Chapitre 24

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     Comment est-ce possible ?! Ni une ni deux je déclenche la procédure d'opposition qui, heureusement, ne se fait pas attendre...

     « Thong que se passe-t-il ?

     - Pardon Mike... J'ai pas le choix... Le boss il veut les codes sur la carte... il achète ce qu'il veut sur internet... et moi... et moi je m'occupe de toi...

     - Mais quand ?! Quand lui as-tu donné ces codes ?! J'essaie de ne pas exploser.

     - Ce matin... »

     Ça explique que mon compte ne soit pas totalement à sec.

     « Tu m'as trahi. Lui dis-je froidement. Comment tu as pu me faire ça ?

     - Oh pardon Mike...

     - Juste pardon ? Attends tu me tires tout mon pognon et tu me demandes pardon ?! »

     Il baisse les yeux, se recroqueville, visiblement ravagé de honte.

     « Et tu t'achètes quoi avec ?!

     - Rien... C'est pas pour moi... c'est pour le bo-

     - Ah oui j't'en foutrai du boss ! Tu m'as arnaqué, escroqué ! Bon... je me calme... »

     Je suis hors de moi. Je fais les cent pas dans la chambre. Qu'est-ce que je vais faire ? Qu'est-ce que je vais devenir ? Je ne sais même pas s'il me reste de quoi payer les impôts ! Qu'est-ce qui m'a pris de l'amener ici ? De vouloir le fréquenter ? De venir en Thaïlande ?!

     Les sentiments se bousculent, en ébullition dans mon corps qui me semble exploser, être trop petit pour contenir toute cette colère. Je n'ai jamais ressenti ça, rage, déception, stress intense... il m'en aura fait voir de toutes les couleurs ! Un gouffre s'est ouvert sous mes pieds, j'ai l'impression de faire un saut dans le vide, à nouveau... Mais il est là, et cette fois c'est à lui de rester ici... auprès de moi.

     Son portable vibre, il a reçu un message. Je ne réagis pas. Il se lève pour aller regarder. Il ferme les yeux et pousse un bref soupir de soulagement.

     Je me rassois et ferme les yeux.

     « Que se passe-t-il ?

     - Le boss, il dit... casse-toi, je veux plus te voir. »

     Je lâche un risque sarcastique

     « Mike... je suis libre. » Me souffle-t-il.

     Je ne réponds rien. Trop de choses, trop d'émotions.

     « Thong... J'ai besoin d'être tranquille, de réfléchir... »

     Il se lève et prend la direction de la porte, docile et triste.

     « Attend... Tu peux rester ici si tu veux... Mais... je ne veux pas qu'on parle. »

     Il hoche la tête et va s'asseoir dans le canapé. Je vais sous la douche.

     Quand j'en ressort il est seul devant l'écran de la télé, noir et vide. Il semble ailleurs, encore...

     Je vais me coucher, je suis épuisé. Il nous reste encore deux jours à tenir, ensuite on rentre à Bangkok. Ce matin nous avions conclu le rachat du terrain jouxtant l'hôtel en travaux, je l'avais presque oublié...

Or rougeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant