07. « Si la balle est dans ton camp, c'est que le gun est dans le mien.
J'suis dans un sale délire w'Allah. J'me suis enfumée une fois la teté à la beuh, c'est l'même effet. Les images passent en flash, les cris résonnent, j'pige R à c'qui s'passe. Trop concentrée sur la douleur. J'ai l'impression qu'on m'a troué l'bide et qu'on remue le shlass. J'téma mes cuisses ; j'y vois du dem*. Alors ça y'est, c'est la fin ? J'vais claquer comme aç, au McDo d'une hémorragie subite ? J'm'imaginais clamser d'une façon plus classe w'Allah. J'pensais qu'un jour une bagarre aurait mal tourné, ça aurait tisor une arme et que ma perte aurait sonné. Un coup bref. Pas de tmenik. Juste le temps de contempler le ciel un peu. Pour me rappeler à quel point ma « vie » si j'peux appeler ça comme ça n'aura été qu'une succession d'échecs.
Putain... Mon Dieu pourquoi ? Pourquoi hadik hayate* ? Pourquoi t'as mis tant de haine en moi ? Pourquoi c'quartier là, pourquoi ces origines, pourquoi ce manque de re-Pères ? Pourquoi tant de galères sans jamais de répit, pourquoi combattre la vie si c'est jamais pour finir au Paradis ?
Bah ouais, avec toutes les conneries que j'ai accumulées, j'sais très bien que si Ô Mon Seigneur tu me rappelle à toi, c'est pas rejoindre Jaws que j'irai...
Jaws... Cette sensation si...si injuste quand je prononce ton prénom. Parait-il tu t'étais repenti durant tes dernières heures. Parait-il t'es parti avec le sourire ouais, t'es parti avec notre sourire...
J'te l'ai jamais dit mais t'as été le seul homme que j'ai aimé...
L'ambulance débarque, le « pinpon » incessant tinte dans mes oreilles, comment le rater ? Allongée en position fœtus, j'vois les ambulanciers en sortir en trombe, mais ils sont flous... Ah ouais c'est vrai j'suis entrain d'chialer...
Ils m'soulèvent puis me posent sur le brancard, m'emmènent dans la camionnette, m'auscultent, me posent des questions mais pas la force d'y répondre, c'est Maëlys qu'ils ont invitée en guest qui leur explique en deuspi la situation.
L'ironie dans tout ça, c'est que maintenant c'est moi qui dégueule mon hamburger... J'tiens plus en place, l'impression d'être possédée, l'infirmier sort une seringue et... J'men vais rejoindre le monde des Fées.
Un bip régulier me fait émerger. J'me réveille doucement, mais j'ouvre pas tout d'suite les yeux, j'essaie de me remémorer c'que j'ai fait en dernier, où j'suis... Ah ouais... Le taf, la Beurette, les histoires... J'dois être à l'hosto sûrement. Putain j'aime pas ça... 3 fois dans l'même mois, i devraient m'offrir une carte de fidélité. J'ouvre les yeux. Sonneper. Okkkkkkkkkkk ça fait plaisir, j'm'attendais pas à Obama, juste la mif... J'sourire silencieusement. Que des hypocrites.
J'allume la Tv. J'appelle pas encore les infirmières, pas la foi qu'elles viennent me casser la tête. A fond -ou pas- dans une rediff' de Secret Story, la porte s'ouvre. Maëlys, Yemma, Sarah -la sœur de Khalil-, Khalil, et leur daronne qui se nomme Afida.
Afida : _ Bah voilà elle est réveillée ! Nadia -ma mère- toujours tu exagères ! Tu m'as fait peur, qalbi* il a pas supporté.
_ -sourire- As Salam Aleykoum.
Ils répondent tous. J'vois les heynesses* de Sarah rouges, comme si des torrents y avaient coulé. Je fronce les sourcils. Faut que j'l'endurcisse cette minega, que j'lui apprenne les vices de la vie en Banlieue comme on l'a fait pour moi. Mais d'un côté ses larmes et sa sensibilité la caractérisent... Bordel, si j'pouvais la préserver de l'envers du décor j'l'aurais fait...
C'est d'ailleurs la première à s'approcher, et à courir dans mes bras. J'ai un instant neutre avant de resserrer son étreinte. Pas l'habitude.
Sarah : _ Tu nous as fait peuuuur ! On s'est grave inquiétés quand ta collègue nous a appelés ! Surtout.. -elle tourne sa tête et regarde son refré en souriant, puis se penche à mon oreille de façon à ce qu'il n'yai que moi pour entendre- Khal', il pensait que c'était de sa faute, comme vous vous êtes battus à la boxe et qu'il t'avais mis un coup dans l'ventre, il s'en voulait grave mais il assumait pas, c'était trop marrent !
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Maryâm - « Bent Hram »
General Fiction« A l'encre de mes silences. Tout est crypté, sous clé, placé sous somnolence, Je ne laisse transparaître que ce qui m'est autorisé. Si ma tête est l'unique endroit où il ne peut pas s'infiltrer, alors laissez-moi me terrer Sous l'abîme de mes sec...