Chapitre 6

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     Ah bon sang ! Je me réveille en sueur pour la troisième fois de la nuit. Il faut absolument que je me sorte ces pensées lubriques de la tête.

     Toute la journée je me consacre au dossier que l'on doit soutenir demain avec Steve. Est-ce qu'on est nerveux ? Bien sûr ! C'est une vente à plusieurs millions qui va se jouer ! Et moi avec mes problèmes de fesses, je suis plus tendu que jamais. Est-ce que la blonde sera encore là ? Le pire, c'est que je n'en ai même pas envie... Qu'est-ce qui me tracasse tant ? Ma petite vie est pourtant bien réglée : bureau et sport la journée, fiesta tous les week-end en bonne compagnie, sinon soirée peinard à l'appart. Le tout dans les plus beaux lieux de Bangkok, le rêve.

     Mais ce soir il n'y a rien de prévu. J'allume mon écran plat à l'autre bout du salon, tellement grand que même allongé dans le lit ça m'explose encore les yeux. Publicité sur les plus beaux hôtels de Thaïlande, en partie planifiée par Steve et moi. Je zappe et tombe sur une série Thaïlandaise qu'on peut comprendre dans toutes les langues. Je me demande qui regarde ce genre de conneries...

     Je n'arrive pas à trouver le sommeil. Sûrement à cause de la chaleur.

     « Wouha mec on a été trop forts ! Rugit Steve le lendemain, à peine sortit de la salle de réunion. A nous la prime !

     - Félicitation mon vieux ! »

     On se congratule à n'en plus pouvoir tant on est content d'avoir réussi la vente, et légèrement au-dessus du prix attendu en plus.

     « Tu viens avec moi boire un coup ? Me propose mon collègue.

     - Ah non merci. Je vais à la salle ce soir.

     - T'y es déjà allé lundi !

     - J'y vais trois fois par semaine Steve... Tu crois pas que ce corps de Dieu va s'entretenir tout seul ?

     - Mais quelle humilité ! Je sais pas comment tu fais mais, en tout cas, je respecte ça. Et après ça te dit ?

     - Écoute ça aurait été avec plaisir mais après le sport j'adore profiter du bain à remous...

     - Ah ouais je vois... Ok on remet ça à un autre jour ?

     - Évidemment, tu m'connais ! En parlant de ça, c'est à quel endroit qu'on est allé dimanche soir ? Là où il y avait... toutes ces filles ?

     - Ah ouais, là où tu t'es tellement saoulé que tu te rappelles plus de rien ? Me dit-il, taquin.

     - C'est ça.

     - Pfff... je pourrais même pas te dire exactement. Pas si loin d'ici finalement, mais franchement ça valait pas autant le coup qu'au loung bar...

     - Ok tu me rassures. J'avais peur d'avoir oublié la soirée de ma vie.

     - AHAH ! Non non pas du tout t'en fais pas pour ça. »

     Sur ce on se sépare et je pars déambuler dans les beaux quartiers des expats, là où se passe mon quotidien depuis que je suis arrivé. Je ne sais pas trop quoi faire de moi. J'ai envie d'acheter quelque chose, n'importe quoi. J'entre dans une boutique de produits de luxe, tous importés. J'avise le rayon cosmétique et demande immédiatement à acheter un de ces beaux flacon de parfum en exposition. Non pas besoin d'essayer, je suis sûr qu'il me va. Tout me va. Et voilà, 113 dollars et mon achat dans un petit sac en carton. Je me parfume légèrement, très légèrement sinon ça fait vulgaire. Odeur subtile, agréable. Autour de moi la plupart des grandes marques occidentales s'exposent ostensiblement. Pourquoi celle-ci finalement ? Je prends le flacon dans ma main. « Dior ». Ah oui c'est ça, Dior. C'est le nom qu'il m'a donné. Coïncidence ?

     En sortant dans la rue, direction l'appart, je converti rapidement sur mon téléphone portable. 113 USD ça fait environ 3 513 baths. Pour 800 baths j'achète un être humain pour la nuit...

Or rougeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant