Chapitre 15

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Alaïa revint à elle en position horizontale et elle pensa qu'elle devait surement être sur son lit dans sa chambre. Pourtant, Alaïa se sentait étrangement fatiguée comme si elle avait fourni davantage d'efforts durant l'entraînement de la veille, qu'elle se souvenait être par ailleurs un échec.

Puis elle se souvint, après ces jours d'apprentissage durant lesquels elle n'avait pas progressé, elle avait voulu rentrer chez elle. Ainsi, Alaïa conclut que la raison de sa fatigue était qu'elle avait mal dormi à cause de rêves agités dans lesquels elle s'imaginait rentrer chez elle. 

Le fait est qu'elle n'avait toujours pas ouvert les yeux, elle n'avait aucune idée de l'heure qu'il pouvait être et il lui fallut une grande détermination pour se décider à la consulter car elle avait de plus en plus de mal à se motiver pour affronter ces longues journées. 

Un hoquet de surprise s'échappa de la bouche d'Alaïa sans qu'elle ne s'en rendit compte.

Alors qu'elle avait voulu regarder l'heure en se saisissant de sa montre sur sa table de chevet elle s'était rendu compte qu'elle ne se trouvait elle-même pas dans sa chambre.

Plus précisément elle était dans sa chambre mais dans sa chambre chez ses parents, à la surface! 

Alaïa se redressa sur son lit et sa tête lui tourna alors elle referma les yeux et réfléchit un instant à comment elle pouvait se trouver de nouveau chez elle.

A la pensée de ses parents et au fait qu'elle allait pouvoir les revoir Alaïa rouvrit les yeux et se leva aussi lentement que son empressement le lui permettait pour rejoindre ses parents. Car elle les entendait, ils était dans la salle de séjour en train de manger et le bruit de leurs couverts se répercutant sur la vaisselle arrivait jusqu'à Alaïa.

Cette dernière ouvrit la porte de sa chambre, traversa le couloirs des chambres et de la salle de bains et lorsqu'elle arriva dans un autre corridor après avoir traversé le salon elle hésita avant de tourner à gauche pour rejoindre ses parents. A sa droite, la cuisine était ouverte et Alaïa pouvait sentir l'odeur du gratin d'aubergines de sa mère. Cette odeur suffit à lui faire monter les larmes aux yeux et elle s'avança dans la salle à manger en retenant ces larmes.

Alors qu'elle avait pour idée de se jeter aux bras de ses parents une fois que son père, en face de l'entrée de la pièce l'aurait vu, ce dernier n'eût pas la réaction à laquelle Alaïa s'attendait.

- Toi ! Tu es ici pour nous après avoir tué notre fille ! Tu ne nous aura pas, depuis que tu as commis ce meurtre j'ai la capacité d'appeler la police rien qu'en appuyant sur un bouton, ce que je viens justement de faire, conclut le père d'Alaïa partagé entre la peur, la colère et l'exaltation.

- Mais..mais je n'ai jamais tué personne d'ailleurs je n'ai pas d'armes sur moi et je suis votre fille unique, dit Alaïa dont les larmes coulaient désormais de désarrois et non plus d'émotions.

- Et te vois-tu sur les photos dans cette maison ? demanda froidement la mère d'Alaïa qui s'était levée pour lui faire face, à côté de son mari.

Alaïa connaissait bien l'emplacement des photos de famille et elle savais qu'il y en avait une juste à droite lorsque l'on rentre dans la salle, sur un meuble à chaussures. Alaïa regarda à cet endroit et elle examina la photo sans vraiment la voir, sa vue se brouillait.

- Tu nous a enlevé notre fille, s'exclama la mère d'Alaïa en pleurant comme pour appuyer sur ce que voyait cette dernière au même moment.

Ce n'était pas elle sur les photo, ce n'était pas Alaïa. Pourtant elle se souvenait de ce moment : assise en terrasse durant un repas au restaurant à l'occasion du premier jour des vacances d'été de ses dix ans elle souriait enfin elle aurait dû sourire car ce n'était pas elle qui souriait devant son verre de jus de fruits !

La petite fille qui souriait à sa place ressemblait vaguement à Alaïa mais trop vaguement pour qu'elles soient de la même famille. La petite fille avait les yeux verts tandis que ceux d'Alaïa était marrons. Celle de la photo avait les cheveux noirs et bouclés tandis que ceux d'Alaïa étaient marrons et seulement ondulés.  

Tandis qu'Alaïa peinait à détacher le regard des photos elle finit par observer la pièce dans son intégralité et elle remarqua le même changement entre elle et cette fille sur chacune des photos.

- Papa, maman, comment pouvez-vous m'accuser d'un crime alors que j'ai toujours été votre fille et votre fille unique ? tenta d'articuler Alaïa tandis qu'elle pleurait maintenant à chaudes larmes.

Alaïa se laissa tomber sur le sol à côté du meuble à chaussure et cacha sa tête dans ses bras, eux-mêmes sur ses genoux. Elle voulait que tout ceci s'arrête. Alors, Alaïa se mit à espérer que toute cette scène avec ses parent n'était qu'un rêve et qu'elle se réveillerait dans son lit dans une bulle au fond de l'océan afin de commencer une nouvelle journée au cours de laquelle et ne ferait aucun succès.

Comment pouvait-elle être là ? Pourquoi était-elle là ? Qu'allait-il advenir d'elle ? Des sensibles ? De ses parents qui pensent qu'ils viennent de perdre une fille par meurtre ? 

Alaïa sentit la colère percer son désespoir, les sensibles auraient-ils modifier les souvenirs de ses parents à ce point afin qu'elle ne puisse ni ne veuille au final les revoir. 

En fait, elle s'en fichait car de toute façon si son père avait effectivement appelé la police elle allait devoir faire face à la justice. Aurait-elle le droit à une défense ? Et même si elle y avait le droit pourrait-elle s'en sortir sans peine ? Non, c'était absurde personne ne s'en sortait en faisant face à un juge pour meurtre. 

Alaïa pensa qu'elle devrait peut-être essayer de fuir mais à quoi cela la mènerait-elle, à une vie entière à se cacher ? A une preuve en plus, si il y avait des preuves, qu'elle était coupable et donc à une peine alourdie ? Non cela n'en valait pas la peine surtout que ses forces semblaient l'avoir quittées.

Alaïa entendit la porte être enfoncée et eut finalement vaguement la vision de policiers qui la menottait avant d'être embarquée et de sombrer dans l'inconscience alors que la voiture se mettait en route vers le poste.

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