POvDV : William
« Crois-moi, ça fera du bien à tout le monde si je disparaisse. »
Je n'ai pas cessé de tourner ses mots dans ma tête. Même sous les touchers et baisers de la rousse, la tristesse que j'ai pu voir en Narie me hantait. Je reconnais cette sensation, celle d'une personne en dépression, le même sourire que Eulman.
Mes maux de tête reprennent. Je me masse la tempe. Je devrais la suivre hier, j'avais fait une gaffe. Le visage d'Eulma, son corps froid, pendu à une corde se ballotait de gauche à droite. Un vertige me soulève le cœur quand d'autres détails terrifiants traversent ma mémoire. Ses yeux renversés et larmoyants ,sa bouche bleue et sa langue protruse...
Un faible cri grave d'horreur quitte ma gorge et je me relève tremblant, en sueur . Je passe par la cuisine et me sers un verre d'eau. Ce n'est pas la première fois que je vois un cadavre ni celle d'un suicide par pendaison. Ça ne m'a rien fait de disséquer ni de vider un mort de ses organes mais quand c'est un proche. Quand c'est votre petite sœur que vous avez vu grandir et s'épanouir se trouve dans cet état, alors la donne change.
Depuis trois ans. Je ne suis plus le même. Je me suis plongé dans mon travail et j'ai commencé petit à petit à couper mes liens d'amitié. Je n'ai pas non plus touché aux femmes, j'ai oublié comment. Je pensais que j'allais pouvoir sortir de ce cycle vicieux avec Yenica. Je l'ai donc invité mais j'ai passé tout le temps sur l'autre bout du lit à penser à une autre.
La raison pour laquelle Eulma avait commise cet affreux acte était à cause de ce désir charnel. À cause de l'amour.
J'ai fait la CCVT , j'ai même choisi de faire médecine au tout début pour la soigner. Elle avait une cardiomyopathie dilatée . Son cœur était très faible pour supporter une activité physique ni les changements des battements.
Le médecin lui avait interdit toute émotion forte, cependant, elle a fini par tomber amoureuse d'un abruti. À cause de sa maladie, elle ne pouvait pas satisfaire ses besoins sexuels et il l'a donc délaissé pour une autre.
Eulma qui était souriante et toujours optimiste avait encore le visage plus éclairé lorsqu'elle avait commencé à aimer mais sa lumière a vite disparu pour l'aveugler . Le lendemain de son opération, j'étais venu la voir, et l'ai découvert sans vie . C'était ma toute première opération et c'était un douloureux échec.
Je me retrouve devant la porte de Narie à taper.
Elle me rappelle Eulma. Je me retrouve étrangement attaché à cette personne, je veux la protéger et la sauver. Je veux aussi quelques fois la voir sourire, la voir heureuse. Je veux qu'elle aie ce que ma sœur a raté.« Narie, Yenica est partie ce matin .Ouvres cette fichue porte et montre-moi ta stupide tête! »
« Elle est allée? » J'entends sa petite voix .
« Oui , tu peux sortir. »
Elle était revenue cet après-midi avec un bébé dans les bras. Il devrait avoir quelques mois. Elle était trompée à cause de la pluie, de même le nourrisson qu'elle portait semblait dans un état pathétique. Elle est directement montée dans sa chambre sans un mot, sans me regarder.
Merde ! Est-ce son enfant ?
Un grincement se fait entendre et un visage prudent glisse à travers la porte . Elle regarde dans tous les sens avant de finalement me fixer. J'étais fulminant de colère, elle avale sa salive. La porte s'ouvre totalement et je la découvre avec le bébé dans les mains. Je vacille et m'accroche au plus proche mur pour ne pas tomber. C'est vraiment un enfant! Elle a 22 ans, ce n'est pas impossible mais je n'arrive pas à l'accepter.
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Amoureuse D'un Médecin
RomanceLe soleil s'est levé, et je suis en proie pour toutes sortes d'hostilités qui sévissent à l'hôpital . Ce côté noir que la blouse blanche réussit parfaitement à camoufler n'est moins éprouvant qu'une jungles infestées de monstres et d'hiérarchie. App...