Or rouge

Chapitre 11

     Je suis sidéré, je n'arrive même pas à hurler.

     « Quoi ?! Mais qu'est-ce que tu me racontes encore ?! Quel âge tu as, 15, 14 ans ??

     - 22.

     - Quoi ?

     - J'ai 22 ans. Bientôt 23. »

     Silence.

     « Mais... pourquoi tu m'as menti ? Pourquoi tu m'as dit 16 ans ?

     - Parce que le client il paye plus si je suis jeune. Les vieux ils ont moins clients. C'est du business. » Termine-t-il, comme s'il s'adressait à quelqu'un dans la cuisine.

     Je le regarde, interloqué mais également... rassuré. On n'a « que » 10 ans d'écart au final ! Et il est majeur ! Je me sens soulagé d'un poids...

     « Je ne te crois pas. »

     Tout cela me semble trop simple.

     Il passe sa main dans une poche de son short et en ressort son portable. Il me montre une photo de ce qui semble être, à première vue, une carte d'identité. On y voit clairement sa date de naissance, dix ans après la mienne.

     « C'est une blague ? Tu aurais pu la trafiquer cette photo.

     - Oui. Mais je fais pas ça. Affirme-t-il.

     - Et comment je peux le savoir ? Je lui fais, quelque peu amusé de son assurance. Si ça se trouve tu es en train de me mentir.

     - Oui. Et toi aussi, peut-être t'as déjà fais l'amour avec un homme. »

     Là je dois reconnaître qu'il marque un point.

     « Bon alors on est quitte.

     - Mike... je peux encore prendre une douche ? J'aime bien ta douche, elle est grande et elle est belle.

     - Ahah ! Oui d'accord...

     - Merci !! »

     Je lui dois bien ça. Il se lève tout guilleret, et se précipite dans la salle de bain. Je lui dis ou pas que j'en ai une autre avec un bain à jets ? Pas la peine.

     J'entends l'eau. Une idée me traverse l'esprit, il a 22 ans après tout... Doucement je me lève et entre-baille la porte. Ses vêtements sont au sol, lui dans ma douche à l'italienne, me tourne le dos. Mes regards indiscrets coulent sur son corps avec l'eau chaude. Ses épaules bien dessinées, la courbure de ses reins, son petit fessier rond... Je sens le désir se précipiter dans mon bas-ventre. Comme hypnotisé je pousse la porte et entre. Il se tourne vers moi, sans surprise.

     « Viens, Mike. » Me dit-il du bout de ses jolies lèvres.

     Est-ce que je fais bien ? Est-ce que je ne vais pas regretter ? Je sens un désir encore plus vif me brûler la peau. J'en aurai le cœur net au moins.

     Je détache la ceinture de mon peignoir et le laisse tomber au sol. Je le rejoins sous l'eau chaude. Son regard est suspendu à mes gestes, je ne peux plus me retenir. J'étreins son corps avec une vigueur que je n'aurais pas soupçonnée dans de telles circonstances. Il passe ses bras autour de mon cou et mes lèvres dévorent les siennes, si douces et légères. Mes mains glissent de son dos à ses fesses et d'un coup je comprends que j'ai une envie irrépressible de lui.

     Il prend ma bouteille de gel douche et me savonne les épaules, me détournant momentanément de mon but premier. Il passe ses mains sur mon torse, dans mon dos, descend encore. Je le sens me palper le fessier tout en me savonnant. Puis sa main glisse dans mon entre-jambe. Jamais son regard ne me lâche, doux et provocant. Il s'empare de ma verge qu'il masse avec insistance, généreusement. Ça y est, je bande.

     Avec empressement je le savonne à mon tour. Mais je ne suis pas doué pour ces choses-là. Mes grandes mains on vite-fait de parcourir son corps que je sens, malgré son gabarit, tonique et musclé. En feu, je le colle contre le mur, saisissant avidement son sexe que, comme dans mon souvenir, je masse énergiquement d'avant en arrière. Ses soupirs plaintifs me font presque mal tant ils m'excitent. Sans prévenir je le retourne, et lui, il se cambre vers moi. Je n'attends pas plus pour le pénétrer vigoureusement, lui arrachant une de ses affolantes exclamations.

     Mes mains tendues sur ses hanches, excité comme jamais, j'entre et sort de son corps avec un entrain dont je m'étonne moi-même. Lui, tente de se tenir au mur, prend appuis sur ses jambes écartées. Le savon bien mousseux me permet de me glisser en lui sans difficulté. Je jouis si fort que j'en lâche des plaintes, graves et pesantes.