La famille reconstituée [Byler X Elmax] || Terminé

Chapitre 37: Will

Ma mère regarde sa montre encore. Ça fait une vingtaine de minutes que nous attendons qu'Hopper vienne nous chercher. Il y a un silence assez malaisant installé entre ma mère et moi en ce moment. Elle est très énervée, contre moi et contre Jane, mais plus contre cette dernière. Elle m'en veut d'avoir tout gardé cela pour moi et de même avoir menti pour Jane au lieu de lui dire la vérité. Autant que je suis énervée contre Jane, je voulais qu'on règle nos comptes en privé, nos parents n'avaient pas besoin de s'en mêler.

Au début, j'ai trouvé ça bizarre que Jane avoue tout à son père, je veux dire j'irais pas compté à ma mère si j'essayais de détruire la vie de ma demi-sœur, mais apparemment c'est mon frère qui a tout dévoilé à Hopper. J'imagine que Jane a dû tout lui dire hier soir, mais je ne comprends pas pourquoi elle ferait ça. Pour être honnête à ce point-ci, ça ne me surprendrait pas que Mike ait quelque chose à voir dans tout ça et ça m'énerve, car autant que j'étais en amour avec lui avant, je trouve qu'il doit toujours se mêler de mes affaires et j'aimerais bien qu'il me laisse gérer ça avec ma famille. En plus, mon but en ce moment, c'est de « fixer » ma famille, car apparemment Hopper veut envoyer Jane dans un collège privé ou quelque chose de la sorte, et autant que je lui en veux toujours, je ne veux pas qu'elle parte comme ça !

Tout d'un coup, je suis sorti de mes pensées par la voiture de mon beau-père qui s'immobilise devant nous. Je prends mes béquilles et me relève du banc sur lequel j'étais assis avant de m'avancer vers la voiture. Ma mère se dépêche à m'ouvrir la porte puisque j'en suis incapable en ce moment, et elle m'aide à m'installer dans la voiture. Ma jambe est stabilisée grâce à une grosse botte grise, mais elle me fait encore mal. Pendant que ma mère range mes béquilles dans le coffre, Hopper se racle la gorge avant de prendre la parole.

— Alors, euh Will, c'est cassé ?

Je secoue la tête.

— Donc pourquoi as-tu une botte comme ça ?

— Car c'est foulé et pour empêcher que ça empire ils veulent que je garde la botte et les béquilles pendant quelques semaines. Ensuite, je vais devoir marcher avec la botte pendant quelques autres semaines jusqu'à ce que ça se guérisse.

Hopper hoche lentement la tête et semble très mal à l'aise. Ce n'est pas surprenant sachant qu'on ne se parle presque jamais même si l'on vit sous le même toit.

— Écoute, à propos de ce que Jane a fait, c'est absolument inacceptable et le fait que tu aies gardé ça pour toi m'échappe toujours, mais sache que je n'en suis pas fâché, tu devais avoir tes propres raisons. Mais sache qu'elle va devoir subir les conséquences de ses actions et c'est pour que je vais l'envoyer...

— Je sais, ma mère m'a déjà tout raconté, le coupe-je. Mais s'il te plaît envoie -là pas, elle mérite une deuxième chance, tout le monde mérite une deuxième chance !

— Will, commence-t-il, n'essaye plus jamais de me dire comment élever ma fille ! Et tu crois vraiment que c'est la première fois qu'elle fait une bêtise ? Elle en a eu des milliards de chances, il est rendu trop tard pour une autre chance.

Je viens pour répliquer, mais ma mère entre au même moment. Hopper me lance donc un regard sévère, me décourageant de continuer notre conversation devant ma mère.

— Bon, j'en peu plus de cet hôpital ! Rentrons à la maison et réglons cette situation ! s'exclame ma mère. Devrions-nous aussi inviter Nancy et Jonathan ? Je veux dire ils étaient avec Jane la nuit dernière, ils ont peut-être encore des détails dont ils ont oublié de nous partager...

— Ne sois pas ridicule Joyce, refuse le père de Jane. J'ai déjà passé une bonne heure au téléphone avec ton fils à lui poser toutes les questions possibles. S'il nous manque toujours des détails, ils ne doivent pas être si essentiels pour que ça change ma décision de punir ma fille. Au pire Jane était là aussi hier, alors elle pourra nous dire s'il nous manque des détails.