Alaïa referma le livre en soupirant. Elle avait corné quelques pages qui établissaient un plan assez clair des différentes bulles mais elle ne savait toujours pas comment il était possible de passer de l'une à l'autre et comme elle s'était assoupie pendant sa lecture cela ne l'aidait pas à avancer très vite dans l'intégration des informations que contenait l'ouvrage.
Duillenn Cerdn était l'auteur de l'ouvrage qu'Alaïa venait de lire jusqu'à sa moitié. Ce sensible avait, dans sa biographie, expliqué quels étaient ses pouvoirs. Un des fondateurs des bulles qui permirent aux sensibles de survivre, Duillenn en avait fait le plan pour les générations futures.
Ce livre, Logique d'architecture, fut en fait publié posthume et c'est pour cela que Duillenn expliquait la nature de ses pouvoirs dans l'avant-propos.
Il écrivait savoir manier l'eau et influer sur le bonheur des gens ainsi que sur leur désespoir jusqu'à les rendre fous.
Alaïa avait tressaillit en lisant ces mots tout en réalisant qu'elle était en fait bien trop confiante face à ceux qui l'entouraient alors que ces derniers pourraient facilement la détruire aussi bien de manière physique avec les éléments que de manière mentale avec ses propres émotions.
Elle se leva en remarquant qu'elle se sentait un peu mieux même si sa fatigue musculaire la faisait se sentir totalement engourdie. Elle décida de partir prendre une douche et referma donc la porte de la salle de bain derrière elle après y être entrée.
Elle fit couleur l'eau qui prit quelques temps avant de chauffer ce qui permit à Alaïa de se déshabiller. Elle frissonna alors qu'il ne faisait pas particulièrement froid et fut heureuse de placer le débit d'eau, maintenant chaude, sur son dos.
Elle se servit de ce qui semblait être du shampoing en bouteille et pour son corps il y avait une barre de savon, les deux étaient sans odeur particulière.
Elle finit de se laver, se sécha et réfléchit quelques secondes en jaugeant ses anciens vêtements. Elle finit par en prendre des propre dans la commode en dessous du lavabo. Alaïa prit le premier tissu qui lui vint, évidemment gris, qui était un robe d'une matière assez douce et élastique dont la coupe était droite quoiqu'un peu plus évasée à partir de la taille. La robe lui arrivait en dessous des genoux et les manches étaient longues. Alaïa enfila une paire de chaussette et pensa qu'elle ne se sentait pas du tout à son avantage dans cette robe mais se dit qu'elle était assez confortable ce qui lui suffisait.
Elle rangea ses anciens vêtements aux cotés des sous vêtements gris dans la commode avant de la refermer, de se brosser les cheveux et les dents avec le matériel sur le lavabo, et de sortir de sa salle de bain.
Alaïa fut surprise de voir Telren adossé au mur qui longeait la porte. Ce n'était pas tant la présence de cette personne qui l'avait surprise mais plutôt le fait qu'elle n'ait pas senti sa présence. En effet, si elle savait que quelqu'un se trouvait dans sa chambre avant même de voir Hitsilas la veille elle n'avait eu au contraire aucune idée que Telren se trouvait là.
- Vous êtes surprise, observa malicieusement Telren pour pousser Alaïa à parler.
Il l'agaçait, nonchalant contre le mur il l'a poussait à parler et elle n'avait aucune envie de lui dire à quel point sa présence ou plutôt le fait qu'elle ne s'en soit pas rendue compte la troublait.
- Je ne m'attendais pas à vous voir, répondit simplement Alaïa en restant debout près de la porte de la salle de bain.
- Je voulait m'assurer moi-même que vous n'étiez pas morte, expliqua t-il sans quitter Alaïa des yeux et en hochant les épaules.
- Vous n'aviez pas l'air optimiste quant à ma survie en effet, se souvint Alaïa en référence aux derniers mots qu'elle l'avait entendu prononcer.
Il la regarda longuement, la jaugeant ce qui rendit Alaïa mal à l'aise au point qu'elle se retenait de se balancer d'un pieds à l'autre de gêne avant de dire :
- Je ne suis ni optimiste ni pessimiste je suis juste et c'est la chose qui est la plus dure à obtenir lorsque vous vivez enfermés sans réelle chance de vivre autre chose et autrement.
Alaïa ne répondit pas à cela car elle trouvait cette dernière phrase certes triste mais aussi assez arrogante ce qui l'exaspérait. Ne voulant pas rester plus longtemps avec Telren elle décida de le congédier :
- Maintenant que vous m'avez vu vous pouvez vous en allez faire autre chose que de me surveiller.
Car c'était l'impression qu'il lui donnait, la surveiller...
Il sourit, mais pas des sourires qu'il avait pu lui offrir jusqu'à présent ; c'était un sourire qui cette fois-ci semblait vraiment traduire une hilarité et non pas juste un sourire forcé dans le but de déstabiliser Alaïa. Cette dernière trouva ce sourire encore pire et même si elle se dirigeait vers sa table de nuit pour paraître désintéressée de ce pourrait lui répondre Telren en prenant un livre, elle marchait de manière peu naturelle comme si elle était raide, dans l'attente de la réponse de celui-là.
- Je suis navré de vous avoir dérangée je vous laisse donc vaquer à vos occupations très chère.
Il avait utilisé un ton très haut perché assez éloigné de sa voix habituelle et s'était même incliné à la fin de sa phrase. Il se moquait d'elle et elle en était si excédé qu'il pouvait facilement le voir. Il eut un petit rire, ouvrit la porte et dit sans même se retourner pour la fermer :
- Nous verrons si vous osez encore me congédier lorsque vous saurez à qui vous avez affaire.
Il était partit et Alaïa partit fermer la porte à sa suite en se retenant de la claquer et en l'insultant de tous les noms dans sa tête en ignorant sa dernière phrase. Peu importait à Alaïa qui il était toujours était-il que personne ne l'avait jamais mise dans cet état mais l'attitude de ce Telren semblait forgé pour la mettre à bout.
Elle partit prendre le livre qu'elle avait commencé et s'assit dos au mur sur son lit dans l'optique de le finir afin de se changer les idées.
Concentrée sur autre chose que Telren elle retrouva son calme et au bout d'un temps qu'elle estimait être une heure, bien qu'elle n'eut rien pour se repérer dans le temps, son ventre gargouilla ce qui n'était pas étonnant vu qu'elle avait rendu son dernier repas.
Elle revint donc sur une des pages qu'elle avait marquée et se leva avant de sortir de sa chambre dans l'optique de se rendre dans la pièce indiquée comme "le garde manger".

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Psolea
FantasyAlaïa, étudiante, va se voir arracher à sa vie pour se retrouver au milieu d'une nouvelle société. Mais loin de se trouver dans un conte de fée, Alaïa devra tenter de survivre dans un monde au bord de l'implosion où ceux les sensibles, ceux qui poss...