Chapitre 2

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      « T'as faim ? Je fais la cuisine pour toi... » Dit-il calmement en se dirigeant vers le frigo.

      Il l'ouvre et semble en attente... Il pourrait tenir dans mon vaste frigo, américain lui aussi. Il en ressort une boite d'œufs, cherche une poil dans les placards et s'empare de l'huile. Il reste dubitatif devant la grande surface lisse de la plaque à induction. J'aurais ri si je n'avais pas autant la tête dans le...

      Quelques minutes plus tard j'entends frire les œufs mais je n'ai pas faim. Il m'apporte l'assiette avec 3 œufs au plats et deux toasts parfaitement grillés.

      « Merci. »

      Je ne sais pas pourquoi j'accepte cette nourriture alors que j'ai l'impression que mon estomac va se retourner. Lui s'allonge sur le ventre, me regardant d'un air que j'ai peine à estimer. Entre la pitié et... l'admiration ? Sa bouche se tord en un petit sourire que ses yeux ne suivent pas cependant.

      « Comment tu t'appelles ? Je demande, plus pour me calmer que par réel intérêt.

      - Dior... » Répond-il d'un ton vaporeux, entortillant une mèche d'ébène autour de son doigt mince.

      Je sais pas mais Dior, ça sonne pas Thaïlandais... J'ai vraiment l'impression d'être le bouffon dans une mauvaise histoire.

      « Tu aimes ?

      - P- pardon ?!

      - Les œufs, tu aimes ? » Répète-t-il en me désignant l'assiette du menton.

      Je me rends seulement compte que je suis en train de manger, avec appétit, l'assiette qu'il m'a préparée.

      « AH ! Eu... oui. »

      J'ai un air penaud et coupable. Il se met à rire, d'un rire enfantin qui lui fend les yeux, étend les bras, laisse tomber sa tête sur le matelas et me regarde gentiment.

      « Tu sais... eu... Tu vas pas pouvoir rester ici. »

      Pas question qu'il reste plus longtemps ! Et si on le voyait ? Mike Miller, le riche et jeune homme d'affaire fraîchement débarqué des Etats-Unis, aux côtés d'un gigolo des rues de Bangkok ? Non, c'est juste pas possible.

      « Oui. Je sais. Me répond-il, toujours rieur.

      - Bon. Et bien... Je suppose que je dois payer maintenant. »

      Ça me fait tellement bizarre de dire ça à un gars. Avec les filles ça me semblait plus... Enfin bon, ça me dérangeait moins.

      « Alors ? Combien tu prends ?

      - 800 bahts. »

      Je lui donne la somme et y ajoute 100 bahts, ce qui en tout me fait à peine plus de 25 euros. Apparemment, mon portefeuille est resté plein... Il tient les billets dans ses mains.

      « Non, tiens. »

      Avec une surprise non dissimulée je regarde le billet qu'il me tend, pour me le rendre.

      « Vas-y j'insiste, je lui réponds, c'est... pour le petit déjeuné ! »

      En fait je me sens nullissime d'avoir abuser d'un gamin de 16 ans...

      Il me regarde, puis dans un haussement d'épaule, se lève pour aller mettre l'argent dans l'étui de son téléphone portable, bien dissimulé.

      Sans vergogne il détache la serviette de ses hanches qui, sur sa peau, glisse immédiatement au sol. Je ne peux m'empêcher de regarder ses fesses, arrondies et accueillantes. Mais quelle idée ! Mike enfin !!

      Il enfile un slip rouge et un short élimé en jean très court, lui arrivant à peine à mi-cuisse. Ensuite il revêt un débardeur aux fines bretelles gris qui baille tellement que, sur les côtés, on peut arriver à voir ses petits mamelons bruns. Enfin, il attrape la serviette et mes vêtements et à peine ai-je eu le temps de protester qu'il a déjà tout plié et posé sur le lit, en deux tas parfaits.

      « A bientôt Mike... » Souffle-il en me faisant un petit coucou de la main.

      Il enfile ses tongs en plastique, déverrouille la porte et sort comme si de rien était. Je lui aurais dit mon nom sans même m'en souvenir ? Mais que s'est-il passé cette nuit ?!

Or rougeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant