. Prononça le serf en finissant la phrase de son maître.

Brüner courait à pleine vitesse dans les coursives du Revenant. Il avait instantanément demandé à l'esprit de la machine de son armure de localiser chacun des membres de son escouade. Tous étaient dans leurs quartiers ou aux armureries. Sauf un. Un seul errait loin de toute coursive habituelle. Brüner calcula une trajectoire d'interception pour lui barrer la route, là, dans cet entrepôt désaffecté dû au manque de personnel. Il pénétra dans l'entrepôt vide, l'éclairage était minime, seulement quelques projecteurs épars. Sa vision surhumaine compensait le manque de luminosité. Il s'avança au centre du hangar, il le savait, il le voyait approcher, il arrivait. Son honneur le pousserait à aller à l'encontre du sergent. Les portes à l'autre bout du hangar s'ouvrirent, d'un pas tranquille il approcha. Comme s'il savait que ce moment viendrait. Son tabar flottait au vent dans des grandes impulsions de ses jambes armurées.

Black TemplarOù les histoires vivent. Découvrez maintenant