Chapitre 14

4 1 0
                                    

Alaïa se demanda qui cela pouvait être et finit par inviter la personne à rentrer sans aller lui ouvrir. Donc, toujours assise dans son lit Alaïa vit Telren entrer et se placer dos contre le mur à côté de la porte. Elle fut heureuse qu'il n'avance pas et elle attendit qu'il prenne la parole en détournant son regard de lui pour le porter sur le sol. Sans savoir pourquoi, ses idées de départ la faisaient se sentir coupable envers Telren ce qui n'avait aucun sens d'autant plus qu'elle avait du mal à le supporter.

Alors qu'Alaïa continuait de l'ignorer Telren finit par parler :

- J'ai appris que vos entraînements ne se passent pas comme nous aimerions qu'ils se déroulent.

- En effet, approuva Alaïa toujours sans le regarder.

- Peut-être avons nous eut tord de vous enlever à votre vie et maintenant que vous ne progresser pas ne désiriez-vous pas rentrer chez vous ?

Il avait parler sans sarcasme et ce fut ce qui fit lever la tête à Alaïa. En effet, à chaque fois qu'elle avait parlé à Telren ce dernier ajoutait toujours des pics à ses phrases afin de blesser, de se moquer. Devant l'air sérieux de Telren Alaïa fut un peu déstabilisée et plissa les yeux de méfiance tout en ne pouvant pas s'empêcher de demander :

- Même si je le voulais pourriez-vous me ramener chez moi ?

- Je peux faire bien des choses, répondit mystérieusement Telren.

Il attendait qu'elle lui demande de rentrer chez elle, elle le sentait. Alaïa hésita longuement et se dit que même si elle lui demandait et qu'il lui répondait que c'était une blague elle se fichait de ce qu'il pouvait penser d'elle. Alors, elle se leva et s'approcha de lui jusqu'à ce qu'ils se trouvent à un mètre l'un de l'autre.

- Je veux rentrer chez moi.

Les yeux de Telren se plissèrent de défi lorsqu'il demanda :

- Alors donnez-moi votre main.

Alaïa eut un mouvement de recul tant elle était surprise de cette requête mais elle lui tendit finalement sa main droite que Telren saisit en affichant toujours un air sérieux.

- Vous ne vous souviendrez pas que c'est moi qui vous a aidée, vous comprenez je ne veux pas griller toutes mes cartes et par dessus j'aime m'amuser des situations que je crée.

- Vous voulez dire que je ne me souviendrai plus de rien ?

- Vous oublierez seulement ma venue et mon aide à moins que vous ne préféreriez tout oublier ?

Alaïa ne savait que répondre et elle se doutait que Telren n'attendait pas réellement d'indication de sa part. En effet, elle ne voulait pas oublier mais regretterait-elle si elle se souvient ? Tandis qu'elle se demandait si elle se souviendrait ou non de ces deux semaines dans le monde des sensibles Telren commençait à fermer les yeux ce qui indiqua à Alaïa qu'il se concentrait pour appeler à lui ses pouvoir elle lui demanda, décontenancée :

- Avez-vous des mauvaises intentions ?

- Envers qui ?

- Quelles sont vos intention ? reformula alors Alaïa.

- Je veux que nous retrouvions la place qui nous est due mais notre organisation ne peut le permettre car notre Conseil met trop de temps à décider de chose futiles. De plus, celui qui devrait régner n'en a pas l'étoffe.

Alaïa avait connaissance du Conseil qui ressemblait en fait à des séances d'assemblées qu'elle pouvait connaître mais elle ne savait pas que quelqu'un devra un jour gouverner seul sur tous les sensibles.

- Vous voulez prendre le commandement des sensibles sans leur accord ? 

- Comme si j'étais aussi limité ! Cela ne sera pas sans leur accord, ils seront forcés d'y consentir lorsque je serai leur dernier choix.

- Vous comptez tuer certains des vôtres ? 

- Notre réussite en dépend ! Si notre système de décisions et d'exécution des choses ne changent pas nous ne gagnerons pas et c'est une défaite que je ne peux envisager.

Alaïa aurait juré que la voix de Telren avait un peu failli sur la fin mais il le lui fit vite oublier en pressant sa main plus fortement. Alaïa avait peur de lui, et tenta de le raisonner :

- Mais le système actuel a réussi à préparer cette guerre c'est qu'il est efficace non ?

- Efficace ? ricana Telren et ses mots devenaient de plus en plus hachés au fur et à mesure qu'il entamait le processus pour renvoyer Alaïa chez elle et que des couleurs fusaient autour d'eux. Non, reprit-il, il n'est pas efficace sinon pourquoi désirerais-je prendre les commandes ? Me pensez-vous aussi cruel ?

C'était une vrai question, Alaïa le sentait et elle réfléchit vite avant de répondre :

- Je pense que vivre de la manière qui vous a été imposée vous fait voir les choses de manière très dramatique alors que vous allez y arriver.

- Ah oui, nous allons y arriver dit celle qui s'enfuit.

Alaïa garda le silence, c'était elle qui devait les aider, suite à l'entraînement, à y arriver et la remarque de Telren raviva sa culpabilité. Elle finit par dire, hésitante :

- Vous enlèverez quelqu'un d'autre, lui ferez boire le même liquide que moi à un dosage peut-être juste un peu plus fort.

- A vous entendre tout est simple mais vous ne savez rien.

- Dans ce cas dites-moi ! s'écria Alaïa qui en avait plus qu'assez de ne rien savoir justement.

- Que deviendrais mon amusement ?

- Vous vouliez que je vous dise si vous êtes cruel ? Et bien oui vous l'êtes, s'emporta Alaïa, vous enlevez des personnes sans rien leur dire dans le seul but de vous amuser ! Vous êtes cruel et fou !

Les filaments de lumières autour d'eux s'éteignirent un instant avant de reprendre plus lumineux que jamais ce qui obligea Alaïa à fermer ses yeux. Elle s'était emportée mais pensait la grande majorité de ce qu'elle avait dit et après quelques temps elle se dit que Telren n'allait pas lui répondre, pourtant, alors que des ravales de vent la secouaient de toute part il se pencha vers elle et lui parla au creux de l'oreille :

- La seule raison pour laquelle vous pourriez me qualifier de fou est la suivante : je vous fais rentrer chez vous alors que je n'ai à priori pas le droit de le faire. Quand à ce qui est de la cruauté j'aurais très bien pu vous tuer dans votre sommeil mais quelque chose me dit que cela aurait été une perte pour tous et je m'inclue dans ce tous.

Ces mots retourna le cerveau d'Alaïa et elle se demanda si ce n'était pas au sens propre du terme, qu'elle tournait. Alors qu'elle essayait de garder son esprit dispos il lui fut bientôt impossible de supporter tous ces mouvement et elle sombra sur ces derniers mots de Telren :

- A très vite, Alaïa...



PsoleaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant