La sonnette retentie, j'appuie plusieurs fois, perdue dans mes pensées. Mes doigts étant ceux d'une musicienne avortée, plutôt curieux,se trouvent à façonner une sorte de mélodies. Et alors que mes yeux contemplaient vaguement la maison blanche aux stries grisâtres, mes pieds s'impatientaient en tapant anxieusement sur le tapis à la fourrure noire étendue devant la porte.
Frya city est une ville des plus calmes, les rues rugueuses en ciment flamboyaient sous le soleil ardant, les voitures passent rarement perturbant momentanément le silence.
Les constructions cubiques avaient tous la même couleur et la même architecture. Répétitifs et ennuyants, ces alentours aux recoins propres contrastent avec les bon lieux situés à quelques kilomètres.
Là où les habitacles ne sont qu'un tas de déchets assemblés de façon rudimentaires. Là-bas, tous puent, les gens ,les animaux, les rues et même la terre. J'y ai vécu, mon orphelinat et toute mon enfance . Jusqu' à ma rencontre avec William .
Vu de cet angle,je réalise qu'il m'a extirper momentanément de cette misère .
La porte en bois talqué bascule pour être accueillie par la figure rayonnante d'un gamin d'environ cinq ans , déguisé en indiens rouges, les joues parsemées de lignettes colorées et dont la tête minuscule semblait vouloir voler à cause d'une couronne de plumes cassées .
« Salut poisson! T'es enfin venue. La boule est en colère contre toi . » Lance-t-il énigmatique en balayant l'air de ses frêles bras .
« Salut toi ! » Je réponds, il saute sur place en machant des mots.
« La boule m'a demandé de t'escorter vers sa chambre. Mes amis les indiens vont t'attaquer ! mais Jaki la rougeole va te protéger! »
Sans pouvoir déceler les files de ses pensées, je ricane face à sa créativité. Les enfants, se créent un univers et nous attirent à l'intérieur. J'ai rien compris évidemment.
« Qui Jaki la rougeole? »
Je me suis alors mise à le suivre. Ses cheveux brins étaient un véritable hérisson, à son cou était attaché un châle rouge qui flottait sous sa marche de lapin heureux.
« Bah c'est moi! Jaki parce-que je m'appelle Simon et rougeole mmm... bah parce-que , » il répète penssif, « rougeole. »
Un véritable rire m'échappe cette fois-ci ,je le regarde d'entre mes yeux courbés freiner son galopade .
Il se tourne vers moi avec un index levé tel un crochet.
« Rougeole parce-que j'aime la rougeole! » Sort-il avec une expression sérieuse.
Il réussit à m'extirper un autre rire, je vois ses petites lèvres s'étirer pour signer sa satisfaction.
Dès le début, il jouait à la comédie. Petit intello!
J'avais besoin de décompresser.
« Pourquoi tu m'appelles poisson ? »
On dit que chaque être humain ressemble à un animal, mais moi poisson !
« J'avais faim » il rétorque embarrassé puis reprend sa course.
Je le suis jusqu'à la chambre de Sandra. Il reste un instant silencieux puis enlève sa couronne et la coince sous son bras , un peu triste.
Comme ce soldat se tenant rectiligne et tête baissée devant la perte de ses compagnons lors d'une guerre ardente.
Il avait la mine bien plus mature .Je me demande de la raison qui ferai vieillir ses petites prunelles .
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Amoureuse D'un Médecin
RomanceLe soleil s'est levé, et je suis en proie pour toutes sortes d'hostilités qui sévissent à l'hôpital . Ce côté noir que la blouse blanche réussit parfaitement à camoufler n'est moins éprouvant qu'une jungles infestées de monstres et d'hiérarchie. App...