L'île aux Mors...

L'éclat du miroir (18)

Dans la chambre, Le vieux Peynes semblait avoir repris des couleurs. Ses joues un peu pâles miroitaient de mille feux sous les rayons de la lampe de chevet. En effet, l'arrivée inopinée de sa belle fille lui avait apporté une nouvelle bouffée de chaleur. Quand le docteur annonça en fin de matinée qu'il pouvait reprendre le boulot, Lisa émit un ouf de soulagement car elle ne s'attendait pas à se tirer d'affaire aussi rapidement vue la complexité de la situation.

Elle se mit à chantonner legèrement en pivotant sur elle-même.
Lisa  :  je chante mon amour ououh ! en exécutant maladroitement des pas de danse.

La couleur de sa chemise seyait parfaitement à la couleur de ses yeux. Celle-ci se rendit compte que son absence allait mettre la puce à l'oreille de certains car cela faisait un bail qu'elle n'avait pas rendu visite à M.Roger. Elle voulait se rendre à la résidence principale pour avoir de ses nouvelles mais la frayeur la dissuada. Elle risquerait de déclencher le rogne des Peynes se dit-elle en son for intérieur. Mon dieu !  Elle était restée éveillée une bonne partie de la soirée.

Le lendemain dès l'aube, elle se rendit dans la chambre de M.Roger pour avoir de ses nouvelle. Lisa était aux anges car tout allait pour le mieux. Quand elle revint de sa visite,  Et le soleil n'était qu'une masse informe et vide qui s'infiltrait comme de fines rayons à travers les persiennes entrouvertes. L'air fraiche balayait lentement les feuilles des arbres qui se pavanaient dans le champ comme à l'accoutumée.

Elle descendit prendre un verre de lait avant de se remettre au besogne quand elle tomba nez à nez avec cette femme rempli de ressentiments. La jeune femme ressentait un goût d'amertume dans la bouche car le destin lui avait ôté son unique but de vivre. Son amour pour Richard avait reçu un coup et elle n'était pas prête de se relever. Oh que oui! Cette gonzesse était une adversaire de taille, et elle se sentait incapable de répondre à ses attaques.

Greta la regarda un moment avec un air de répugnance. Immediatement, elle sut que cette femme n'allait pas s'avouer vaincue aussi rapidement. Elle prit son verre de lait nonchalamment et se dirigea vers le balcon où un vent frais lui caressait les courbes du visage.  Au moment où elle passait, la discussion devient houleuse
Gréta  :  il y a des personnes véritablement qui n'ont aucun goût vestimentaire.

Lisa  :  il y a certaines personnes qui se croient au dessus de la mêlée mais franchement je n'y vois que dalle.

Malgré l'intensité de la fraicheur, Elle n'arriva pas à se détendre.  Cette femme la poursuivait maintenant . Avait-elle appris quelque chose les concernant  ?  lui lui revint à l'idée toutes les péripeties de cette soirée et réalisa que sa vie était un véritable enfer. Elle fut sursautée par le bruit des talons à aiguille qui venait vers sa direction. Elle pensait que cette sorcière avait rejoint ses appartements mais elle s'est trompée.

Gréta : Dites donc! Vous êtes bien à votre aise.

Lisa: En quoi est ce que cela vous regarde ou pas ?

Gréta: Je ne savais pas que les employés pouvaient se donner de tels privilèges. Chez les Peynes !

Lisa: Je vous conseille de corriger votre langage Madame.

Gréta: Sinon vous allez me faire quoi dit-elle en ricanant.

Lisa: Vous ne valez même pas la peine !

Gréta: Autre chose, je vous conseille de garder vos distances car Richard est mon fiancé.

Lisa: ah bon! C'est ce qui vous dérange! Pourquoi avez-vous donc si peur?

Greta : Peur de vous! Quel culot!
Vous n'êtes rien du tout qu'un simple employé.

Lisa: Si vous le dites madame! Si vous le dites mais comment ma petite personne saurait-elle éffrayer une si grande et importante dame telle que vous?

Gréta en avait assez. Elle sortit de la salle en marmonnant des jurons entre ses dents. Elle qui pensait pouvoir tout gérer n'avait peut-être pas compris la gravité de la situation. La jeune femme avait crié victoire trop vite car malgré la gentillesse de Lisa, elle ne se laissait pas marcher sur les pieds.