Chapitre 10

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Ce ne fût qu'après avoir emprunté deux couloirs successifs qu'Alaïa se rendit compte qu'elle n'avait pas de chaussures. Un peu embêtée elle décida quand même de continuer son chemin et après dix minutes elle arriva devant un porte fermée qui, si elle avait bien suivi les instructions du livre, était le garde manger.

Alaïa ne s'était pas attendue à quelque chose en particulier mais ce qui était sûr c'est qu'elle ne s'était pas attendue à cela. Derrière la porte se trouvait une immense salle et en face de la porte se trouvait un grande file d'attente qui tournait la dos à Alaïa.

La file arrivait jusqu'à la moitié de la grande salle et des deux côté de celle-ci il y avait des tables où quelques personnes mangeaient. Personne ne fit vraiment attention à Alaïa et cette dernière décida d'aller faire la queue car elle ne voyait pas où il pouvait être possible de prendre de la nourriture à part éventuellement au bout de cette file.

Alors, Alaïa s'avança et prit place derrière un homme légèrement plus petit qu'elle aux cheveux gris. Comme elle ne voulait pas se faire remarquer elle n'osa pas demander à cet homme si elle se trouvait au bon endroit. 

La file avançait vite et finalement même si il semblait y avoir un peu de monde lorsqu'elle était arrivée Alaïa pensa qu'elle avait du mal évaluer le nombre de personne faisant la queue. 

Arriva le tour de l'homme et Alaïa prêta attention à ce qu'il dit : 

- Targal, deux,  section sécurité.

Alaïa était un peu confuse car elle ne voyait pas en quoi cette présentation était utile pour prendre le plateau repas que la femme derrière le comptoir lui tendit. Targal la remercia et ce fut au tour d'Alaïa qui s'avança et hésita en disant :

- Alaïa, euh...

Mais, la femme qui servait les plateaux sourit avant de dire : 

- Oui Alaïa je savais que vous deviez venir tenez et bon appétit.

Alaïa remercia cette femme très jovial aux yeux marrons avant d'aller s'asseoir à la table la plus isolée de la pièce. La nourriture était grise et sans réelle saveur mais ce n'était pas immangeable et Alaïa avait juste besoin de recharger ses batteries alors elle fit fi du caractère fade de cette nourriture et mangea en réfléchissant.

L'homme devant elle avait donné son nom et probablement le poste qui lui était assigné, par contre, le chiffre deux Alaïa ne savait pas à quoi il correspondait. Au moins, elle était soulagée que la femme l'eût sortit de son embarras en l'empêchant de continuer. 

Alors qu'Alaïa avait le regard perdu sur un point quelque part sur le sol sa vue fût bouchée par une femme qui vint s'asseoir juste en face d'elle. Alaïa en fut agacée surtout que ce n'était pas les places qui manquaient. 

- Bonjour je suis Denelea puis-je me joindre à vous ?

- Oui, répondit Alaïa avec un grand sourire ce qu'elle trouva étrange surtout qu'elle était agacée seulement une seconde auparavant.

En fait, elle avait dit oui mais Denelea avait déjà posé sont plateau sur la table donc cette demande n'était présente que dans le but de ne pas paraître impolie. 

- Je me permets de troubler votre tranquillité pour vous annoncer que votre première leçon aura lieu très bientôt, annonça Denelea.

Cette femme à l'air extrêmement fatigué et d'un maigreur presque maladive avait une voix aussi chaleureuse que la femme du comptoir qui détonait avec ses cheveux bruns décoiffés et ses yeux gris cernés. A bien la regarder elle pouvait paraître effrayante mais elle avait piqué la curiosité d'Alaïa qui demanda :

- Quelle leçon ?

- Votre leçon d'ordre intellectuelle ou théorique si vous préférez, expliqua Denelea. Si vous avez quelques questions je peux y répondre maintenant sans problème, ajouta t-elle.

Alaïa se souvint qu'Hitsilas lui avait dit qu'il n'était pas celui qui s'occuperait de ce type d'enseignement et il semblait donc que c'était cette femme qui en était chargée.

- Même si cela n'a rien à voir avec une instruction quelconque quel est ce système d'approvisionnement, je veux dire que doit on annoncer lorsque l'on arrive au comptoir, question Alaïa.

- Vous devez vous présenter, dire à quel repas correspond celui que vous demander : si c'est le premier ou le deuxième de la journée et enfin votre affectation de poste. C'est une manière de rationner notre nourriture qui est crée grâce à la force et à la persévérance de ceux qui en sont capables, on doit se rationner pour ne pas manquer, termina Denelea un peu pensive sur la fin de sa phrase comme si elle se remémorait des souvenirs.

Alaïa pouvait comprendre ce système, il était normal de veiller à ne manquer de rien même si cela incluait des restrictions et elle demanda :

- Seulement deux repas par jour sont autorisés ?

- Normalement oui et seuls ceux qui travaillent à faire pousser la nourriture on le droit à plus. En fait, ils prennent jusqu'à quatre repas seulement, il est impossible de le savoir.

- Je ne suis pas sûre de comprendre, dit Alaïa voyant que celle qui lui faisait face était de nouveau perdue dans ses pensées.

- Le fait est que ceux qui exercent ce travail sont impossible à reconnaître, ils travaillent le visage caché par des capuches et comme ce sont ceux qui possède au minimum l'aptitude de deux éléments ils peuvent modifier leurs traits pour prendre deux repas sous l'identité d'une personne puis deux repas sous l'identité d'une autre.

Alaïa était un peu bouleversée par ce fait car pouvoir changer de visages comme cela était vraiment étrange à imaginer. De plus, le fait que personne ne connaisse leur identité était encore plus troublant même si, comme on lui avait dit, les sensibles n'osaient plus dire quels pouvoirs ils maîtrisaient.

- Mais comment sont-ils admis dans cette section et sous quelle section ils se présentent au comptoir ? 

- Vos questions sont pertinentes et j'espère qu'elles le seront également durant nos cours, dit Denelea en souriant avant de répondre, pour être admis ils passent des tests anonymes et pour ce qui est de la section sous laquelle ils se présentent personne ne sait vraiment à part eux mais il est possible qu'ils prennent les section dans lesquelles ils ont travaillés avant celle de la nourriture. En effet, développa t-elle, une chose est sûre, aucun sensible ne peut entrer dans cette section exténuante dès le début pour la simple et bonne raison qu'au début on ne connaît ni la nature ni l'étendue de nos aptitudes.

Alaïa médita sur cela en se disant que ces mystérieux sensibles doivent vivre de des conditions encore pire que les autres si ils sont en constant changement d'identité.

Elle continua de manger en réfléchissant à ce qu'elle venait d'apprendre tout en remarquant que Denelea prenait un temps considérable à prendre une bouchée, la porter à sa bouche et à l'avaler. 

Tandis qu'Alaïa essayait de ne pas trop observer celle qui se trouvait en face d'elle elle se mit à se demander à quoi ressemblerait ses cours de théorie avec cette femme.



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