Dom Malefoy

seven

Les deux jeunes sorciers marchaient dans les couloirs sombres et pleins de secrets de Poudlard. Ils échangeaient à propos des costumes qu'ils pourraient porter à leur bal d'Halloween. Mais à chacune des idées que proposait Hermione, Drago refusait et trouvait toujours autre chose à lui proposer, car pour lui ce n'était jamais parfait. Ni vampires, ni trolls, ni pirates, non merci. Il voulait qu'on les remarque, enfin, qu'on le remarque lui. Il aimait la gloire, que les filles le regardent pleines d'envie et que les garçons eux, l'observent avec jalousie. Contrairement à la jeune fille, qui elle était plutôt prude et désirait plus que tout se cacher des autres et ne point se faire remarquer. Mais avec un partenaire comme Drago Malefoy, cela n'allait pas être simple.

Le Serpentard regarda la fille se trouvant à ses côtés avec un air de défi. L'heure de ronde allait bientôt se terminer et il n'avait pas encore été le professeur de danse qu'il avait promit. Alors, Drago Malefoy s'empara habilement de la main d'Hermione Granger, ce qui laissa échapper un petit cri de surprise à la Gryffondor. Elle regarda furtivement leurs mains liées, surprise par ce geste. Jamais le prince des Serpents ne l'avait touché volontairement. Ce dernier ouvrit délicatement une porte qui se trouvait à leur droite et entraîna la rouge et or avec lui à l'intérieur de la salle de classe.

- Tu es fou ! Quelqu'un pourrait nous voir ! protesta Hermione.

- As-tu oublié qui étaient les Préfets-en-Chef dans cette école Granger ? Je me suis engagé pour quelque chose, alors, allons-y.

Le serpent avait l'air sûr de lui, voulant à tout prix réussir sa mission désormais. Il était le meilleur de cette école en danse, Granger avait frappé à la bonne porte. Drago n'avait toujours pas lâché sa main et ne semblait même pas s'en rendre compte. Il l'emmena au centre de la salle pour débuter leur cours privatif avec un certain enthousiasme qu'il ne parvenait pas à qualifier.

- Très bien Granger. Pour commencer, détends toi bon sang ! On dirait qu'on vient seulement de t'apprendre que ta coiffure est horrible.

La rouge et or lui lança un regard noir, et le garçon ria doucement. Drago posa délicatement sa main gauche sur sa hanche, ce qui pétrifia la jeune fille. Elle commençait à regretter amèrement ce qu'elle avait demandé à Malefoy. Qu'est-ce qui lui avait prit ? C'était la plus mauvaise idée qu'elle ait pu avoir de sa vie toute entière. Et depuis quand le blond était-il si doux avec elle ? Elle ne lui connaissait pas cette qualité.

Tandis qu'elle rêvassait, le jeune homme prit habillement la main de la jeune brunette et la monta légèrement en l'air. Elle frémit, il était si doué, si doux, c'était presque irréel que ce garçon soit Drago Malefoy, elle qui était si habituée à entendre ses insultes et remarques blessantes. Hermione pensait qu'il lui aurait apprit ça "à la va-vite", sans s'en préoccuper, mais il faisait les choses comme un vrai gentleman et il savait s'improviser professeur le temps d'une nuit à la perfection.

- Pose ta main sur mon épaule je te prie, lui indiqua-t-il en la regardant dans les yeux.

Hermione ne se fit pas prier et effectua ce que le blond lui dit de faire en posant délicatement sa main sur son épaule. Bon dieu qu'est-ce qu'il était musclé ! L'entraînement de Quidditch payait, cela ne faisait aucun doute ! Le prince des serpents eut un air satisfait, puis commença à la faire tourner.

- Suis mes mouvements Granger ! Suis mes pas, mes mouvements de hanche. Tu dois être liée à moi, ou à ton partenaire en général.

- D'accord, je peux le faire ! s'ordonna Hermione à elle-même, les sourcils froncés.

L'ambiance de la pièce était calme, il n'y avait aucun bruit, rien, on pouvait entendre les loups-garous se réveillant à la nuit. La Gryffondor voulait à tout prix y arriver, alors elle s'obstinait ; elle y donnait toutes les bonnes intentions du monde. Hermione voulait prouver à Malefoy qu'elle pouvait le faire, qu'il ne devait pas douter d'elle.

Malheureusement, la jeune femme écrasa le pied gauche du serpent et il retint un gémissement de douleur dans sa bouche en regardant droit devant lui pour ne pas montrer la douleur devant une fille.

- Par Merlin Granger c'est pire que ce que j'imaginais ! Tu es un danger public ! réussi-t-il à placer entre deux gémissements plaintifs.

La concernée ne put s'empêcher de lâcher son partenaire et de se gratter l'arrière de la tête, gênée. Elle savait que c'était une cause perdue, mais malgré tout elle avait un espoir et lui avait fait confiance. Drago dut apercevoir que la lionne en face de lui était déçue puisqu'il se rapprocha d'elle et lui dit :

- Nous allons nous entraîner et tu y arriveras bien au bout d'un certain temps. L'obstination n'est-elle pas une qualité chez les Gryffondors ? -il aperçut qu'elle sourit- Bien, alors nous reprenons. Plus lentement cette fois..

Il reprit sa main dans la sienne et Hermione replaça sa main droite sur l'épaule du jeune homme. Elle y croyait, corps et âme ! Cela ne devait pas être si difficile au final, elle avait seulement besoin de concentration. Elle se souvint quand elle ne parvenait pas à monter sur un balai sans tomber ; elle s'était acharnée, sans arrêter, voulant montrer à ses deux meilleurs amis qu'elle en était capable. Et à force d'acharnements, Hermione y était parvenue.

- Suis mes pas, suis le mouvement que je te fais ressentir.

Elle avala une boule qui s'était installée dans sa gorge puis le regarda une dernière fois ; elle constata qu'ils étaient plutôt éloignés l'un de l'autre. Mais, ce fut comme si Drago avait entendu ses pensées, puisqu'il la rapprocha de lui en plaçant sa main dans le creux de son dos. Leurs visages étaient proches comme ils ne l'avaient jamais été, et Drago pouvait clairement observé l'hématome de la jeune femme. Comment s'était-elle fait cela bon sang ? Cela devenait une obsession pour lui.

Le Serpentard avança son pied droit vers elle, et la Gryffondor comprit qu'elle devait reculer le sien, ce qu'elle fit. Il la gratifia d'un léger sourire pour lui donner du courage. Cette fois-ci, il la fit balancer d'avant en arrière et suivre doucement ses mouvements. La jeune fille était nerveuse mais concentrée, et regardait ses pieds, en suivant bien chaque mouvement du serpent.

Drago la regardait réfléchir, tenter de mettre ses pieds au bon moment sans s'emmêler. Elle avait le regard fixé sur leurs chaussures. Ce qu'il voyait face à lui le faisait rire. Pour la première fois, Miss-Je-Sais-Tout était totalement médiocre dans un domaine. Cela relevait du surnaturel ! Il lâcha la main de la jeune fille, et releva son menton. Drago se sentit de suite très mal d'avoir fait ce geste affreusement gênant ; qu'est-ce qui lui arrivait ? Soudain, le temps s'était arrêté, il ne voyait qu'elle. Granger le regardait naïvement de ses yeux chocolats. Dans ses yeux, le serpent pouvait nettement apercevoir les étoiles qui s'y reflétaient. Les fenêtres de la salle de classe laissaient passer la douce clarté que la lune offrait. Mon dieu, la Gryffondor devant lui ne pouvait pas être Granger. Son cœur loupa un battement en la voyant ainsi. Elle était.. Belle, il fallait se l'avouer, il ne pouvait point se mentir à lui-même. Là dans la nuit, avec seulement la lumière de la lune et des étoiles pour éclairer son doux visage, elle était belle. Elle resplendissait, ses lèvres entrouvertes laissaient entrevoir des dents parfaitement alignés, l'oeuvre de parents dentistes. Ses yeux donnaient envie de se plonger dans ce spectacle nocturne ; elle était enivrante. Bon sang qu'est-ce qui lui prenait.. Il devait être épuisé, la fatigue lui montait à la tête et lui faisait penser n'importe quoi. C'est vrai quoi, il devait déjà être au moins 1 heure du matin. Drago ne trouva que cette plausible explication.

- Hermione, regarde moi et laisse moi te guider.

Putain mais pourquoi il l'avait appelé comme ça ? Jamais il ne l'avait fait ! La jeune fille frissonna à l'entente de son prénom, qu'est-ce qui se passait ? Mais soudain, l'image d'un Ronald Weasley hors-de-lui réussit à se faire une place dans le cerveau embrouillé de la lionne et elle se recula précipitamment, se libérant de l'emprise du serpent qui venait de l'envoûter. Drago la regarda incrédule, sans comprendre ce qu'il se passait. Hermione regardait ses pieds, puis osa enfin lui accorder un regard d'excuse et de détresse à la fois.

- Je.. Je dois y aller je suis désolée.. marmonna-t-elle, paniquée.

La Gryffondor s'en alla en courant, sans un au revoir, en laissant derrière elle un Drago Malefoy de plus en plus décontenancé.