08.

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« L'être humain est un lâche, comment dire qu'il n'est pas faible ? Dieu lui a donné le monde, regarde ce qu'il en a fait.. »


« Les virages me font basculer de droite à gauche. J’tente de me stabiliser en me cramponnant sur le siège. Cette saleté de vitesse me donne la nausée. J’arrache ma cagoule, qui avec l’électricité statique –ou ce phénomène surnaturel et chelou- lève mes ch3al* en l’air. J’téma les filles. Elles ont l’air bien. Elles gébou leurs corps au son d’la stéréo, riant aux éclats.

J’me chabe dans l’rétro. J’ai une sale race de constipée, j’comprends pas c’qui m’arrive. Mon corps est là mais mon esprit reste avec cet homme à terre.

Pourquoi là, j’me sens pas bien ? J’devrais danser comme les meufs sur le son de Mafia K1fry. J’devrais être entrain d’me marrer sur la mouille de tapette de l’autre. J’devrais me sentir fraîche d’avoir une aventure de plus à raconter. Une connerie de plus pour m’faire respecter.

Au lieu d’ça, j’ai d’la peine pour lui…

Melissa : _ Oh j’te jacte !

_ I t’arrives quoi ?

Melissa : _ T’as trouvé quoi dans sa gov ?

_ Des papiers, mais pas d’oseille.

Melissa : _ Fais voir.

J’lui passe en gardant la photo. J’veux pas qu’elle la voit.

Fatou : _ Guette sa race de fermier !

Lindsay : _ Lahila ! Il est né le 2 avril, comme ma mère !

_ On va en faire quoi ?

Melissa : _ De quoi ?

_ Wesh ses papiers on va en faire quoi ? I nous servent à tchi.

Fatou : _ Ouais j’avoue. Ca s’vend un permis ?

_ T’es conne, bien sûr que nan ça s’vend pas, à part si tu veux l’falsifier.

Fatou : _ Ouais… En gros ça sert à que dalle quoi.

Fatou baisse la vitre, et s’apprête à tej les fenêtres, quand j’l’arrête :

_ Wesh t’es folle ou quoi ? Referme ça ta race !

Fatou : _ Pourquoi ? Toi-même tu l’as dit ça sert à rien.

_ Même on sait jamais les deck i s’en mêlent. Au pire brûle-les.

Fatou : _ Mais qu’est c’qui vont s’en mêler ! ‘Sont trop occupés à essayer d’coffrer les grands du tiéquar !

Lindsay : _ Nan mais laisse Fatou, Maryâm elle a raison on sait jamais wesh.

Elle nous écoute puis on passe à autre chose. C’est l’âme attachée de cadenas qu’on atteint le parking de la 6T.

On marche direction nos bâtiments, les filles commères en taillant toutes les khemjas qui passent, comme si on était plus pures qu’elles. J’prête pas vraiment l’oreille attentive, j’ai rien à craindre de ces filles-là, ici rien qu’elles me lehrssent* et qu’elles me racontent leurs bails hechek* pour gratter l’amitié avec oim. Faux-culs dans tous les sens du terme.

Melissa et moi prenons la même direction pour rentrer à la caz, donc on tchek les filles et on part de notre côté. Entre nous, c'est plutôt froid, et c'est pas moi qui irait gratter. La tess est plutôt silencieuse aujourd’hui… Deux trois anciens qui sortent des blocs, deux trois gamins qui courent… On nous a habitués à plus de pagaille.

Maryâm - « Bent Hram »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant