Chapitre 26

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« Arrête ça ! »

Tout se fige, mon propre ton me surprend. Ma voix a résonnée, ferme et dure, dans tout le hall de l'hôtel.

« Ou quoi ? Me demande Steve, reprenant contenance. Tu vas venir sauver ton petit protégé ? Quoi c'est ta pute c'est ça ?

- La ferme Steve ! Tu me dégoûtes... Je lui fais, dans une moue de mépris

- Te taper un mec je dis pas, mais de là à l'emmener jusqu'ici pour qu'il te tienne compagnie !

- Je fais ce que je veux ! Je gueule soudain. Si je veux amener quelqu'un ici c'est mon problème pas le tient Steve ! Maintenant tu le lâches ! »

Ramenant subitement Thong vers lui, il le repousse brutalement, sans ménagement contre les canapés de l'accueil.

« Sale PD, me crache-t-il au visage. Depuis le temps qu'on se fréquente, qu'on se connait... Sale PD tu flashais sur moi en fait, c'est ça ? Tu prouves ta virilité avec ce gamin ? Cette pute ?

- Tu fais pitié Steve. »

Je me détends. Il a lâché Thong qui ne perd pas de temps, ramasse son sac et se précipite vers moi. L'expression neutre, il dévisage Steve.

« Vous formez un beau couple... Un connard et une pute... »

Je lis la haine sur son visage. Tout ce temps et il se révèle enfin, méprisant et lâche.

« Viens Thong, on s'en va. »

Je me tourne et le prend, non pas par le bras, mais par la main. Le voir traiter de cette manière, après tout ce qu'on a fait, son attitude si douce et si coupable lorsqu'il m'a révélé sa trahison... il semblait si désespéré. On règlera ça plus tard mais là je ne peux pas laisser Steve l'humilier de cette façon. Il n'a pas besoin de ça et moi non plus.

Je récupère ma valise et nous partons, sous les jurons de Steve que l'hôtesse dévisage à présent comme le sauvage qu'il est.

On monte dans un taxi direction l'aéroport.

Dans l'avion, je ne guette même pas Steve, j'en n'ai rien à battre de ce con. Seul m'intéresse Thong. Je ne sais pas si je lui en veux... avait-il le choix ? Me manipule-t-il encore ? Je tourne mon visage vers lui et il me regarde, tendrement. Sa jolie bouche étirée en un doux sourire, le fond de ses yeux étincelle d'une lueur de reconnaissance. Enfin, je le retrouve...

On arrive à l'appartement dont je me demande comment je vais payer les charges. Je dois vérifier mon compte en banque... Osera, osera pas ? Ah ! Il n'est pas si vide que ça finalement. Mais ce sera pas suffisant pour rester ici.

Thong n'a rien dit depuis longtemps, il garde le silence depuis des heures. Même dans l'avion nous ne nous sommes rien dit. Il regarde par la baie vitrée les rues de Bangkok animées... A quoi pense-t-il ? Tout son être semble s'effacer, disparaître, comme absorbé, dévoré par la ville et ses misères.

« Thong... Tu ne me trahiras plus jamais ? Je lui demande alors.

- Non. Me souffle-t-il, après quelques secondes d'attente.

- Tu peux rester mais je veux que tu arrêtes tout ce que tu faisais jusqu'à présent. Je veux pouvoir te faire confiance. Tout comme toi tu pourras me faire confiance. »

Il se tourne vers moi et je vois l'espoir illuminer son doux visage.

« C'est vrai Mike ?

- Oui. Je... on peut essayer de vire ensemble si tu... »

Mais il est déjà dans mes bras et me serre à n'en plus pouvoir.

« Mike... Merci. »

Je le serre dans mes bras, pose mon nez dans ses cheveux d'ébène et comprends qu'il m'a manqué, pendant tout ce temps. Il respire profondément dans mon torse, me serre contre lui à son tour. Nous partageons cette étreinte qui nous fait tant de bien.

Or rougeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant