L'île aux Mors...

L'éclat du miroir (1)

Lisa entra dans la salle et quelque chose l'immobilisa immédiatement. Un sourire amer se dessinait sur ses lèvres.

Il y avait au fond d'elle quelque chose qui la tracassait surtout ce peu d'assurance qui lui restait.
Cet homme si sûr de lui et si peu courtois, debout au fond du salon qui incarnait tout ce qu'il détestait, conversait tranquillement avec ses collègues et la narguait insolemment... Quel toupet !
Ces gens-là n'ont pas de limite. Par moment , on lui pointa du doigt et cela la rendait hors d'elle. Il semblait que cette réunion va chambouler tout son univers. Bon sang, ce qu'il était embêtant les réunions mondaines avec des hommes, exigeant protocoles et styles vestimentaires. Elle prit un verre de Martini et l'avale d'un trait pour pouvoir se distraire les idées.

Roger Peynes, l'ayant vu, l'aborda et soudainement, son visage qui était si serein se transforma et elle commença à sangloter pour exprimer ses peines.

- Non. Non ! Je ne peux pas. Tu m'as bien regardé ? Je ne survivrai pas dans un endroit pareil. C'est hors de question ! Je refuse de partir en internat au bout du monde! Je n'ai que 17 ans.

-Tu n'as pas le choix, Lisa je t'ai déjà inscrit répéta Mr Peynes en bafouillant les mots difficilement.

- Mais... non ! Vous voulez vous débarrasser de moi ?

- En fait c'est ce qui me paraît la plus adaptée pour toi . Vous savez : je vous considère comme ma propre fille et vos parents étaient des amies très proches de la famille.. De mon point de vue, c'est la solution idéale.

- Je vais être toute seule, en plus ?

- Tu feras la connaissance de pas mal de monde là -bas.

- Dis-moi que ce n'est pas vrai. Je vais me réveiller, n'est-ce pas? De grâce, je veux héberger chez vous.

- S'il vous plaît, implora-t-elle du bout des lèvres. Vous êtes la seule famille qui me reste. Je vous promets d'être sage.

Roger la prit par les épaules pour l'emmener au dehors et l'etreignit pour la calmer. Les larmes ne cessaient de couler de ses yeux. Il prit un mouchoir qui était sur la table d'à côté et le lui donne. Les plis de son visage deviennent aussitôt très sérieux et sans attendre de réponse, il annonça à Lisa qu'il allait y penser, et revint auprès de ses collègues, les remercie et sort de l'hôtel.

À l'instant où sa silhouette allait disparaître derrière la porte en vitre, des murmures lui parvinrent de la salle. Il fit un mouvement si brusque qu'il faillit tomber à la renverse. Ces cris étaient si alarmants qu'il revint sur ses pas. Les hommes d'affaires à côté qui étaient si proches, le regardait pénétrer le hall . Ces gérants de la bourse lui fit signe comme pour l'intimer d'ordonner à sa connaissance de baisser la voix ou de sortir. C'était un hôtel de renommée et les inadvertances étaient interdites. Son chauffeur se rapplique aussitôt pour la conduire à l'extérieur afin de la ramener chez elle mais au moment où il réussit à passer la porte, Mr Peynes intervint, le rattrapa au vol par la manche de sa veste en lui faisant signe de s'en aller.

- Elle vient à la maison ce soir. Je veux l'avoir sur mon contrôle. Vous ne savez jamais avec ces jeunes-là.

-Aucun problème Mr Peynes. Bonne soirée ! Dois-je revenir demain de très tôt ?