Le lendemain j'ouvre les yeux, lové contre Thong. Ou plutôt c'est Thong qui est lové contre moi, je le tiens serré dans mes bras. Cette nuit, je l'ai vécue comme une première fois, et dans les faits, ça l'était. Je suis encore enveloppé du bien-être, du bonheur de cet instant de communion entre Thong et moi. Petit à petit les pensées du quotidien reviennent...
Je suis préoccupé, mais mon cœur est plus léger. Il faut que je retourne au boulot lundi. Ça va être la merde avec l'autre là... je veux plus jamais le revoir ce con. Ce qu'il a dit à Thong, son attitude haineuse, tout ça m'est resté en travers de la gorge.
« Tu es réveillé Mike... à quoi tu penses ? Me demande Thong de sa voix ensommeillée.
- A mon imbécile de collègue... et à comment je vais payer l'appart.
- Oh... t'inquiète pas Mike... on n'a pas besoin de tout ça... Me répond-il doucement.
- Mmh... Je ne sais pas. »
Je suis assez perplexe, je ne sais toujours pas comment je vais vivre, comment je vais financer mon train de vie. J'ai une frousse bleue de l'avenir et je serre nerveusement Thong contre moi. J'ai bien des comptes épargnes mais il me faut remplir une procédure pour pouvoir me servir de cet argent... Que faire ? Des épargnes, des placements, des assurances vie... Le tout pour des milliers, voir des centaines de milliers de dollars américains. Et pourtant je ne peux pas les toucher immédiatement. L'ironie !
Contre moi, Thong semble à mille lieues de ce genre de préoccupations. Quelque part ça me rassure, m'apaise. Après tout, les problèmes d'argent, c'est pour ceux qui en ont...
« T'en fais pas Mike... Me répète-t-il de sa voix douce. Tu as un très bon travail, tu vas encore gagner de l'argent. Ça va bien se passer.
- Comment tu peux le savoir ? Je lui réponds, étonné.
- Parce que... je le sens. »
Le lendemain je me présente au bureau comme si de rien n'était. Durant tout le week-end, Thong m'a enveloppé de ses bonnes ondes, et j'ai l'impression que toutes ces énergies positives vont me porter chance.
N'empêche... Je suis nerveux. Est-ce que je vais pouvoir me contrôler devant l'autre crétin ? Ah. Le voilà. Je sens mon cœur accélérer, la chaleur envahir mon corps, une veine palpiter sur ma tempe. J'ai envie de le frapper, de le tabasser, de le détruire...
« Mike ! Steve et toi avez fait un super boulot l'autre jour à Chiang Mai. »
Ça, c'est le patron. C'est plutôt rare qu'il se pointe si tôt le matin. Il n'est quand même pas venu juste pour dire ça ?
« D'ailleurs, les affaires ont été tellement bonnes que je vous ai accordé une prime. De quoi bien vous amuser ce week-end et même plus ! »
Beeuuurk ! Depuis que je suis avec Thong, je me demande comment j'ai pu être assez con pour me laisser aller au genre « d'amusements » qu'on adorait pratiquer Steve et moi. Enfin bon le patron ne pense peut-être pas à ça.
« Il paraît qu'ils ont recrutés de nouvelles filles au salon de massage... » Reprend le boss d'un air coquin.
Bon ça, c'est fait.
« Et on peut connaître le montant de la prime ?
- Ah je ne vais pas te le dire, mais il y a trois jolis zéros derrière...
- Super boss, vous êtes le meilleur. »
Je lève le pouce en signe d'appréciation et je le vois disparaître dans la salle de réunion. Ou plutôt, repartir derrière la baie vitrée... Trois zéros, c'est bon ça... Mais ça ne va clairement pas suffire à compenser les pertes. Quel con j'ai été de ne pas demander de plafond de limitation des dépenses ! Ou encore de tout laisser sur mon compte courant ! Comment se faire plumer en une journée, littéralement !
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Or rouge
Ficção GeralJ'ai la gueule de bois. Je me retourne et vois la jolie créature à mes côtés. J'ai du goût pour les filles. Elle tourne la tête et se redresse. C'est un mec...