Dom Malefoy

eleven

Les cheveux blonds du jeune Serpentard tombaient sur son front tandis que la pluie continuait de s'abattre sur le château de Poudlard. La jeune femme par terre était dans un piteuse état et le garçon qui la regardait ne réfléchit pas une minute de plus. D'un air décidé, il passa un de ses bras sous la nuque d'Hermione, puis l'autre sous ses genoux. Il se releva en tirant une grimace, et se retint de tomber en glissant sur l'herbe trempée. Drago regarda son homologue, l'eau perlant sur son visage endormi, puis partit sans attendre en direction du château pour emmener la jeune femme à l'infirmerie. Il ne jeta même pas un coup d'œil derrière lui à l'attention du fou furieux pétrifié. Bon sang, le serpent n'osait même pas imaginer ce que ce dingue avait pu faire à la Gryffondor qui se trouvait dans ses bras.. Quand elle se réveillerait, il la submergerait de question. Elle était bien trop faible face à ce gros débile de Weasmoche, elle ne faisait pas le poids même si il ne doutait pas de son talent en magie. Il savait que même si elle était douée, jamais elle ne voudrait le blesser, il était tout pour elle. Drago devait l'aider, même si c'était Granger. Le blond aurait aidé n'importe quelle fille dans cette même situation. Peu importe laquelle, même si cette fille était Hermione Granger.

Une fois arrivés devant l'infirmerie, le jeune homme entra en trombe, Hermione Granger dans ses bras, frigorifiée. Que ne fût pas l'étonnement de la vieille Mme Pomfresh de les voir ensemble dans son infirmerie. Dès qu'elle remarqua le saignement à la tête de la Gryffondor, elle paniqua et désigna un lit. Le blond ne se fit pas prier et déposa Hermione dans le lit monochrome. Encore une fois, machinalement, il posa sa main sur sa joue. Drago savait qu'elle ne risquait plus rien en étant sous les bons soins de la vieille infirmière de Poudlard, mais il ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter. Qu'est-ce qui se serait passé s'il n'avait pas été là.. ? Que s'était-il justement passé quand ni lui, ni personne n'était là..?

- Que s'est-il passé monsieur Malefoy ?

Drago releva la tête vers Mme Pomfresh, trempé jusqu'aux os. "Pas infirmerie". Hermione lui avait dit cela. Elle ne veut pas que cela se sache et il devait respecter son secret. Même ses amis à ce qu'il avait pu comprendre ne savaient absolument pas ce qu'il se passait dans leurs dos. Lui seul l'aiderait.

- Elle a trébuché. Je l'ai aperçu sortir dehors pour prendre l'air, et ses pieds ont glissé sur l'herbe mouillé, mentait le prince des serpents.

La vieille dame fronça les sourcils mais Drago la regardait bien sérieusement dans les yeux. Elle devait le croire. Alors, elle hocha la tête et commença à s'occuper du sang abondant qui sortait du crâne de la jeune fille. Drago n'osait pas lui dire qu'elle devait aussi avoir des côtes cassés après le coup de poing de ce débile. Mais il n'avait malheureusement pas d'autre choix.

- Je crois.. Je crois aussi qu'elle a quelque chose au ventre..

Mme Pomfresh regarda une demie seconde le blond, mais sans poser de question, continua ce qu'elle faisait.

Drago reporta son attention sur la brunette. Il avait lâché sa joue, et s'était assis sur une chaise à côté du lit blanc. Le jeune homme se pencha vers elle, proche de son visage.

- Hermione.. Tu m'entends..? demanda-t-il en chuchotant.

- Je vais devoir retirer sa robe monsieur si je veux observer son ventre.. dit l'infirmière.

- Allez-y, je ne regarde pas, répondit-il en ne lâchant pas des yeux le visage de la lionne.

Drago savait qu'elle s'était pliée à la tâche puisqu'il entendit le bruit du tissu qui se dégageait de la peau de la Gryffondor. Son regard gris resta bien ancré sur le visage blafard de la jeune femme, comme il l'avait dit à l'infirmière. Drago ressentait au plus profond de lui, une haine sans nom pour ce stupide rouquin. Comment Hermione pouvait-elle supporter tout cela ? Pourquoi n'en parlait-elle à personne ? Bon sang, il fallait qu'il lui parle, qu'elle réponde à ses questions..

- Est-ce que.. Est-ce qu'elle va s'en sortir..? murmura le blond.

La vieille dame sourit, tout en s'attardant à soigner Hermione.

- Oui monsieur Malefoy, elle sera vite remise sur pieds.

Drago ne pût s'empêcher de lâcher un soupir de soulagement. Il avait envie de tuer ce Ron Weasley, mais il savait la place qu'il avait dans le cœur d'Hermione, et il se força à ne pas recourir à ses poings, mais d'être plus subtile dans la vengeance qu'il mettait en place. Il allait lui faire payer, c'en était certain, il n'allait pas s'en tirer comme ça.

Le Serpentard jeta un coup d'œil furtif à sa montre, il était déjà si tard ! Il devrait s'en aller. Après tout, lui et Granger n'étaient pas amis, si quelqu'un le voyait ici, à côté de son ennemi, c'en était fini de lui. La guérison prendrait son temps, alors il lui parlerait sérieusement quand elle sortira de l'infirmerie, dans quelques jours. Pour le moment, il ne servait à rien ici, à la regarder dormir. Son cœur se serra en imaginant les blessures que son petit corps avait sur lui. Il ne devait pas y penser ! Sans réfléchir et sans trop savoir pour quelle raison, Drago déposa un baiser humide sur le front trempé d'Hermione, comme si quelque chose d'invisible l'y avait obligé. Ce geste signifiait beaucoup pour lui et il ne savait pas tellement la raison qui l'avait poussé à le faire. Le serpent avait seulement eu très peur. Peur de ne plus entendre la jeune fille se plaindre à longueur de temps, peur de ne plus la voir lui jeter des regards noirs. Malgré tout ce qui les séparaient, et l'agacement profond qu'il éprouvait pour elle, il.. Il la respectait. Et aucune femme de ce monde ne mérite d'être traitée de cette sorte.

Après son geste plus que surprenant, le jeune homme jeta un dernier coup d'œil à son homologue, priant qu'elle aille mieux au plus vite, puis quitta l'infirmerie avant qu'un de ses amis n'apprenne la nouvelle et déboule en le jugeant de chose qu'il n'a pas faites. Les mains dans les poches, il partit en direction de la salle commune des serpents, espérant trouver une quelconque distractions pour se changer les idées à l'intérieur. Et bon dieu, ce costume pesait une tonne ! Cette soirée avait été un fiasco.